Expulsion d’un squat poitevin, 40 okupantEs en garde à vue

Expulsion à Poitiers : 40 personnes en garde à vue

06/11/2011 05:45

Les policiers aidés de leurs collègues gendarmes ont expulsé, hier, quarante personnes qui avaient décidé de squatter une maison à Poitiers.

Lors de l'intervention, hier vers 11 h, au 144 avenue de Nantes. Lors de l’intervention, hier vers 11 h, au 144 avenue de Nantes. – (dr)

Ils ont eu à peine le temps de se barricader quand la police est arrivée pour les déloger. Quarante personnes ont été expulsées, manu militari, hier vers 10 h 30, de la maison bourgeoise, sise 144 avenue de Nantes à Poitiers. Elles ont été placées en garde à vue. La demeure, propriété de la ville, est condamnée à la démolition dans le cadre du futur viaduc des Rocs.

 » Il y avait des individus cagoulés, masqués…  »

Ce sont les riverains qui ont alerté la police voyant des jeunes gens escalader l’enceinte de la demeure bourgeoise ; d’autres habitants ont également appelé la mairie qui a porté plainte. « Nous sommes arrivés en retard, nous aurions dû être avec eux », racontent les quelques jeunes, restés sur la passerelle, qui répondent par des cris de soutien à leurs camarades menottés et embarqués dans les fourgons via le commissariat central. Il est environ 9 h 30, selon ces mêmes témoignages, quand le groupe escalade l’enceinte de la résidence.
« Je suis arrivée vers 10 h 15 », assure le directeur départemental de la police, (DDSP) Jean-François Papineau. Sur la façade, une longue banderole annonce les revendications des squatters : « Vinci hors de nos vies » ; « Vinci dégage ». Les occupants viennent de s’enfermer à l’intérieur de la maison. Après leur avoir demandé de quitter les lieux, le patron départemental de la police a appelé des renforts, des collègues de Châtellerault et cinq gendarmes. Pour passer à l’action. « Nous sommes rentrés avec une forte opposition, en fracturant la barricade raconte le commissaire divisionnaire, il y avait des individus cagoulés, masqués, dotés d’écharpes, de capuches et de tenues sombres. »
Il faut deux heures pour interpeller un par un les hommes et les femmes. Une palpation de chaque occupant – qui avait prévu de passer au moins une nuit – a été faite par les fonctionnaires avant de les emmener dans les Transit de la police. L’un d’eux n’a pas eu le temps de dérouler son tapis de sol, resté attaché à son sac à dos ; les forces de l’ordre l’ont conduit directement dans la voiture avec son équipement. « Nous avons trouvé des pieds de biche, chignole, perceuse et couteaux », indique Jean-François Papineau. L’intervention s’est déroulée dans le cadre du « flagrant délit ». Les squatters ont été placés en garde à vue pour dégradation en réunion, participation à un groupement temporaire en vue de commettre des atteintes aux biens et port d’arme de 6 e catégorie.
Hier soir, la police cherchait encore à identifier des personnes. Une majorité du groupe devait être remis en liberté en début de soirée. Et la porte d’entrée de la maison a été murée.

Didier Monteil, Nouvelle République/Centre Presse, 6 novembre 2011