[Londres] Perturbation des flux marchands : grève du métro le premier jour des soldes

Le métro de Londres perturbé par une grève, le jour des soldes

Le métro de Londres était fortement perturbé lundi par une grève des conducteurs, au dam des commerçants en ce jour férié au Royaume-Uni qui donne le coup d’envoi des soldes d’hiver.

Comme en 2010, les conducteurs du métro se sont mis en grève pour 24 heures à l’appel du syndicat Aslef afin d’obtenir une augmentation de salaire et une journée de récupération pour ceux appelés à travailler pour le « Boxing day », jour férié qui suit Noël.

Toutes les lignes du métro étaient affectées : deux d’entre elles étaient fermées, certaines fonctionnaient partiellement et les autres connaissaient des perturbations. La veille, le métro n’avait pas fonctionné, comme c’est de tradition le 25 décembre.

En prévision du mouvement de grève, le club de football londonien d’Arsenal a reporté son match contre Wolverhampton d’une journée, au mardi 27 décembre. En revanche le match de championnat opposant les deux clubs londoniens Chelsea et Fulham a été maintenu lundi.

La société des transports en commun londoniens a annoncé qu’elle mettait en circulation des bus supplémentaires dans les zones commerçantes du centre-ville, pour ce premier jour de soldes.

La direction a accusé le syndicat Aslef de prendre les Londoniens « en otages » et affirmé que l’accord salarial concernant les conducteurs prenait en compte le fait de travailler un jour férié. Elle avait porté l’affaire en justice la semaine dernière pour tenter de stopper le mouvement mais a été déboutée.

Le syndicat a prévu trois autres grèves de 24 heures, le 16 janvier, les 3 et 13 février.

AFP, 26 décembre 2011

[CHILI] Manifestation en solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale

[CHILI] Manifestation en solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale – Santiago, 16 décembre 2011

Manifestation pour les prisonniers des combats de rue à Santiago (Chili)

La manifestation en solidarité avec les prisonniers des combats de rues a eu lieu le 16 décembre dernier à Santiago.

La manifestation a débuté à 19h00 Plaza de Armas à Santiago et est passée dans le centre de la capitale avec peintures et propagande.

Pour rappel, plusieurs camarades sont incarcérés pour leur présence et leur soutien dans les manifestations et les protestations sociales qui ont eu lieu ces derniers temps.

Dont:

– Francisco Moreno

Concession de la prison de Santiago 1. Module 35.
Arrêté lors d’une manifestation étudiante le 14 juillet 2011, étudiant accusé d’avoir lancé un cocktail Molotov sur l’ambassade du Brésil où deux policiers anti-émeute ont été blessés dont un avec de graves brûlures.

Francisco est repéré par des policiers en civil qui l’auraient identifier par ses vêtements et une photo sur laquelle il est cagoulé. Enfin, il est poursuivi pour blessures graves et tentative d’assassinat et possession d’armes (cocktails Molotov).

Il est actuellement en attente de procès.

– Cristobal Franke, “Mono”

Unité spéciale de haute sécurité. Module de haute sécurité.
Le 11 Septembre 2011 à la manifestation en signe de protestation de l’anniversaire du coup d’Etat et démocratique, un flic est sévèrement passé à tabac, où Cristobal est accusé d’y avoir participé. Dans les jours suivants il est identifié et arrêté par DIPOLCAR, puis incarcéré à la prison le 22 septembre 2011.

Le compagnon Cristobal est un militant vegan anti-autoritaire connu pour militer au sein des squats et agir en solidarité avec les prisonniers et pour la libération animale.

Aujourd’hui il est poursuivi pour blessures graves sur policiers et est en détention
préventive.

– Gonzalo Zapata

Haute Sécurité Unité Spéciale. Module de haute sécurité.
Il a été arrêté lors de la journée du mardi 27 septembre, après avoir été perquisitionné à
son domicile, accusé d’avoir participé à des affrontements avec la police dans le cimetière
du général Montana le 11 septembre.

Il est actuellement en détention et en attente de son procès.

– Elias Zerman

Unité spéciale de haute sécurité. Module de haute sécurité.
Détenu à la prison de Santiago 1 depuis le 22 septembre 2011, après avoir été arrêté et inculpé pour avoir lancé un cocktail Molotov sur une voiture des forces répressives.

Il est actuellement incarcéré, placé en détention provisoire en attente de son procès.

Solidarité avec les prisonniers des affrontements de rue

Source: http://liberaciontotal.lahaine.org/?p=3935

Traduit de l’espagnol par le Chat Noir Emeutier (25/12/2011)

[Grèce] Déclaration politique de la Conspiration des Cellules de Feu pendant leur procès

[Grèce] Déclaration politique de la Conspiration des Cellules de Feu pendant leur procès

Athènes : Déclaration politique de l’Organisation Révolutionnaire Conspiration des Cellules de Feu

Second procès de l’affaire “Halandri” – Deuxième jour, 20 décembre 2011
Cour spéciale de la prison de femmes de Korydallos.

Avant que l’audition soit ajournée les quatre inculpés ont fait une déclaration. Christos Tsakalos l’a lue après avoir expliqué ceci :

“Nous voulons lire une déclaration politique en ce qui concerne les faits de notre récente tentative d’évasion de la prison de Korydallos. Initialement, le problème peut sembler hors de propos pour l’affaire du procès, néanmoins elle a une relation directe pour une raison spécifique. Cette tentative par nous n’a pas seulement convoyé un message aux prisons de Korydallos et au système pénitentiaire en général, mais aussi à cette cour.”

Le texte complet de la déclaration :

“Le fait que nous sommes captifs dans les cellules de la démocratie ne veut pas dire que nous acceptons un seul moment notre position que ce soit comme prisonniers ou comme inculpés devant la cour martiale civile que vous avez montée contre nous. Il n’y aura ni un maton pour enfermer notre esprit ni un juge pour décider de notre valeur. Nous sommes les ennemis éternels de la légalité et d’éternels casseurs de prison.

Évidemment ces quelques mots qui suivent ne peuvent pas décrire les conditions misérables dans les pénitenciers qui sont vécues par ces prisonniers qui n’ont pas abandonné leur dignité, mais qui la portent avec eux dans chaque aile d’isolement, dans chaque unité disciplinaire, dans chaque transfert, dans chaque tourment, dans chaque passage à tabac…

Vous, les juges militaires désignés de la mafia judiciaire, pouvez donner des sentences de dizaines d’années de prison assis sur vos bancs, obéissant aux mains qui vous bougent comme des poupées, mais vous devez savoir que notre désir de liberté prend feu jour après jour.

Avec votre décision, en tant que bourreau moderne, vous enterrez les gens dans des tonnes de bétons et de barres, cachant ainsi les conséquences du système pourri que vous servez. Quant à nous qui sommes des guérilleros anarchistes urbains, vous voulez vous venger et nous punir parce que vous savez que vos noms, et les noms de ceux comme vous, sont déjà inscrits sur la liste de nos cibles futures. La prison, dans laquelle vous envoyez les gens aussi facilement que vous feuilletez les dossiers des affaires, est un hachoir énorme qui broie les corps, les émotions, les pensées, l’imagination…

C’est un monde stérile mécanique où les ordres des haut-parleurs, les fermetures des cellules et le bruit de la résignation humaine se font écho.

La vaste majorité des détenus ont fait un marché de dupes et ont rendu leur liberté et dignité en échange d’un jour de salaire, d’une permission, d’une promesse de parloir, voire même pour rien.

Toutes les discussions sur l’humanisation du système pénitentiaire ne sont rien sinon des paroles stupides et hypocrites. La solution est unique ; tu t’échappes ou tu détruis la prison.

Dans notre choix, nous entendons des coups sur les murs venant aussi de différents cercles de fréquentations et nous rencontrons des gens qui partagent avec nous des désirs communs pour la liberté. Nous pouvons dire clairement que nous sommes fiers de nos choix et des relations que nous avons construites avec eux à travers notre tentative commune de s’évader, même si cela n’a pas été à la hauteur de nos aspirations. Malheureusement, nous n’avons pas eu autant de chance que nous l’aurions voulu, alors qu’un gringalet-maton fut l’expression de la stupidité qui s’est prouvée toute puissante.

Certains vont se précipiter pour parler d’échec.

Cependant, notre évasion a réussi. Nous nous sommes échappés des acceptations défaitistes de notre rôle de prisonniers. Nous nous sommes échappés du sommeil des drogues psychiatriques qui sont généreusement distribuées en prison, des bénéfices des jours salariés, des illusions des départs et parloirs futurs, et nous avons agi en tant qu’anarchistes révolutionnaires.

Si le travail des matons et des juges est de fermer les portes des prisons, le nôtre est de les ouvrir et de les violer. Bien que nous ayons failli à relâcher nos corps, nous avons relâché nos existences même pour de courts moments, occupant un espace dans la prison.

Ce sens est unique, et nous ne regrettons rien.

Par ailleurs, nous luttons pour une liberté au delà de la version officielle des lois et valeurs de cette société. Cette lutte ne peut ni être jugée ni emprisonnée.

Aujourd’hui beaucoup de gens meurent d’accidents de la route, d’addiction aux drogues, de maladies industrielles. D’autres acceptent la mort de l’ennui et de la solitude, pris dans les conventions d’une vie caractérisée par l’amour de la loi. Nous avons choisi de risquer nos vies pour le bond vers la liberté, bien qu’il n’y ait aucune sécurité en-dessous. Il n’y a rien de plus important que ça.

Maintenant nous avons perdu une bataille mais pas la guerre. Nous regardons en avant.

Chaque moment promet un nouveau projet, une nouvelle collaboration amicale, une chance inattendue qui gît sous nous dangereuse et subversive.

En plus, la question n’est pas de savoir si vous êtes pris mais si vous vous rendez en vous…

LONGUE VIE À LA CONSPIRATION DES CELLULES DE FEU / FÉDÉRATION ANARCHISTE INFORMELLE (FAI).
LONGUE VIE AU FRONT RÉVOLUTIONNAIRE INTERNATIONAL.
LONGUE VIE À L’INTERNATIONALE ANARCHISTE NOIRE.

Les membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu.

Le procès a été interrompu pour être continué le lundi 9 janvier 2012. Les proches et les amis des inculpés appellent à la présence de camarades dans la salle d’audience durant le procès, en solidarité avec Damiano Bolano, Giorgos Nikolopoulos, Michalis Nikolopoulos et Christos Tsakalos.

Contra Info, 22 décembre 2011.

[Soudan] Les étudiants boycottent les examens

[Soudan] Les étudiants boycottent les examens

Soudan : heurts entre police et étudiants

Des heurts ont opposé aujourd’hui les forces anti-émeutes de la police soudanaise à des centaines d’étudiants dans le centre de Khartoum. On ignorait les revendications des étudiants mais leur action coïncidait avec le premier jour des examens, qu’ils ont boycotté en tenant un sit-in dans l’enceinte de l’Université de Khartoum, sur les bords du Nil Bleu.

Plusieurs centaines d’étudiants se sont dirigés vers les rues voisines où les heurts avec la police ont eu lieu. Les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes et de matraques contre les étudiants qui ripostaient par des jets de pierres, tandis que des ambulances sillonnaient la ville. Dans l’après-midi, les étudiants poursuivaient leur mouvement.

La semaine dernière, les forces anti-émeutes avaient dispersé par la force deux manifestations de soutien à des habitants déplacés par le barrage géant de Méroé, frappant des manifestants et tirant des gaz lacrymogènes.

Leur presse (Agence Faut Payer), 25 décembre 2011.

[Poitiers] Rouleau (compresseur) de printemps

Elle redoute le dernier jour du Printemps

Au bout de presque trente ans de carrière au magasin de Poitiers, Évelyne appréhende le 28 janvier prochain, ultime jour d’ouverture du Printemps.

 
Évelyne, salariée du Printemps depuis 29 ans : « Le 28 janvier à 19 h, tout sera fini. Je ne sais pas comment je vais le vivre… » – (dr)
 

D’un Noël à l’autre, vingt-neuf années et une carrière bien accomplie, la sienne. Évelyne, une des plus anciennes salariées de ce Printemps de Poitiers aujourd’hui à l’agonie, est amère. A un mois de la fermeture définitive du magasin, programmée le 28 janvier, c’est déjà dans le rétroviseur qu’elle voit passer ses trois décennies printanières. L’aventure avait commencé à l’automne 1982. Elle a alors 28 ans, cherche du travail et, à l’approche de Noël, le Printemps lui propose un premier contrat, de démonstratrice de jouets.

 » On nous a laissés mourir à petit feu  »

« Du 2 novembre au 24 décembre, je présentais les peluches Anima Boulgom… Il fallait savoir convaincre autant les enfants que leurs parents ! » Fin janvier 1983, elle est embauchée en CDI, puis travaillera au fil des ans dans plusieurs services, groupe de caisses, boutique des listes de mariage, service clientèle… « J’ai toujours aimé ce contact avec la clientèle. » Oui, mais le ciel de son Printemps va finir par s’assombrir en cet an de disgrâce 2011. Le 18 mai dernier, jour de congé, elle est chez elle quand le téléphone sonne. Au bout du fil, une collègue lâche la triste nouvelle : la décision de fermer le Printemps de Poitiers, inadapté au marché du luxe que privilégie désormais la direction nationale, est cette fois officielle.
« J’étais choquée, surprise… Depuis 30 ans, la rumeur disait que ça allait fermer, mais personne n’y croyait. » Elle concède que depuis le changement de direction, l’inquiétude avait gagné du terrain… « En fait, ça fait dix ans qu’on nous a laissés tomber, qu’il n’y a pas eu d’investissement sur le magasin. On nous a laissés mourir à petit feu»

 » Dégoûtées du commerce  »

Elle pense à ses collègues plus jeunes, à l’incertitude entourant leur avenir : « Certaines sont dégoûtées du commerce. Mais ça peut être un mal pour un bien, leur permettre de faire autre chose. Moi, j’aurais bien aimé continuer encore trois ans, jusqu’à la retraite. »
Évelyne, qui gagne environ 1.500 euros brut par mois, aura royalement droit, en plus des indemnités légales, à 6 mois de salaires. Comme toutes celles qui ont plus de 21 ans d’ancienneté. Pas exactement de quoi en faire une privilégiée. « Au moins, j’aurai plus de temps pour moi et pour me rendre utile dans une association. » Son regard est un peu embué. « Le 28 janvier au soir, comme les autres, je serai licenciée. A 19 heures, tout sera fini. Franchement, cette dernière journée, je ne sais pas comment je vais la vivre… »

Nouvelle République, Frédéric Delâge, 26 décembre 2011