[Tunisie] Suicide l’Etat

La Tunisie risque un « suicide collectif », avertit son nouveau président

 
La Tunisie risque un "suicide collectif" si les grèves et les troubles sociaux qui secouent l'économie depuis environ une année se poursuivaient, a averti vendredi le président Moncef Marzouki.

 

AFP – La Tunisie risque un « suicide collectif » si les grèves et les troubles sociaux qui secouent l’économie depuis environ une année se poursuivaient, a averti vendredi le président Moncef Marzouki.

« Si la machine économique tardait à reprendre, le pays irait droit vers le suicide collectif. Une contre-révolution ou une révolution dans les régions marginalisées plongerait le pays dans l’anarchie, » a-t-il souligné dans un discours aux chefs d’entreprises réunis au siège de l’Union tunisienne pour l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).

M. Marzouki, un ancien opposant acharné contre le régime déchu de Ben Ali, chassé du pouvoir à la suite d’un soulèvement populaire déclenché dans les régions de l’intérieur, a dit « comprendre les motifs de ces grèves et de ces revendications ».

« Je leur demande de ne pas être responsables d’une telle catastrophe et de ne pas faire couler le bateau qui nous transporte tous, car ils sont en train de s’égorger et d’égorger la Tunisie », a-t-il lancé en s’adressant aux ouvriers grévistes et aux protestataires.

Les grèves et les protestations ont poussé des investisseurs étrangers à mettre fin à leurs activités dans le pays comme le groupe japonais Yazaki, un des principaux fabricants de câbles automobiles dans le monde, qui a fermé mardi définitivement une de ses usines dans le centre-ouest tunisien.

Le président avait appelé les partenaires sociaux ce mois à une « trêve sociale », visiblement sans grand succès.

« Je m’adresse à vous pour vous demander de lever ces barricades sur les routes et d’arrêter ces grèves afin d’éviter une tragédie. Aucun Etat ne peut accepter le suicide« , a dit M. Marzouki souhaitant ne pas « être acculé à appliquer la force de la loi si la langue du dialogue échouait« .

Ce discours intervient alors que l’Assemblée constituante poursuit ses discussions sur la composition du gouvernement et son programme présentés jeudi par le chef du gouvernement, l’islamiste Hamadi Jebali.

AFP, 23 décembre 2011

[Norvège] Il est bon mon saumon

Le saumon, ruine écologique de la Norvège

Une association norvégienne a transmis à Rue89 les résultats catastrophiques de son étude sur l’impact environnemental de l’élevage, question ultra-sensible à Oslo.


Ferme aquacole au nord de la Norvège (Norsk Havbrukssenter/Flickr/CC)

Critiquer l’industrie du saumon est de très mauvais goût en Norvège. L’association Green Warriors a vu se déployer une puissante contre-attaque lorsqu’elle a publié l’an dernier son rapport sur l’impact environnemental de l’élevage du saumon.

Aujourd’hui, en livrant à Rue89 l’exclusivité de sa version française (la version anglaise vient d’être mise en ligne), ils poursuivent leur combat dans un domaine hautement sensible – la pêche y est le troisième secteur d’exportation après le pétrole et le gaz.

[…]

Rue 89, Sophie Verney-Caillat, 24 décembre 2011

Lire la suite de l’article sur Rue 89 :

http://www.rue89.com/rue89-planete/2011/12/24/le-saumon-ruine-ecologique-de-la-norvege-227529

[Poitiers] Livraison web Epine Noire de noël 2011

Livraison web Epine Noire de noël 2011

Décembre 2011

Le numéro 0 de ce journal date de février 2011… À ce moment-là, des peuples, de l’autre côté de la Méditerranée, commençaient à ébranler l’ordre établi depuis bien trop longtemps. Cependant, tout est fait pour endiguer les élans d’émancipations populaires et révolutionnaires, depuis la région minière de Gafsa jusqu’à la place Tahrir, au Caire, en passant par la ville Benghazi. Et ce par tous les moyens : par des interventions militaires de puissances occidentales comme la France, ou par les élections qui scellent le mariage entre la domination du capital et de l’islam partidaire.

Cette période de frénésie consumériste aux Cordeliers, pour les fêtes de fin d’année, est marquée par la mainmise des bureaucrates de Bruxelles. Comme le disait Henri Lefebvre, « chaque bureaucratie aménage (s’aménage) son espace. Elle le jalonne, elle le marque. Il y a l’espace fiscal, l’espace administratif, l’espace juridique ».

Fini les séducteurs et le spectacle à la Berlusconi, voici venu le temps de l’austérité des cravates ! Et de deux injonctions : sauver la monnaie européenne et les banques de la crise, et mettre en place des gouvernements d’union nationale comme en Italie ou en Grèce – qui voit l’extrême droite au pouvoir aux côtés de la gauche de gestion. Parallèle sordide mais évocateur : ça rappelle la période de l’«union sacrée» d’avant la première boucherie mondiale, qui sonna le glas des luttes contre le capital pour un long moment. C’est, en quelque sorte une version moderne du sabre et du goupillon : la Police et l’Économie.
L’alliance de classes demandée par la bourgeoisie est remise en cause chaque jour – par exemple par les prolétaires chinois ; ou ici même, en Poitou-Charentes, par des salariés lorsqu’ils et elles voient des usines fermer, des emplois être supprimés (comme à Aubade, New Fabris, Valeo, à la Snecma ou aux Fonderies du Poitou).
Encore une fois seront évoqués et décortiqués ici les processus et dispositifs répressifs mis en œuvre contre toute tentative pour ne pas se résigner à cet ordre capitaliste et marchand qui n’hésite pas à parer de vert ses villes pour masquer la réalité de sa logique : le profit.

Noël ne sera pas, pour nous, placé sous le signe de la fête, mais pas non plus sous celui de la défaite. Que ce soit par rapport aux projets de rénovation urbaine « Cœur d’agglo » – au centre des stratégies du groupe Vinci – et de construction de la LGV ; contre l’enfermement ; ou contre le nucléaire, ce colosse de l’énergie mortifère qui induit une société avec une présence accrue de flics dans les rues et les transports publics (voir celle des CRS au marché de Noël à Poitiers).

En passant, une pensée aux inculpé-es de la guerre sociale en cours…

Bref, décidément, s’il était largement temps que sorte ce nouveau numéro, ce ne sera en tout cas jamais trop tard.

A consulter ici :

http://epinenoire.noblogs.org/files/2011/12/EN1_journal.pdf

L’Epine noire, 25 décembre 2011

[Tchad] Françafrique : « surveiller toute la sous-région africaine »…

Tchad: la base française maintenue, le nombre d’avions renforcé

Le secrétaire d’Etat français aux Anciens combattants Marc Laffineur, qui s’est entretenu avec le président tchadien Idriss Deby Itno samedi à N’Djamena, a déclaré à la presse que la « base française au Tchad sera maintenue » et « que le nombre d’avions » sera renforcé.

« La base française au Tchad sera maintenue et le nombre d’avions Mirage sera renforcé pour surveiller toute la sous-région africaine » et notamment la bande sahélienne, a affirmé M Laffineur.

« La France a une coopération militaire très agissante avec le Tchad. Nous sommes disposés à renforcer cette coopération », a ajouté le ministre qui passe le réveillon avec les soldats français du dispositif militaire Epervier déployé au Tchad.

Un source de la présidence tchadienne a affirmé que le président tchadien et le ministre français « ont discuté de la coopération militaire ».

En août 2010, Idriss Deby avait remis en cause la présence d’Epervier alors que son pays et le Soudan ont normalisé leurs relations, après cinq ans de guerre par rébellions interposées.

Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait lui souligné en janvier que la France ne « souhaitait pas rester forcement dans le format actuel, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne ».

La situation sécuritaire dans la région a depuis beaucoup évolué avec la crise libyenne, suivie de disparition d’armes, ainsi que la présence de groupes armées dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande sahélienne.

De source du secrétariat des Anciens combattants, les deux hommes ont aussi évoqué la réduction des effectifs de l’armée tchadienne qui doit s’accompagner d’un programme DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion) pour éviter que les hommes quittant l’armée rejoignent des groupes rebelles.

Environ 900 soldats français sont basés à N’Djamena dans le cadre du dispositif Epervier, mis en place en 1986 pour tenter de stabiliser la région après l’intervention des forces libyennes du colonel Kadhafi dans le Nord du Tchad. Les Français disposent également d’une base à Abéché dans l’est du pays.

AFP, 25 décembre 2011

[Yémen] Répression, 13 morts

Yémen: 13 manifestants tués dans l’attaque de samedi

Treize manifestants ont été dans l’attaque lancée samedi à Sanaa par des forces de sécurité et des partisans armés du président yéménite Ali Abdallah Saleh contre une marche de protestation, selon un nouveau bilan obtenu dimanche de sources médicales.

Des participants à "La marche de la Vie"se dirigent vers la capitale Sanaa, le 24 décembre 2011au Yémen

Des participants à « La marche de la Vie »se dirigent vers la capitale Sanaa, le 24 décembre 2011au Yémen

« Au total, 13 manifestants ont été tués et 50 blessés par balles », a déclaré à l’AFP l’une des sources médicales à l’hôpital de campagne, jouxtant la place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, où la plupart des victimes ont été transportées.

Un précédent bilan faisait état de 9 tués et de dizaines de blessés lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu et usé de gaz lacrymogène et de canons à eau pour empêcher la progression de dizaines de milliers de personnes participant à une marche réclamant le jugement du président Saleh.

« Trois blessés ont succombé et un protestataire a été tué dans la nuit alors qu’il participait à une manifestation » dans le centre de Sanaa, a précisé à l’AFP une autre source médicale, qui a confirmé le bilan de 13 morts.

En outre, a-t-on ajouté, 150 autres manifestants ont souffert de problèmes respiratoires pour avoir inhalé du gaz lacrymogène.

Les forces fidèles au président Saleh, déployés en grand nombre, sont intervenues contre les dizaines de milliers de participants à la « La marche de la Vie » à leur arrivée dans un quartier du sud de Sanaa après avoir parcouru à pied 270 km depuis Taëz (sud-ouest), selon des témoins.

Les protestataires avaient fini par rejoindre la place du Changement, où ils ont été rejoints massivement par des habitants de Sanaa.

Une manifestation de protestation contre l’intervention sanglante des forces fidèles à M. Saleh est prévue dimanche en milieu de journée à Sanaa, selon les jeunes protestataires qui campent depuis février sur la place du Changement.

L’objectif de « La marche de la Vie » était d’obtenir que M. Saleh et ses proches soient jugés pour la répression qui a fait des centaines de morts depuis janvier, et de contester l’immunité que lui accorde l’accord de sortie de crise signé le 23 novembre à Ryad.

AFP, 25 décembre 2011

Mise à jour : des dizaines de milliers de manifestantEs ce 25 décembre, lire ici :

 http://actu.voila.fr/actualites/monde/2011/12/25/yemen-regain-de-tension-apres-la-mort-de-13-protestataires-anti-saleh_1564298.html