[Poitiers] Rassemblement devant le 115

Poitiers : un collectif sous les fenêtres du 115 pour dénoncer les conditions d’accueil des sans-logement

Une trentaine de membres du collectif poitevin « D’ailleurs nous sommes d’ici » (DNSI) viennent de se rassembler sous les fenêtres du 15 rue de Montbernage à Poitiers, lieu d’accueil d’urgence des personnes seules ou familles qui se retrouvent à la rue. Ils dénoncent « des conditions d’accueil indignes et inacceptables » et « un manque de places » récurrent. Une petite délégation a tenté une approche pour rencontrer le directeur du 115. En vain.

Nouvelle République, 18 décembre 2013

Une étude sur le sexisme dans les catalogues de jouets pour enfants.

Jouets pour enfants : quelques chiffres pour mesurer le sexisme

D’un côté, des fers à repasser roses, des costumes de princesse, des jeux d’intérieur. De l’autre, des perceuses et des marteaux, les tenues de super-héros, les jeux d’extérieur… Noël revient avec ses catalogues de jouets sexistes, dont les images prétendent reproduire le monde des adultes.

Une jeune sociologue, Mona Zegaï, travaille depuis quelques années sur le sujet. Elle a montré que, contrairement à une idée reçue, la différentiation très nette garçons/filles dans les catalogues de jouets est assez récente : avant les années 90, elle n’était pas aussi marquée (lire son étude en PDF).

Selon elle, cette nouvelle présentation est portée par une « idéologie de la différence des sexes » où les filles sont invitées à cultiver l’intime et le relationnel, alors que les garçons se voient attribuer la place active dans la société.

Si les stéréotypes sexistes que ces catalogues inculquent aux enfants sont régulièrement dénoncés, ils sont rarement mesurés. Astrid Leray, qui a monté un cabinet d’études sur les questions d’égalité entre les genres, Trezego, s’est attelée à la tâche (lire le document ci-contre).

Elle a épluché dix catalogues de jouets parus pour Noël 2013 (quatre grandes surfaces, cinq enseignes de jouets, un magasin bien-être & loisirs), soit un total de 1 580 pages. Sa conclusion : « En mettant en scène un univers extrêmement genré et stéréotypé, les spécialistes du jouet sont un des rouages de l’intériorisation des inégalités femmes-hommes. Ainsi, à la lecture des catalogues de Noël, non seulement certaines dichotomies seraient aussi genrées qu’irréconciliables (intérieur/extérieur, sécurité/danger ou coopération/compétition) mais garçons et filles n’auraient pas les mêmes potentiels. »

Lire la suite, avec pas mal de visuels et de graphiques très parlants, sur Rue 89

La vieille femme

La vieille femme

Il y a quelques années de cela, sur un chemin du sud, par un après-midi brûlant d’été, un jeune homme voyageait. Alors qu’il traversait un hameau dans la vallée, il parvint à une ferme, aux abords de laquelle il prit un peu de repos, sous l’ombre fraîche d’un figuier. A quelques pas de là, dans la cour illuminée par le soleil, il aperçut soudain une vieille femme, courbée par les années.

Elle disposait d’une main, brin par brin, en silence, des herbes sauvages sur les pierres polies de la cour, l’autre main appuyée sur un bâton. Les plantes étaient séchées pour quelque usage ultérieur. Pour la nourriture, pour la médecine, pour la vannerie, il n’aurait su dire. Mais une telle tâche était sans doute épuisante ; elle l’aurait été pour n’importe quelle personne, même jeune. Elle l’était encore plus pour une personne aussi âgée. La vieille femme semblait pleinement absorbée par ce travail harassant.

Le jeune homme s’avança doucement vers la vieille femme et la salua. Il crut discerner de sa part un hochement de tête, mais ne sut distinguer s’il s’agissait d’une réponse, ou d’un tremblement de ce vieux corps penché vers l’avant dans l’effort. Au bout d’un moment, il lui demanda : « Quel âge avez-vous ? ». Elle se redressa lentement, fixant le jeune homme. La sueur brillait sur son front ridé. « Quatre-vingt-onze ans », répondit-elle. Le jeune homme fut étonné par son assurance, mais inquiet pour la vieille femme, il demanda : « Une personne de votre âge ne devrait pas faire un tel travail, c’est dangereux pour votre santé. Pourquoi ne demandez-vous pas à un voisin de s’en occuper ? » Alors la vieille femme répondit « Les autres ne sont pas moi ».

Le jeune homme, très impressionné, s’assit par terre. La vieille femme reprit son travail, disposant lentement, savamment, ces herbes variées sur les pierres brûlantes. Au bout d’un long moment, il s’adressa de nouveau à la vieille femme : « Oui, sans doute, les autres ne sont pas vous. Mais je pense que vous devriez tout de même vous reposer un peu, attendre un autre moment ». La vieille répondit sèchement : « Et quel autre moment devrais-je attendre ? ».

Le jeune homme, encore plus impressionné, se sentant incapable d’ajouter quoi que ce soit, se releva, salua la vieille femme et reprit sa route. En gravissant la colline, pas après pas, il songeait. En cette période confuse où nul ne savait ce qu’il adviendrait du monde, dans ce monde déboussolé où l’on ne pouvait plus compter sur rien, cette vieille femme était maître d’elle-même. Ici et maintenant, avec elle, il s’était senti plus vivant que jamais.

J.

[DAL 86] Pour un 115 digne ! Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30

Pour un 115 digne ! Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage 18 décembre 17h30

Imaginez vous êtes en urgence médicale, vous faites le 15, le SAMU vous répond qu’il n’y a personne pour vous secourir et que vous n’aurez pas d’hébergement. Ce serait l’horreur, non… ! C’est pourtant ce qui se passe tous les jours avec le SAMU social. En urgence sociale… le plus souvent à la rue, vous faites le 115 et là “on” vous répond une fois sur deux, qu’il n’y a pas de place pour vous au CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) et de retéléphoner ultérieurement.

C’est scandaleux ! De qui se moque-t-on ? Alors que l’année n’est pas finie, il y a déjà au 27 novembre (330ème jour), 410 personnes mortes dans la rue, jusqu’à quand l’Etat, les préfectures et les mairies vont-ils nous faire croire que c’est une fatalité ?

L’accueil inconditionnel à Poitiers comme ailleurs, n’est pas assuré à cause du manque de places – des personnes seules et des familles se retrouvent régulièrement à la rue. Si les femmes et les enfants sont à peu près toujours accueillis, les hommes « tournent » c’est-à-dire ne sont hébergés qu’une nuit sur deux ou trois voire qu’une nuit par semaine, hiver comme été.

Et lorsque vous avez la chance d’être hébergé au CHUS, vous subissez un régime abrutissant… Malgré la loi qui prévoit un « accueil digne », les locaux du CHUS sont vétustes, on vous impose une vie en dortoirs séparée, les hommes d’un coté , les femmes et les enfants d’un autre. Malgré la loi qui prévoit un accueil continu, les personnes et les familles doivent sortir à 10h30 le matin et ne pas y revenir avant 16h15 et pas après 21h. Et le règlement est draconien, il n’est pas rare d’être puni à  rester à la rue ou à faire des réparations.

Malgré la loi qui, outre le gîte et l’hygiène, prévoit le couvert, il n’y a pas de repas servis le soir ni a fortiori le midi et les résidents ont interdiction de se faire à manger même pour leur petits enfants et de laver leur linge.

Malgré la loi qui prévoit une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état », un accompagnement personnalisé et une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » les personnes et les familles sont livrés à elles-mêmes et il est certain que des familles subissent ces mauvais traitements durant deux longues années, voire trois ans.

Le CHUS est-il digne de sa fonction ? Son indignité et ses carences s’ajoutent à l’expulsion des squats, à l’impuissance du SIAO, au défaussement du social sur le caritatif, mais aussi à la violation des droits élémentaires des personnes, aux discriminations, aux procédures administratives ubuesques, à la mauvaise volonté de la préfecture et au « dysfonctionnements » de ses services, et, pour être sûr de son succès l’appareil d’Etat organise la répression, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux… participe à l’entreprise de dissuasion et d’intimidation des migrants et autres indésirables. Le but des autorités (préfecture-mairie-conseil général) étant de ne pas faire un fantasmatique appel d’air et de passer la patate chaude.

Le maire de Poitiers l’a clairement expliqué lors du petit déjeuner avec les associations du 4 mars 2011 : interpellé par Resf86 sur la question de l’hébergement des migrants de manière plus générale « le maire est satisfait de son bilan : Poitiers fait plutôt plus qu’ailleurs en moyenne. La mairie ne peut se substituer à l’Etat dans le contexte actuel tout est plus difficile. Les villes sont en concurrence face à l’accueil (ou au non-accueil) des migrants. On ne peut en faire plus car il y a un risque d’afflux de ces personnes « en errance » en provenance des villes moins accueillantes ». VOIR Et l’ex secrétaire général – préfet de la Vienne M. Setbon explique clairement les prises de positions du maire de Poitiers concernant les marchands de sommeil en disant dans la Nouvelle République du 29-06-11 Pour Jean-Philippe Setbon le problème se lève à l’Est NR 29/06/2011 ; « l’action qui a été menée avec la ville de Poitiers depuis 3 ans pour éradiquer les unes après les autres les poches d’habitats insalubres, qui étaient en fait tenus par des marchands de sommeil, a singulièrement rendu plus difficile la venue de sans-papiers. » Sans commentaires, sauf peut-être ceux de Patrick Coronas (conseiller municipal délégué PCF de Poitiers) dans la Nouvelle République du 29-06-11 :« Je me sens démuni par ces décisions qui sont prises en dehors de toute logique apparente. Je pense pourtant qu’il y a bien une logique sous-jacente qui est de créer la tension chez certaines populations visées. Tout est fait pour rendre la vie impossible à ces gens-là »

Déjà que les lois, sont très peu en faveur des mal-logés et sans-logis et sont très largement dédiées à la défense des intérêts des propriétaires, de surcroît les plus riches sont beaucoup mieux armés pour faire marcher la justice dans le sens de leurs intérêts, alors que,  les quelques lois en faveur des plus précaires, des mal-logés et sans-logis, ne sont même pas appliquées par les institutions qui en ont la charge.

Nous exigeons donc, qu’au lieu de dissuader les gens d’exercer leurs droits, qu’au lieu d’être au service des propriétaires immobiliers, les pouvoirs publics, préfecture, mairie, Conseil général… respectent la loi et mettent en place un véritable service d’hébergement et de logement. En fait, tout ce qui est prescrit par la loi du 25 mars 2009 et qui est inexistant sur Poitiers : Un accueil inconditionnel et pérenne car « Ce dispositif fonctionne sans interruption et peut être saisi par toute personne, organisme ou collectivité » « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir […] y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite »  ; un accueil «  conforme à la dignité de la personne humaine » ; des « prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, une première évaluation médicale, psychique que physique et sociale » ; une première orientation « vers tout professionnel ou toute structure susceptibles de lui apporter l’aide justifiée par son état, notamment un centre d’hébergement et de réinsertion sociale, un hébergement de stabilisation, une pension de famille, un logement-foyer, un établissement pour personnes âgées dépendantes, un lit halte soins santé ou un service hospitalier » ; un accompagnement personnalisé digne de ce nom : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé » ; une seconde orientation « vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation » . Le but ultime est bien de vivre dans un logement stable car le seul hébergement n’est pas une fin en soi puisqu’il s’agit d’aider « les personnes et les familles qui connaissent de graves difficultés, notamment économiques, familiales, de logement, de santé ou d’insertion » à « accéder ou à recouvrer leur autonomie personnelle et sociale ».

Nous n’accepterons jamais des lois ségrégationnistes, les exploitables d’un coté et les indigents à la rue !

Nous exigeons :

– un accueil sans condition. L’accueil en hébergement d’urgence relève de plus en plus de l’arbitraire et du discrétionnaire. Les structures effectuent une sorte d’écrémage assez honteux pour écarter les personnes sans titre de séjour.

– Un accueil pérenne avec le droit à un parcours résidentiel pour passer de l’hébergement vers le logement pérenne en tant que locataire.

– Des conditions d’hébergement convenable. Depuis que la Croix-Rouge gère l’hébergement d’urgence et ce centre de Monbernage, on constate un retour vers des pratiques d’un autre âge : promiscuité insupportable, ni droit à l’intimité avec un espace personnel, ni droit à vivre en famille. Considère-t-on que les individus sans logement soient des sous hommes, une sorte de sous-prolétariat que l’on pourrait traiter n’importe comment ?

Rassemblement devant le CHUS “115″ 15 rue de Montbernage

Mercredi 18 décembre 17h30

Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles,  en urgence, couffins, poussettes, vêtements de nouveaux nés… Les habitants du squat l’Etape sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles suite à l’expulsion et ce avant le 7 janvier.

Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat l’Etape ».

DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 15 décembre 2013

[Poitiers] Après Châtellerault, le PCF poitevin rallie le PS

NdPN : les municipales approchent, avec leur lot de petites stratégies partidaires. Côté PCF, après Châtellerault, c’est ralliement prévisible au PS. C’est la lutte finale… des places ! Voir aussi cet article de la NR, très amusant. Pour les adhérent.e.s de base du PCF poitevin, qui avaient voté pour un rapprochement avec le parti de gauche, c’est la fin des illusions… la « révolution » ne passera décidément pas par les urnes !

Le Parti communiste revient à ses premières amours

Faute d’un accord avec le Parti de gauche, la section de Poitiers du PC décide de repartir avec le Parti socialiste. Alain Claeys est conforté.

Ils n’avaient guère le choix. Vendredi à 1 heure du matin, après cinq heures de discussions dans leur local de la Grand’Rue, les adhérents de la section du Parti communiste qui habitent Poitiers ont opté pour un rapprochement avec le Parti socialiste. Donc de repartir sous la bannière d’Alain Claeys, le maire sortant. Le résultat du vote n’a pas été communiqué. « Nous avions trois possibilités, indique Laurent Lucaud, membre du secrétariat de section. Partir seuls, ne pas faire campagne ou participer à la liste du maire sortant. C’est le rapprochement avec le maire qui l’a emporté. Assez largement. » Retour à l’union de la gauche PS-PC inaugurée en 1971. Fin de l’épisode « Nous sommes le cœur de la gauche de la gauche ».

 «  Des élus en capacité d’agir  »

Le 25 octobre, par 37 voix contre 32, le PC optait pour le Front de gauche. Mandat était donné aux militants de « s’engager à travailler avec les autres composantes du Front de gauche à la constitution d’une liste de rassemblement ». Un mois et demi plus tard, le discours a changé : « C’est l’alliance avec le Parti socialiste qui offre le plus de garanties pour remplir nos objectifs : contribuer à une ville ancrée à gauche en privilégiant les positions programmatiques pour une municipalité de transformation sociale progressiste, de planification écologique, solidaire et laïque. Cela passe par l’obtention d’élu s en capacité d’agir pour le bien-être de la population. » Exit « la constitution d’une liste de rassemblement qui offre une politique de gauche alternative au libéralisme et à l’austérité ». Plutôt des élus à même d’infléchir les orientations de la majorité municipale que des candidats qui campent dans une opposition irréductible. A l’image de son ancien leader, Jean-Jacques Guérin, qui s’était désolidarisé de la tentative de rapprochement avec le Parti de gauche, le PC est redevenu pragmatique. Et va maintenant tenter de négocier des sièges en position éligible sur la liste conduite par Alain Claeys. Sauf que ces longues semaines d’un automne agité vont immanquablement laisser des traces dans le déroulement de la campagne hivernale et le vote des Poitevins dans les tout premiers jours du printemps.

réaction

D’autres ralliements

« Nous prenons acte avec satisfaction du rassemblement qui s’opère autour d’Alain Claeys. Ceux qu’un désir différent avait un temps tenu éloignés de nous, rejoignent, dans le respect de chacun, les rangs d’une majorité à laquelle leurs élus n’ont jamais fait défaut. D’autres personnalités élargiront bientôt ce rassemblement », indique Francis Chalard, directeur de campagne d’Alain Claeys.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 14 décembre 2013