[Nantes] Une synthèse sur la répression depuis le 22 février

Contre les militants de Notre Dame des Landes, la justice devient folle

Depuis la manifestation du 22 février à Nantes, la police multiplie les arrestations, la justice condamnant les militants à des peines de prison ferme, à partir de dossiers pourtant peu étayés. Dans un palais de justice désormais en état de siège à chacun de ces rendez-vous judiciaires, quatre personnes sont à nouveau jugées, vendredi 18 juillet.

Nantes, correspondance

Les lendemains de la manifestation du 22 février à Nantes contre le projet d’aéroport n’en finissent pas de remplir les tribunaux, six mois après. A retardement, la police et la justice ont multiplié les arrestations et les comparutions. Le plus souvent en ayant recours à la comparution immédiate, procédure d’urgence pour le moins étonnante aussi longtemps après les faits.

Cette procédure expéditive offre l’avantage à la police d’enchaîner la garde à vue et le passage devant un juge. Mais où est l’urgence, cinq ou six mois après ? La police a, depuis fin février, procédé à plus d’une trentaine d’arrestations a posteriori, sur des bases de photos d’origine indéterminée, de captures d’écran de vidéos visibles sur internet, d’images obtenues de certains médias locaux après appel à délation, le tout croisés avec des fichiers de militants présents dans les manifestations.

L’objectif officiel premier était de confondre des membres de « black blocks originaires de notre pays mais aussi de pays étrangers », forcément hautement organisés, annoncés et dénoncés par Manuel Valls en février dernier, et qui « continuera à trouver une réponse particulièrement déterminée de la part de l’État ».

De ce point de vue, c’est carrément un échec, la police reconnaissant que ceux qu’elle a pu interpeller à retardement relèvent de la catégorie des « casseurs par opportunité », à supposer qu’ils aient vraiment cassé quelques chose. La police reconnaît piteusement que ces fameux black blocks, si tant est qu’ils aient existé ce 22 février, ne sont pas tombés dans ses filets.

L’inventaire des charges retenues lors des dizaines de procès qui se sont déjà tenus montre la faiblesse des preuves et un ciblage arbitraire de militants anti-aéroport. Leur faute, au regard de la police ? Etre des militants, ce qui, en démocratie, n’est pas un délit.

Lire la suite sur Reporterre (Nicolas de La Casinière pour Reporterre, 18 juillet 2014)

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