[Ingrandes] Renault renie ses engagements

Fonderie : l’inquiétude de plus en plus forte 

La délégation avant son entrée à la préfecture.

 

La délégation avant son entrée à la préfecture. – (dr)

Ingrandes

Toujours très inquiets pour le site de la Fonderie du Poitou alu à Ingrandes, les membres de l’intersyndicale, accompagnés des secrétaires des Unions départementales CGT et FO, ont été reçus hier en préfecture pour un point sur l’évolution du dossier. Rappelons qu’alors que, depuis la fin du conflit il y a trois semaines, on semblait se diriger vers une sortie de crise, l’annonce par Renault de la baisse drastique de ses commandes de culasses, contrairement aux engagements de son P-DG, a relancé en fin de semaine dernière les craintes de liquidation de l’entreprise. Les salariés ne comptent plus aujourd’hui que sur l’intervention ferme de l’État auprès de Renault pour éviter l’issue fatale qu’ils redoutent.

Jean-Pierre Abelin tire le signal d’alarme

A la veille d’une réunion du comité d’entreprise jeudi et de la réunion du Tribunal de commerce de Nanterre lundi, Jean-Pierre Abelin, le député-maire de Châtellerault, a remis en mains propres ce mardi aux ministres Eric Besson et Xavier Bertrand une note leur signalant le non-respect par Renault des engagements pris pour le maintien du niveau de commande suffisant pour trouver un éventuel repreneur. Il leur demande, avec Jean-Pierre Raffarin et Claude Bertaud, de rappeler Renault à ses engagements.

Nouvelle République, 24 novembre 2011

Notre histoire – Les Canuts

 Notre histoire

Plaque de souvenir des révoltes des Canuts lyonnais

Le 23 novembre 1831, à Lyon, suite de la révolte des Canuts. Les ouvriers occupent l’Hôtel de Ville. Une tentative de gouvernement insurrectionnel voit le jour. Mais, soit par manque de projet politique, soit par la ruse des autorités, ces dernières reprendront le contrôle de la ville à partir du 2 décembre 1831.

Blog du groupe Proudhon (FA), 23 novembre 2011

Et pour quelques taulards de plus

Le gouvernement durcit encore l’arsenal anti-récidive

PARIS (Reuters) – Le gouvernement a présenté mercredi en conseil des ministres de nouvelles mesures de lutte contre la récidive qui intègrent un renforcement de l’évaluation de la dangerosité des délinquants.

Annoncé par Nicolas Sarkozy en septembre, le projet de loi de programmation relatif à l’exécution des peines est le huitième du genre depuis le retour de la droite au pouvoir en 2002.

Il prend un relief particulier après le viol suivi du meurtre d’une collégienne du Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), dont est accusé un adolescent en attente de jugement pour violences sexuelles.

La porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, a souligné que, préparé depuis plusieurs mois, il n’avait pas été conçu pour réagir à ce drame, même s’il y apporte un certain nombre de réponses.

C’est le cas avec la création de 25 centres éducatifs fermés pour les mineurs, qui s’ajouteront aux 44 existants, et le développement du suivi pédopsychiatrique de leurs pensionnaires.

Le renforcement de l’évaluation des délinquants en est une autre, le gouvernement entendant éviter que, comme dans le cas du meurtrier présumé de la jeune Agnès, un juge ne décide une remise en liberté sur la base d’une seule expertise de nature psychiatrique.

« Il faut qu’on puisse estimer la dangerosité, l’éventualité de la récidive par des moyens plus scientifiques et pas simplement laisser à un seul expert le soin d’évaluer cette éventuelle capacité de récidive », a expliqué le Garde des Sceaux Michel Mercier.

« Pour les personnes non encore condamnées, on va mettre en place un système collégial avec plusieurs professionnels qui donneront un avis », a-t-il ajouté.

Pour les délinquants condamnés à de longues peines, le texte

prévoit la construction de trois centres nationaux d’évaluation supplémentaires, portant leur nombre à cinq.

Il comprend un dernier axe, l’augmentation du nombre de places de prison, qui passera de 57.000 à 80.000 à l’horizon 2017 pour réduire le nombre de peines en attente d’exécution.

OBLIGATION D’INFORMATION

L’accent sera mis sur l’ouverture d’établissements et de quartiers « courte peine » afin de mieux adapter le parc pénitentiaire « à la diversité des profils pris en charge ».

Le coût total de ce programme immobilier est chiffré par le ministère de la Justice à 3,08 milliards d’euros mais son impact sera très limité sur les deux premières années de la loi de programmation et concentré sur la période 2015-2017.

Toujours pour améliorer l’exécution des peines, le projet de loi prévoit la création de 120 postes de magistrats spécialisés et de 89 emplois de greffiers ainsi qu’un budget de 284 millions d’euros pour les systèmes d’information afin qu’ils soient mieux à même de « garantir la continuité dans la prise en charge des personnes condamnées ».

Michel Mercier a par ailleurs confirmé mercredi que, après le meurtre de la jeune Agnès, il enverrait une circulaire aux parquets généraux leur recommandant de requérir, pour les mineurs ayant « avoué des crimes sexuels particulièrement graves », un maintien en détention provisoire, soit un placement en centre éducatif fermé.

Il déposera d’autre part un amendement à son projet de loi faisant obligation d’information sur les cas graves, alors que l’établissement de Chambon-sur-Lignon où la victime était interne a assuré n’avoir pas été avertie du passé violent de son meurtrier présumé.

Le député socialiste André Vallini, chargé de la justice dans l’état-major de campagne de François Hollande, a estimé qu' »annoncer que l’on va placer tous les mineurs accusés de crimes sexuels dans des centres éducatifs fermés n’a aucun sens ».

« D’abord parce que ce sont les juges qui devront le décider, sur réquisitions du parquet certes, mais en toute indépendance. Ensuite parce qu’il faut personnaliser les réponses pénales et placer ces jeunes dans des structures diversifiées et adaptées comme le réclament les magistrats », a-t-il ajouté.

Il a déploré d’autre part qu’il n’y ait que 44 centres éducatifs fermés en France « alors qu’une centaine avait été annoncée »

Reuters, Yann Le Guernigou avec Sophie Louet, 23 novembre 2011

Train Castor : affrontements, seize gardes à vue

Train de déchets allemands : le convoi roule vers l’Allemagne

 

 

Areva a dénoncé les démonstrations de violences « inacceptables » qui « ont perturbé le fonctionnement de toute une région ». « C’est incompréhensible puisque ces déchets qui sont issus des combustibles usés doivent retourner dans leur pays d’origine », a déclaré à l’AFP Christophe Neugnot, porte-parole Areva. ( © AFP Damien Meyer)

 

VALOGNES (Manche) (AFP) – Le dernier convoi de déchets nucléaires à destination de l’Allemagne a entamé son périple de plus de 1.500 km après avoir quitté vers mercredi 16H00 le terminal ferroviaire du groupe Areva à Valognes, malgré de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les militants antinucléaires mobilisés pour bloquer le train.

Des heurts survenus le long de la voie ferrée, à quelques kilomètres du terminal, ont fait au moins trois blessés légers -un gendarme et deux manifestants- et entraîné seize arrestations, selon la préfecture.

Des dégâts ont été commis sur les voies ferrées, avec un rail soulevé et des boîtiers électriques incendiés, selon les informations recueillies par l’AFP. « Mais la voie a été réparée en temps voulu », a précisé le préfet de la Manche Adolphe Colrat au cours d’un point de presse.

Seize militants, dont six femmes, ont été interpellés au cours de la journée et placés en garde à vue, a déclaré le procureur de la République de Cherbourg, Eric Bouillard.

« On a plutôt affaire à des casseurs qu’aux habituels antinucléaires », a commenté le procureur, en précisant que deux machettes avaient été saisies.

Un fourgon de CRS a brûlé, non loin des voies, près de Valognes, après avoir été « a priori » incendié par des manifestants munis de cocktails molotov, selon la préfecture.

Areva a dénoncé les démonstrations de violences « inacceptables » qui « ont perturbé le fonctionnement de toute une région ». « C’est incompréhensible puisque ces déchets qui sont issus des combustibles usés doivent retourner dans leur pays d’origine », a déclaré à l’AFP Christophe Neugnot, porte-parole Areva.

Le mouvement Greenpeace qui n’avait pas appelé au blocage du train a condamné « toute forme de violence », tant du côté des antinucléaires que des policiers en soulignant que « tout cela c’est le résultat du nucléaire et du combustible MOX et du choix du retraitement qui est effectué par la France ».

Robin des Bois s’est distancé du collectif « Valognes Stop Castor »: en s’opposant au « retour légitime » du train de déchets vers l’Allemagne qui en a la responsabilité, les militants « favorisent à terme l’exportation des déchets nucléaires » par les pays qui les ont produits, dit un communiqué.

Le collectif « Valognes Stop Castor » qui a installé un camp près de Valognes a mobilisé 200 à 250 personnes selon la préfecture, 400 à 500 selon les organisateurs, surtout des Français mais aussi des Anglais, Allemands, Espagnols et Belges.

Mardi, la préfecture de la Manche avait interdit par arrêté toute manifestation à proximité de la voie ferrée pour deux jours et sur les 70 premiers kilomètres au départ du terminal où étaient stationnés les 11 wagons de déchets nucléaires vitrifiés.

En début de matinée, les forces de l’ordre ont fait abondamment usage de gaz lacrymogènes et parfois employé leurs matraques pour déloger les militants qui essayaient de dégrader la voie ferrée. Pour le préfet, il a été fait un « usage strictement proportionné de la force » pour « répondre à des violences inadmissibles de la part des manifestants ».

Plus de 3.000 gendarmes sont mobilisés pour assurer la sécurité de convoi sur la partie française. Après avoir quitté la Manche le convoi a passé sans encombre le Calvados et devait quitter la Seine-Maritime en fin de soirée avant de continuer son parcours vers le nord de la France.

En Allemagne, plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont attendus contre ce qu’on appelle outre-Rhin les « Castors » – du sigle qui désigne ces conteneurs en anglais: Cask for Storage and Transportation of Radioactive Material.

Entre 1977 et 2008, Areva a retraité 5.483 tonnes de combustibles irradiés dans les centrales allemandes dans le cadre d’un contrat – le plus gros contrat étranger de l’usine de retraitement Areva de Beaumont-Hague (Manche) – parvenu à échéance.

Ce contrat, comme d’autres avec l’étranger, n’a pas été renouvelé, mais Areva dit – depuis plusieurs années – être en négociations avec plusieurs pays.

AFP, 23 novembre 2011, repris sur Libération

Une vidéo de BFM TV :

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=oIcQATb3CUQ

Solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse : Libération et arrêt des poursuites !

Solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse : Libération et arrêt des poursuites !

Le 5 juillet dernier, une dizaine de personnes ont pénétré dans les locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse, à Labège dans la banlieue de Toulouse, pour manifester contre l’incarcération des mineurs. Selon La Dépêche du 6 juillet, qui s’appuie sur les déclarations faites aussitôt à la presse par le procureur de la République Valet, ces personnes étaient « “armées” de bouteilles dont elles ont déversé le contenu sur les bureaux et les ordinateurs. Un liquide marron au relent d’ammoniaque et qui pourrait contenir de l’urine et des excréments humains ». Elles sont reparties « après avoir lancé des tracts qui contiendraient des propos injurieux sur l’action éducative menée par la PJJ ».

Si l’acte réalisé à Labège n’a pas été revendiqué, il est survenu quelques semaines après celui d’Orvault, en Loire-Atlantique, où des gens ont écrit sur les murs de la PJJ de Nantes : « L’EPM tue » à la suite du suicide d’un mineur placé dans l’établissement pénitentiaire pour mineurs de cette ville. Il a également eu lieu après la révolte des jeunes détenus à l’EPM de Lavaur, dans le Tarn, en mai – et alors que le Parlement s’apprêtait à adopter une refonte de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs, comprenant notamment la création d’un tribunal correctionnel pour les récidivistes de plus de 16 ans en ce qui concerne des délits passibles de plus de trois ans de prison.

Quatre mois plus tard mais « dans le cadre de l’enquête » sur l’action à la PJJ de Labège, une centaine de gendarmes ont opéré le 15 novembre à Toulouse une série de perquisitions et procédé à une dizaine d’interpellations dans plusieurs lieux d’habitation, pour l’essentiel des squats – embarquant au passage une famille de sans-papiers, et bien sûr ordinateurs et écrits divers. Ils ont placé en garde à vue six personnes (que la presse, comme à son habitude, et suivant en cela le ciblage policier destiné à criminaliser au maximum, s’est empressée de classer dans les « mouvances anarchistes »), et quatre d’entre elles se trouvent depuis en détention à la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. Les chefs d’inculpation retenus contre elles, ainsi que contre une cinquième personne relâchée mais placée sous contrôle judiciaire, ne sont rien moins que :
– participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ;
– violence commise en réunion sans incapacité ;
– dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion.
De plus – et en dépit du fait que, au dire même du procureur Vallet, l’action menée « n’a finalement fait que peu de dégâts » –, le juge a refusé la mise en liberté provisoire des quatre prévenus au prétexte qu’ils et elles pourraient communiquer ensemble et prendre la fuite.

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux dénonce à la fois la politique sécuritaire du gouvernement – dont la récente réforme sur la répression de la jeunesse ainsi que l’annonce d’un prochain décret permettant un fichage centralisé de la jeunesse (justice/école/santé) constituent des épisodes supplémentaires – et la répression menée à l’encontre des personnes actuellement incarcérées et poursuivies. Il leur exprime toute sa solidarité, et exige leur libération immédiate ainsi que l’arrêt des poursuites engagées contre elles.
 
Comité poitevin contre la répression des mouvements sociauxantirep86@free.fr – 23 novembre 2011