Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Grèce] Lutte des prisonniers contre un projet de loi carcérale

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Grèce : 4.000 prisonniers en grève de la faim contre un nouveau projet de loi carcérale

Depuis le 23 juin, dans toute la Grèce, près de 4.000 prisonniers ont entamé une grève de faim pour protester contre un nouveau projet de loi carcéral censé lutter, selon le gouvernement, contre les « anarchistes ». Depuis des années, les rapports de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et du Conseil de l’Europe dénoncent les très dures conditions de vie qui prévalent dans les prisons grecques.

D’ici une vingtaine de jours, le Parlement grec devrait débattre de ce nouveau projet de loi. Et selon les prisonniers, la seule façon de se faire entendre et de faire valoir leurs revendications, c’est la grève de la faim. Car ces derniers ont de bonnes raisons de s’inquiéter.

La nouvelle loi prévoit en effet de diviser les prisons en trois catégories : A, B et C. Les établissements de catégorie C seront des centres de haute sécurité, réservés aux prisonniers condamnés pour trahison, terrorisme, homicide volontaire sans circonstances atténuantes, extorsion de fonds et vol en bande organisée. De surcroît, le projet de loi préconise de transférer les prisonniers jugés « dangereux » des prisons de catégorie A ou B vers celles de catégorie C.

Un collectif de prisonniers et des avocats engagés dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie dans les prisons grecques affirment que le nouveau type d’établissement pénitentiaire que le gouvernement veut mettre en place limite et même abolit de facto certains droits des prisonniers, comme les sorties autorisées, le travail, les cours qui donnent droit à une réduction de peine, les contact avec les proches et les échanges avec les autres prisonniers. De surcroît, les personnes condamnées à vie, pour terrorisme ou assassinats en bande organisés ne pourront pas bénéficier de mesures de libération anticipées avant une période incompressible de vingt ans, sans avoir pour autant droit à des sorties autorisées.

Il n’est même pas nécessaire de se référer aux condamnations de la Cour européenne des droits de l’homme ou aux nombreux rapports du Conseil de l’Europe pour se rendre compte de la gravité de la situation dans les prisons grecques. Depuis de nombreuses années, la Grèce connait régulièrement des émeutes dans les centres pénitentiaires, où prévalent la surpopulation et des conditions de détention et de vie inhumaines et dégradantes.

Le 24 juin, la police a interpellé prés de cinquante personnes liées au mouvement anarchiste, qui connait un grand essor en Grèce depuis l’assassinat du jeune Alexis Grigoropoulos. Ces dernières tentaient de se rapprocher de la résidence du Premier ministre pour protester contre le projet.

Avec cette loi, le gouvernement veut en effet réduire les contacts entre les prisonniers de droit commun et ceux, très nombreux, issus de la mouvance anarchiste. Depuis plus de deux ans, les politiques grecs dénoncent une « collaboration » accrue entre les anarchistes et les autres prisonniers, initialement non politisé, une situation qui rend de plus en plus difficile la gestion des prisons selon les autorités.

Ermal Bubullima, le Courrier des Balkans, 29 juin 2014

Lettre d’Enguerrand aux manifestant-e-s du 17 mai

« Que crèvent l’aéroport et son monde ! ». Lettre d’Enguerrand aux manifestant-e-s du 17 mai

Le 17 mai, nous étions 1500 à manifester avec rage et détermination contre les répressions, et notamment celle qui s’est abattue sur la manifestation du 22 février contre l’aéroport et son monde. Du fond de son cachot, notre ami emprisonné tenait à en être lui aussi. Voici le message qu’il adresse à tou-te-s les manifestant-e-s solidaires.

Camarades,

Voilà maintenant 1 mois et demi que je suis coincé derrière ces murs, ces grillages, ces barbelés.
1 mois et demi coupé de ma vie normale. Privé de ma liberté, de ceux que j’aime, de la joie de voir ma fille d’un an grandir et progresser de jour en jour. Où la possibilité de voir mes proches se résume à une pièce sombre et exiguë pendant une heure.

Tout ça pour avoir osé fabriquer et lancer quelques fumigènes, sur des flics dont la violence s’est déchaînée le 22 février dernier, mutilant 3 camarades, et en blessant des dizaines d’autres avec leurs gomme-cognes, aspergeant la foule avec leurs blindés lanceurs d’eau ainsi que près de 2000 grenades lacrymogènes ou assourdissantes, dont un certain nombre lancées en tir tendu au niveau de la tête… Si violences il y a eu le 22 février, elles sont bien du côté de la police.
Je n’ai, nous n’avons fait que résister.

A mes yeux, les événements du 22 ont été savamment orchestrés afin de semer la division parmi ceux qui luttent, et manipuler l’opinion. L’État sait très bien s’y prendre pour déclencher des émeutes : en bloquant le centre-ville, en ouvrant les hostilités en gazant une foule totalement pacifique, les donneurs d’ordres savaient très bien que nombre d’entre nous n’aurions su rester impassibles… la suite était prévisible.

Mais si leur but était de nous diviser, il semblerait que cela ait échoué.
Les porteurs de ce projet à bout de souffle, moribond, ont abattu une de leurs dernières cartes, en vain.

Alors voilà : il fallait des coupables.
Mon ADN laissé sur un fumigène, et mon casier déjà alourdi par mon passé militant en faisaient de moi un tout désigné. Il aura fallu, en plus, tomber sur un juge cynique pour doubler les réquisitions de la procureure, déjà lourdes.

1 an. J’avais déjà imaginé que je pourrais finir ici.
C’est un risque à prendre lorsque l’on milite sans concession contre ceux qui nous gouvernent.
Le montage policier de l’an dernier – qui a lamentablement échoué, fort heureusement ! – visant à me faire enfermer, ne m’avait que davantage préparé à affronter une telle situation.
Ça m’a sûrement aidé à ne pas craquer en arrivant ici.
Ne pas péter les plombs, sans, non plus, tomber dans la résignation.

Mais surtout, ce qui me fait tenir le coup, depuis ce 1er avril de merde, c’est vous tous, qui à votre échelle, apportez du soutien à mes proches et à moi-même.
Que ce soient les courriers que je reçois, qui me permettent de m’évader quelques instants ; les photos de tags « Liberté pour Engué » redécorant les murs de leur métropole gentrifiée, aseptisée ; les dons qui me permettent de subsister à l’intérieur de la taule ; l’aide apportée à ma famille, que j’avais si peur de laisser seule, en galère. Tous ces gestes de soutien me touchent droit au cœur !

Merci à vous tous, j’espère que vous êtes nombreux aujourd’hui à cette manif, qui ne m’est pas seulement destinée. Je pense aussi aux camarades mutilés le 22.
Leurs blessures me font relativiser le temps que j’ai à passer ici.
Je retrouverai la liberté, ils ne retrouveront pas la vue.
Soyez forts les gars !

Ils peuvent m’enfermer moi, ils ne peuvent pas nous enfermer tous !
Ne nous laissons pas terroriser, ne les laissons pas gagner !

Solidarité avec les blessés du 22 !
Solidarité avec les camarades No-TAV
Et avec toutes les victimes de la répression policière dans le monde.

QUE CRÈVENT L’AÉROPORT ET SON MONDE !

Publié par le comité de soutien à Enguerrand sur Indymedia Nantes, 18 mai 2014

[Poitiers] Les prisons françaises vues par Manuel Vimenet

Les prisons françaises vues par Manuel Vimenet

Le Mouton noir présente “ Palace ”, une impressionnante plongée dans le monde carcéral des années 80 signée du photographe Manuel Vimenet.

C‘est mon palace… C’est ce que m’avait dit un jour un détenu de Loos-lès-Lille. Le souvenir de cet homme, qui avait pris pour habitude de commettre un petit larcin pour se faire incarcérer le temps de l’hiver, a soufflé à Manuel Vimenet, trente ans plus tard, le titre de sa dernière exposition. Et entre le titre et la réalité des images, plus qu’un grand écart, évidemment.

Huit ans de reportages

Cette sélection de trente photos noir et blanc, présentée pour la première fois à la galerie du Mouton noir, est le résultat de huit ans de reportages (de 1983 à 1991) au cœur des maisons d’arrêt françaises. « Ça faisait un moment que j’y pensais mais j’étais réticent par rapport aux personnes. Maintenant ça fait plus de trente ans. » L’exposition de cette impressionnante série (extraite de plusieurs milliers de photos) propose un regard sans concession sur un univers dont on a peine à imaginer qu’il soit si près de nous dans le temps. Les photographies réalisées en particulier dans la maison d’arrêt de Perpignan (située alors dans un ancien couvent du XVe siècle) montrent des conditions de détention édifiantes. Aujourd’hui Poitevin, Manuel Vimenet était dans les années 80 reporter pour l’agence parisienne « Collectif presse » : « Une Scop où on ne nous imposait pas nos sujets, je m’intéressais principalement aux sujets de société et j’avais réussi à obtenir une autorisation permanente du ministère de la Justice. Je suis alors devenu un peu le spécialiste des photos de prison. » Un travail rare à ne pas manquer.

« Palace », exposition photographique de Manuel Vimenet sur l’univers carcéral français des années 80, jusqu’au 20 avril à la galerie Le Mouton noir, place Montierneuf. Ouvert du jeudi au dimanche de 15 h à 19 h.

Dominique Bordier

Le Mouton noir présente “ Palace ”, une impressionnante plongée dans le monde carcéral des années 80 signée du photographe Manuel Vimenet.

C‘est mon palace… C’est ce que m’avait dit un jour un détenu de Loos-lès-Lille. Le souvenir de cet homme, qui avait pris pour habitude de commettre un petit larcin pour se faire incarcérer le temps de l’hiver, a soufflé à Manuel Vimenet, trente ans plus tard, le titre de sa dernière exposition. Et entre le titre et la réalité des images, plus qu’un grand écart, évidemment.

Huit ans de reportages

Cette sélection de trente photos noir et blanc, présentée pour la première fois à la galerie du Mouton noir, est le résultat de huit ans de reportages (de 1983 à 1991) au cœur des maisons d’arrêt françaises. « Ça faisait un moment que j’y pensais mais j’étais réticent par rapport aux personnes. Maintenant ça fait plus de trente ans. » L’exposition de cette impressionnante série (extraite de plusieurs milliers de photos) propose un regard sans concession sur un univers dont on a peine à imaginer qu’il soit si près de nous dans le temps. Les photographies réalisées en particulier dans la maison d’arrêt de Perpignan (située alors dans un ancien couvent du XVe siècle) montrent des conditions de détention édifiantes. Aujourd’hui Poitevin, Manuel Vimenet était dans les années 80 reporter pour l’agence parisienne « Collectif presse » : « Une Scop où on ne nous imposait pas nos sujets, je m’intéressais principalement aux sujets de société et j’avais réussi à obtenir une autorisation permanente du ministère de la Justice. Je suis alors devenu un peu le spécialiste des photos de prison. » Un travail rare à ne pas manquer.

« Palace », exposition photographique de Manuel Vimenet sur l’univers carcéral français des années 80, jusqu’au 20 avril à la galerie Le Mouton noir, place Montierneuf. Ouvert du jeudi au dimanche de 15 h à 19 h.

Dominique Bordier, Nouvelle République, 10 avril 2014

[Rochefort, 17] Manif contre le projet d’incinérateur

Partout sur le territoire, de grands projets se dessinent. Aéroports, incinérateurs, autoroutes, Lignes à Grande Vitesse, stades, rocades, etc. On nous les présente toujours comme “le progrès”. Ils sont généralement défendus par la même bande de professionnels (Vinci, Bouygues, Véolia) et de politiciens (PS, UMP, FN, PCF et consorts). Bien entendu, ces projets sont tous liés. Si l’incinérateur d’Echillais se construit, on fera l’aéroport de Saint-Agnant pour “permettre une meilleure revalorisation” de l’énergie produite, puis une voie de coutournement Est pour désengorger la ville et, bien sûr, l’autoroute Fontenay-le-Comte – Rochefort pour la désenclaver. Si on laisse faire tout ça, Rochefort deviendra une métropole sans âme et sans vie comme la plupart des villes occidentales. Car quand ils disent apporter le progrès, c’est en fait des déserts qu’ils créent.

Partout sur le territoire, bien heureusement, des luttes apparaissent contre ces projets. Des associations se montent, des collectifs se créent, des terrains et des maisons sont occupées, des chantiers sont sabotés ou bloqués, des actions et des manifestations s’organisent et des liens se tissent. Ces liens sont importants, car, en plus de nous donner la force nécessaire pour combattre nos ennemis, ils mettent à mal, par leur simple existence, l’idée du monde que ces ennemis voudraient nous imposer. Alors ne les brisons pas ces liens, retrouvons-nous pour les solidifier jusqu’au jour où ils seront assez forts pour faire trébucher l’immonde machine capitaliste qui nous fait face.

SAMEDI 15 MARS : MANIFESTATION CONTRE L’INCINÉRATEUR À 14 HEURES 30 PLACE COLBERT À ROCHEFORT (17)

Animations, stands, soupe et vin chaud dès 11 heures. La manif sera suivie d’un goûter, d’un déversement publicitaire (apportez vos prospectus) et de concerts, sur la Place Colbert. Nous nous retrouverons également le soir, pour fêter la fin du projet, au bar “La Bigaille” à Marennes, avec un concert de Prince Ringard et des Bayrouriers Noirs (PAF 4€).

Comité de Lutte Contre l’Incinérateur – clci [arrobase] riseup [point] net
http://clciechillais.overblog.com

Mise à jour 12 mars : une petite chanson sympathique !