[Ingrandes] Fonderie alu : nouvelle attaque du patronat

Fonderie Alu : les acquis des salariés remis en question

Nouveau coup dur pour les culassiers d’Ingrandes-sur-Vienne. Leur direction vient de dénoncer l’ensemble des accords d’entreprise.

Deux ans après celui qui a opposé les culassiers d’Ingrandes-sur-Vienne au groupe Montupet, un nouveau conflit est-il de nouveau à craindre à la Fonderie Alu ? Sa direction vient en tout cas de dénoncer l’ensemble les accords d’entreprise. Une remise en question de tous les avantages acquis par les 380 salariés !

«  Un chantage sur nos emplois et nos acquis  »

Selon Laurence Lemaire, responsable des ressources humaines, la fonderie n’est pas en difficulté. Les engagements pris par Renault lors de la reprise par Saint-Jean Industries lui permettent d’avoir des « volumes en hausse. » Mais la direction souhaite aujourd’hui imprimer une « nouvelle dynamique » pour « assurer la pérennité de l’entreprise ». Ce qu’elle compte faire en trouvant « d’autres clients » de manière à ce que l’entreprise soit moins dépendante du constructeur français, son principal donneur d’ordre, mais aussi en réduisant ses coûts. Et, pour ce faire, elle « attend des salariés des efforts. » Lesquels ? « Il y a des accords qui ont continué d’être appliqués malgré les différentes reprises. Ils ne sont plus adaptés au contexte d’aujourd’hui », répond simplement Laurence Lemaire, qui ne veut pas en dire plus avant l’ouverture des négociations, qui débuteront le mois prochain. « Il y a des choses qui ont besoin d’être réactualisées », convient Éric Bailly, secrétaire du comité d’entreprise, qui cite par exemple « un petit avantage pour le salarié par rapport au service militaire ». Une obligation qui n’existe plus depuis 1996… Mais l’élu du personnel, qui croit savoir que la direction « souhaite reprendre du temps de travail » aux salariés, prévient : « Les salariés ne sont pas près à accepter n’importe quoi et à laisser trop d’acquis dans l’affaire. » Dans une lettre d’information qui leur a été distribuée, la CGT Saint-Jean Industries, le syndicat majoritaire de la fonderie, est encore plus menaçante : « Les patrons veulent une fois de plus profiter de la crise économique pour exercer un chantage sur nos emplois et nos acquis. S’ils s’aventurent à vouloir passer en force, comme par le passé, ils auront la CGT face à eux ! » Même si, pour la direction, « l’objectif n’est pas de mettre le feu à l’entreprise », l’ambiance risque de devenir tendue dans les prochaines semaines…

Alain Grimperelle, Nouvelle République, 21 janvier 2014