Les réfugiés espagnols sortent de l’oubli
Il ne faut pas oublier. Partout la même phrase résonne dans la foule. Hier matin, une cinquantaine de personnes se sont rendues à l’ancienne route de Limoges, là où s’érigeait le camp d’internement des juifs et des Tsiganes en 1939. La stèle rappelle désormais la présence des réfugiés espagnols républicains, ceux qui ont construit les baraquements de leurs mains. Leurs drapeaux rouge, jaune et violet rappellent leur combat.
Huit cents réfugiés espagnols
Il ne faut pas oublier qu’à la place de la stèle, huit cents réfugiés se sont rassemblés ici, il y a plus de 70 ans. Montserrat Nadal y était. « Je suis arrivée à 9 ans à Poitiers. Ma famille et moi voulions échapper au régime de Franco. On m’a arraché des bras de mon père », raconte-t-elle.
Un épisode marquant dans la vie d’une petite fille.
Pour son neveu, Sylvain Nadal, l’évènement est important. « Il ne faut pas oublier que l’Espagne a connu la République avant le régime franquiste. Nos parents se sont battus et ont dû se réfugier ici. C’est un devoir de mémoire », affirme-t-il.
En 1940, après le départ des Espagnols, les Allemands prennent officieusement l’autorité du camp. Là, des juifs, des Tsiganes et des résistants y seront parqués. Ils savaient ce qui les attendait : Dachau, le camp d’extermination dans l’Allemagne nazie.
José-Luis Munoz, gérant des « Bacchantes » à Poitiers, l’affirme : « Il faut des évènements comme celui-ci pour rappeler les horreurs de la guerre et faire en sorte que la paix soit sauvegardée. »