Si un jour rien n’était interdit j’irais tous les jours à la foire du trône, mais avant j’irai cambrioler une banque (la BNP). Je monterais tout le temps dans les trains fantômes et dans les auto-tamponneuses. Je casserais des carreaux et j’irais à la boulangerie pour prendre des gâteaux et bonbons. (…) J’irai pas à l’école. Je ferez plein de blagues.
Un jour Martial et Bernard était dans une ville ou on avait droit de tout faire. Quand on avait fain on allait à l’agora avec notre lance-pierre et quand a voullé une boulangerie on tira sur le carreau et on ouvri la porte, on mangé des gâteaux à la crème au chocolats et après nous allons voir le garagiste et nous lui demandons une ford mustang il ne voulu pas alors on lui cassa ses dents, on pris la voiture est on parti. Nous arrivons devant une maison elle était très jolie, alors on rentre dans la maison et les propriétaires nous metent à la porte alors nous rentrons de force et ils nous donnent un coup de point. Alors on alla chercher une mitrailleuse.
A l’école, je decoré à la peinture les murs, les portes, les fenêtres, les tables, les chaises, le plancher, les radiateurs ex ex. Je me serai déchénée sur les maîtres je l’eur lancerai des pétards des bombes puantes dans leur mouchoir.
Je me déguiserai en indien. Je casserai les vitres des voitures et je briserai les sonettes d’alarmes. Je ferai des croche pâtte à tous le monde. Je déclancherai des incendis. J’irai dans les boulangeries patisserie confiserie glacerie et je prenderai tout ce qu’il y a et après je partirai en courant sans payer. Je ferai des farce au docteur et aux hommes politiques. Je marcherai à reculons avec des ressors au pied.
Libération, 1977 – cité dans l’Anthologie de la subversion carabinée, de Noël Godin