[Chauvigny-86] Indignation au collège Gérard Philippe contre l’inspection académique

Collège : deux élèves de Segpa au coeur d’un mic-mac

Le conseil d’administration du collège juge que deux élèves de Segpa ont été mal affectés pour 2012. Il pointe un choix comptable de l’Éducation nationale.

Le conseil d'administration du collège exprime son indignation.

 Le conseil d’administration du collège exprime son indignation.

Ala rentrée 2011, deux élèves de la section Segpa (enseignement adapté) du collège Gérard-Philipe ont été affectés en 3e par l’inspection académique. Compte tenu de leur âge, ils auraient pourtant dû être accueillis en 4e.

Pour le conseil d’administration de l’établissement, cette décision a été prise parce qu’il n’y avait plus de place en 4e (17 élèves dans une seule classe, effectif maximum autorisé), et qu’il y en avait au contraire largement en 3e (une vingtaine d’élèves pour deux classes). Pour simplifier, ils auraient été intégrés en 3e parce qu’il n’y avait pas d’autre solution, et on aurait demandé aux enseignants de ce niveau de leur assurer tout au long de l’année un accompagnement personnalisé, adapté à leur âge et à leur niveau. Dans cette logique, il était évident, aux yeux du conseil d’administration du collège, que les deux adolescents seraient réaffectés en classe de 3e l’an prochain ; cette fois pour suivre le « vrai » programme de 3e, et ainsi, boucler comme il se doit leur cursus de quatre ans de collège. Sauf que l’inspection académique en a décidé autrement : elle vient de refuser leur maintien en 3e l’an prochain, et propose leur inscription en lycée professionnel. Sur proposition de la FCPE, le conseil d’administration du collège vient de signer à l’unanimité (1) une motion à l’attention de l’inspecteur académique. Il y fait part de son « indignation » – « Cette mesure ne prend aucunement en compte l’intérêt de ces élèves » – et dénonce « un point de vue purement comptable ».

1,5 poste en moins

En effet, avec 17 élèves annoncés en 3e Segpa l’an prochain, l’inspection académique n’a besoin d’ouvrir qu’une classe. Alors que si on se base sur un effectif de 19 élèves (17+2), elle est tenue d’ouvrir deux classes, comme c’est déjà le cas cette année. Bilan : en prenant cette décision, l’Éducation nationale fait l’économie d’une classe l’an prochain, et par conséquence d’un poste et demi d’enseignement. Ce qui, pour le conseil d’administration, est « totalement inacceptable ».

(1) Seuls le principal et son adjoint n’ont pas participé au vote.

Nouvelle République, Anthony Floc’h, 13 février 2012