Le meuglement de Guéant

Le meuglement de Guéant

 « Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir. »

Pierre Dac

 

 1660Gueant

On t’attendait à droite, on t’a eu à droite. Bien comme il faut. Tu ne te caches même plus ! Mon pauvre Claude Guéant dont le cynisme et l’arrogance ne se mesurent même plus et puis Sarkozy ensuite qui piaffe dans les starting-blocks en nous commettant un numéro de faux-cul qu’il connaît par cœur, qu’il sait si bien faire et qui commence sérieusement à nous courir sur le haricot.

Guéant, tu n’es que le Raoul Volfoni du pauvre, tu nous en enduis d’une vilaine et méchante couche avec ta saillie sur les civilisations inégalitaires. Ta diarrhée verbale étonnante surtout par sa violence et sa haine montre enfin que la droite est prête à tout pour conserver ses loques corrompues. Car enfin que faut-il entendre ? Quelle est donc cette civilisation mystérieuse vouée à tes gémonies sinistre, pantin ? Et pourquoi nous vomir ça en ce moment ? Encore et toujours ce sont ces gueux et ces gueuses d’immigrés qui sont pointés du doigt à grands coups de menton (il faut savoir oser les comparaisons !) et de talons qui claquent. Secs. Haro sur l’Arabe, sur le Nègre, ce pelé, ce galeux qui met le feu aux bagnoles, qui vole les sacs à mains, qui trafique la drogue, qui viole sans honte et qui assassine sans vergogne aucune et qui prie dans la rue. Et ça, prier dans la rue, c’est pas à Lourdes qu’on verrait ça le 15 août ni à Montmartre le Vendredi saint. Guéant tu transpires la haine et sues la crainte. Va jusqu’au bout de tes pitoyables fantasmes et ose enfin parler de race blanche et peut-être aryenne pourquoi pas ? Seule ta morale étriquée et fétide doit pouvoir t’en dissuader. Car au fond on est si bien entre nous, entre Français de souche, entre Auvergnats débonnaires ou bien Ch’timis rigolards, n’est ce pas ? Jusqu’à la nausée, tu vas nous la faire ad nauseam pour rassurer tes petits amis de Saint-Nicolas-du-Chardonnet célèbre hospice parisien pour squatteurs en fin de vie et surtout en déroute, tolérés – mais pas tolérants – et nostalgiques d’un certain art de survivre et de la messe en latin. Rien que du bon, du neuf, du fort. De la réaction pur sucre, pas grand-chose à envier aux Gollnish, Le Pen et consorts. Juste ce petit rien, ce semblant de politesse affectée et onctueuse, cette manière de tortiller du cul pour chier droit qui n’appartient qu’à toi mon Claude, mais tu n’es qu’un obscurantiste de la même farine, la bave aux lèvres, les crocs fraîchement aiguisés, prêts à mordre, exécutant zélé qui ne sait peut-être même pas mesurer la longueur de ta laisse.

Mon pauvre Claude de quel monde vis-tu enfin ? De quel ventre fécond nous viens-tu ? Va bien vite te cacher très loin parce que nous sommes à bout de patience. Comme le disaient nos aînés, tu as un chromosome de trop. On ne t’aime pas ! On n’a plus envie de voir ta tronche racornie et rabougrie. Ta civilisation n’est pas la nôtre, ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Quant à ton maître, il n’a pas grand-chose à t’envier, il n’a pas grand-chose tout court d’ailleurs. Son coup du référendum sent un peu le réchauffé, le brûlé presque. Envisager de telles questions à savoir : proposition de confier tout contentieux à la « justice » administrative pour faciliter les expulsions et, en deuxième lieu, pour faire court : les chômeurs ont-ils le droit de refuser une formation ou un emploi sinon couic ? Voilà de belles idées qui tapent exactement là où ça fait mal et là justement où toi, mon pauvre Claude, tu te vautres.

Mais enfin, souillure pour souillure, tu n’es plus à ça près.

Le Monde Libertaire, Emile Vanhecke, 16 février 2012