Que se passe-t-il à l’Ehpad » Les Capucines » de Civray ?
Une employée envoyée en conseil de discipline, une autre recevant un blâme, des personnels à cran… La CGT dénonce une situation intenable à l’Ehpad.
Pendant la réunion du conseil de discipline, des militants CGT et des membres du personnel de l’Ephad se sont réunis dans le hall du pavillon administratif du CHU.
Que se passe-t-il à l’Ehpad « Les Capucines » de Civray pour en arriver là ? Christiane Soulagnet, employée à l’accueil de cet Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est passée, hier après-midi, devant un conseil de discipline dans les locaux administratifs du CHU de Poitiers. Secouée par cette épreuve selon elle « injustifiée » et qui lui fait risquer deux années de mise à pied, Christiane Soulagnet a été soutenue par plusieurs membres du personnel de l’Ehpad et des militants du syndicat CGT, dont elle est aussi secrétaire générale au sein de son établissement.
15 jours de mise à pied
Selon l’employée, la direction de l’établissement lui reprocherait « des attitudes dangereuses, des vols de documents et trop de temps consacré à son mandat syndical pendant ses heures de travail [N.D.L.R. : la directrice de l’Ehpad, Laurence Ducouret, contactée au téléphone, n’a pas confirmé ces motifs] ». L’Union des syndicats CGT Santé et Action sociale de la Vienne, représentée par Christophe Boutet, soutient qu’une large partie du personnel serait victime « de harcèlement de la part de la direction, d’une distribution de certaines primes de service aux plus méritants et non par répartition, d’une discrimination syndicale, et surtout juge la sanction (de niveau 3 sur 4) disproportionnée ». Dans les rangs des manifestants, une autre employée de l’Ehpad, Magalie Moreau, a reçu un blâme. Elle est trésorière également à la CGT. D’autres employées témoignent, sous couvert d’anonymat. Elles révèlent des propos racistes, des menaces de sanction ou de sale note après la fin d’un contrat, de pressions et suspicion permanentes… Alors dans le hall du pavillon administratif du CHU, la tension était palpable. Tous attendaient la décision du conseil de discipline. Christine Soulagnet, accompagnée de son avocate Me Malika Ménard et de certains témoins, a été entendue par trois représentants de la direction du CHU et trois représentants du personnel (un CGT, deux FO). A l’issue de cette audition, le conseil a décidé de trois mois de mise à pied dont 15 jours ferme. Cette décision n’occultera certainement pas le malaise qui semble bien réel entre la direction de cet Ehpad et une partie du personnel.
Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 24 février 2012