Une réalisatrice gardée à vue après une opération du collectif « Jeudi Noir »
La réalisatrice Marie Maffre, qui suit pour un documentaire le collectif « Jeudi noir » et ses réquisitions de logements vides, a été placée en garde à vue la semaine dernière en même temps qu’un groupe de manifestants, a annoncé jeudi la SFR, société des réalisateurs de films.
« Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet », a précisé l’association professionnelle dans un communiqué
La garde à vue a été confirmée de source policière à l’AFP sans autre détails.
Les faits remontent au 2 mars, précise la SFR, alors que Marie Maffre, qui suit « Jeudi Noir » depuis un an, tournait l’investissement d’un bâtiment par ses militants.
« Je me trouvais à l’intérieur d’un immeuble de bureaux, vide et chauffé depuis un an, avec quatre militants de Jeudi Noir quand la police est intervenue: je me suis aussitôt signalée et présentée, soulignant que j’étais là dans l’exercice de mon métier mais ils ont refusé d’en tenir compte », a raconté Marie Maffre à l’AFP.
A l’issue de dix-huit heures de garde à vue, la police a conservé sa caméra avec l’enregistrement de l’opération ainsi que la carte mémoire d’une petite caméra « go-pro », que gérait son assistant, Julien Bayou, et qui peut se fixer sur la tête.
« Ils veulent clairement se servir des rushes pour leur enquête, ce qui est proprement inadmissible », a-t-elle dénoncé.
Marie Maffre et Julien Bayou sont convoqués vendredi à 14h30 à la préfecture de Police et s’y rendront accompagnés de leur producteur Jan Vasak (société de production « Kien »), a-t-elle ajouté, précisant qu’elle s’exprimerait à la sortie devant la presse.
« Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie et demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis », écrivent-ils.
AFP, 8 mars 2012
Réquisition : Interpellation, garde à vue, et saisie des outils de travail d’une documentariste, la Société des Réalisateurs de films condamne.
Vendredi 2 mars 2012, 4 militants du collectif Jeudi Noir ont été placés en garde à vue, accompagnés de la réalisatrice Marie Maffre qui suit le collectif depuis plus d’un an. Après avoir été expulsés d’un bâtiment vide de plus de 2 000 mètres carrés appartenant à une banque, par une centaine de policiers et gendarmes, les 5 personnes ont été conduites en garde à vue au commissariat de police du 4ème arrondissement de Paris.
Aujourd’hui la Société des Réalisateurs de Films s’indigne et condamne les pratiques des forces de l’ordre qui « ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet. »
Communiqué 6 mars 2012
La réalisatrice Marie Maffre travaille depuis près d’un an à un documentaire sur le collectif « Jeudi Noir », connu pour ses actions militantes de réquisition de bâtiments non habités afin d’y loger des jeunes et des familles.
Alors qu’elle tournait vendredi dernier l’investissement d’un bâtiment par des militants, Marie Maffre a été interpelée et placée en garde à vue. Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet.
Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie, demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis, et assurent Marie Maffre ainsi que Kien, sa maison de production, de tout leur soutien.
Jeudi Noir, 6 mars 2012