La mise en réseau de trois lycées contestée
Un projet de mise réseau des effectifs des classes de première et de terminale de trois lycées poitevins inquiète parents, enseignants et élèves. Explications.
A défaut d’être confidentielle, l’information reste très discrète. « Cette mise en réseau est tout juste évoquée à mots couverts », expliquait hier soir cette représentante de parents d’élèves. Et c’est bien ce déficit d’information (*) que le comité local FCPE du lycée Camille-Guérin comptait combler hier soir lors d’un point presse commun avec des enseignants FSU et des élèves des trois établissements concernés.
Les élèves, variable d’ajustement
Selon les délégués FSU, « supprimer une cinquantaine de postes d’enseignants dans les lycées pour la rentrée prochaine est l’objectif à atteindre dans l’académie. Le rectorat a pour consigne de prendre des mesures en faisant preuve d’imagination. » Et c’est « une mise en réseau essentiellement comptable » que contestent les représentants FCPE. « A Poitiers, le rectorat envisage de cumuler les effectifs d’élèves entre les lycées de Camille-Guérin, du Bois d’Amour et de Victor-Hugo pour réduire le nombre de classes et celui des enseignants, indique la FCPE, les élèves deviennent une variable d’ajustement entre trois établissements qui perdent chacun une classe en première et une en terminale. » Toute l’inquiétude des parents d’élèves et des représentants des élèves des trois établissements concernés est bien là : le projet produit l’équivalent d’une population de six classes à segmenter et à redistribuer pour conforter les prévisions globales. La perspective d’un changement de lycée à la fin de la seconde ou de la première pour bon nombre élèves en fonction des places disponibles pose de nombreux problèmes. « Nous n’avons aucune idée des critères pour faire déménager les lycéens », a expliqué en outre la FCPE. Les élèves concernés risquent de surcroît de se heurter à des problèmes de conditions de transports dégradées, voire d’hébergement. « Il était important pour nous d’alerter la population sur ce projet avant les vacances et les élections. Nous avons rendez-vous avec Alain Claeys sur le sujet avant la fin du mois. »
(*) Les différentes demandes d’explications de la rédaction au sujet de ce projet académique auprès du Rectorat sont restées hier sans réponse.
Nouvelle République, Dominique Bordier, 12 avril 2012