[Dangé-Saint-Romain] « Je vais tout faire pour ne pas retourner en usine »

NdPN : Des nouvelles de Tony, un ancien fondeur alu d’Ingrandes…

L’ancien fondeur retrouve sa vraie nature

C’est désormais dans les espaces verts que Tony Garrot veut travailler.

Tony Garrot était un des leaders des “ Fonderie Alu ”. Aujourd’hui, il tente de se reconvertir dans les espaces verts, sa vocation première.

Personne n’a oublié sa carrure d’athlète et sa longue chevelure bouclée. Avec ses allures de Samson, Tony Garrot était une des figures de la lutte des culassiers d’Ingrandes-sur-Vienne en début d’année dernière. Mais c’est déjà de l’histoire ancienne pour ce Dangéen de 46 ans.

Malgré 25 ans passés à la Fonderie du Poitou Aluminium, il a toujours voulu être jardinier-paysagiste. Un métier qu’il a d’ailleurs exercé trois ans à Maillé (Indre-et-Loire), sa commune d’origine, avant que le hasard ne le mène zone de Saint-Ustre (il est aussi titulaire d’un CAP de paysagiste-pépiniériste).

«  Je vais tout faire pour ne pas retourner en usine  »

Alors, quand la direction de l’entreprise a lancé un appel aux départs volontaires, il s’est aussitôt porté candidat, voyant là l’occasion unique de pouvoir enfin faire ce à quoi il s’est toujours destiné. Sa demande a finalement été acceptée. Et, comme 52 autres de ses collègues, il a été licencié en juillet dernier. Depuis, il bénéficie d’un « contrat de sécurisation professionnelle » (il remplace le « contrat de transition professionnelle »). « Pendant un an, je suis payé comme si je travaillais », précise-t-il. Un dispositif dont il profite pour se remettre dans le coup. « J’ai fait un stage de quinze jours en paysage à la Ville de Châtellerault, quinze jours aussi en paysage à Dangé-Saint-Romain et quinze jours chez un horticulteur aux Ormes », explique-t-il. Il va aussi bientôt passer le permis poids lourd. Ça peut toujours servir. Même dans le secteur des espaces verts. En attendant, il est toujours sans travail. Mais il ne regrette pas d’avoir quitté l’industrie. « C’est le bordel partout. Je vois les «  Coop  » (NDLR : les salariés de Coop Atlantique à Ingrandes). Ça me rappelle des souvenirs. Le pire, c’est qu’il y a du boulot. Je vais tout faire pour ne pas retourner en usine. Si je dois y retourner, ça sera en dernier recours. » Dans les jours qui viennent, il va « balancer des CV dans un maximum d’endroits ». Et il espère rapidement pouvoir « repartir ». Dans la voie dont il n’aurait jamais voulu dévier.

Alain Grimperelle, Nouvelle République, 2 janvier 2013