Le Monde Libertaire N°1694 (du 24 au 30 Janvier 2013)

NdPN : Le Monde Libertaire hebdo 24 pages sort aujourd’hui dans tous les bons kiosques. Vous pouvez aussi vous le procurer à prix libre en nous écrivant, ou le consulter au Biblio-café (rue de la Cathédrale à Poitiers), où un exemplaire sera déposé. Comme d’habitude, trois articles sont déjà consultables en ligne sur le site du ML (voir liens ci-dessous) – dont un, rédigé par la compagne Jeanine du groupe Pavillon Noir de Poitiers, a déjà été publié sur ce blog. Bonne lecture les genses !

Le Monde Libertaire N°1694 (du 24 au 30 Janvier 2013)

« La liberté d’entreprendre s’arrête là où commence le code du travail. » – Laurence Parisot

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Sommaire du Monde Libertaire

Actualité

Salariés kleenex, par J.-M. Destruhaut, page 3

Collaboration de classes, par Fabrice, page 5

La météo syndicale et pluvieuse de J.-P. Germain, page 6

Ingérence au Mali, par M. Cailloux, page 7

La chronique néphrétique de Rodkol, page 8

Facteur, un métier polyvalent, par H. Roveili, page 9

Haro sur le mariage, par Jeanine, page 10

Arguments

La fin des bagnoles, par J.-P. Tertrais, page 11

International

Les Slovènes dans la rue, par la FAO, page 14

Le Chiapas toujours debout, par G. Goutte, page 15

Expressions

Le «marché » au pilori, par F. Dupuis-Déri, page 18

Félonies bolcheviques, par F. Mintz, page 19

L’affaire Harry Quibert, par S. Moulis, page 20

Mouvement

Vie du mouvement, page 21

La Radio des anarchistes, page 22

L’agenda des anars, page 23

Illustrations

Aurelio, Krokaga, Manolo-Prolo, Nemo, LaSala, Riri, Slo, Valère

Editorial

Cocorico, notre président, d’habitude si prudent, a décidé de lancer ses légions au Mali pour « arrêter » l’avance des djihadistes à Konna. Le Figaro en bredouille de fierté, tant il est doux de soutenir un conflit où il s’agit de casser du Noir, de l’Arabe et du Berbère et pourquoi pas aussi une croisade proprette de la Franchouillie chrétienne contre la barbarie musulmane. La situation est complexe. Qu’on en juge. Un « monstre djihadiste » bien armé et entraîné : Ansar Dine et Mujao, Aqmi issue du FIS algérien, enfin les séparatistes touaregs du MNLA. Autant dire d’infréquentables ruffians qui, à l’abri de la charia, cherchent à satisfaire leur soif de pouvoir, de rapines et de viols. Ils sont financés par les « amis de la France », les Émirats et le Qatar, pétés de thune.
Le Mali, un des pays les plus pauvres de l’Afrique de l’Ouest, est en train d’essayer de se remettre d’un coup d’État. Bien des jeunes n’ont d’autre issue pour ne pas crever que de s’enrôler dans une bande armée ou de gagner clandestinement l’Europe. Le Sahel, où s’insère le Mali, est en constante désertification mais aussi un lieu d’échanges entre la Méditerranée et l’Afrique subsaharienne, convoité par la Chine, les États-Unis, la Russie.
Au Mali, or et coton jadis aux mains de la Françafrique sont encore l’objet d’une gestion néocoloniale. Même si Hollande n’est pas fâché de faire oublier, au son des trompettes guerrières, le bilan négatif de son début de quinquennat, qu’il se méfie cependant : au-delà d’un certain nombre de soldats tués, leurs familles françaises ne verront plus la jolie guerre d’un si bon œil. Sur les conseils de l’ONU, des pays de l’Ouest africain envoient sans se presser des bataillons diversement équipés. Les pays riches renâclent à mettre le doigt dans ce piège africain, malgré le traitement à la hussarde des prises d’otages européens. Foin de titatas, comme en Irak et en Afghanistan, les ingrédients sont réunis pour un très long conflit. Commence une longue et sale période pour les civils maliens qui, on peut le parier, vont en prendre plein la gueule pour des rivalités impérialistes qu’ils n’ont pas souhaitées et faire les frais des violences de la guerre, des privations et de la famine. Comme d’hab’.