Conditions de travail : débrayage chez Ianesco
La grogne monte chez Ianesco à Poitiers. Sur les 65 salariés de ce laboratoire d’analyses environnementales, près de la moitié d’entre eux ont observé hier matin un débrayage de deux heures devant les locaux de l’entreprise près du campus universitaire. « Au total, 49 personnes ont signé le courrier envoyé au conseil d’administration », révèle un représentant syndical.
La cause ? « Les méthodes de management de la nouvelle direction en place depuis janvier 2012, expliquent les délégués syndicaux. Elles conduisent à une dégradation des conditions de travail, de nombreux arrêts de travail, une perte de la motivation des salariés et une souffrance au travail. » « Nous avons envoyé les deux courriers d’alerte de la médecine du travail au conseil d’administration pour qu’il prenne ses responsabilités par rapport à la santé des salariés. Nous n’avons toujours aucune réponse à ce jour, continuent les syndicalistes. Et notre collègue secrétaire du Chsct est à son tour en arrêt de travail après avoir subi des pressions quand une expertise sur les risques psycho-sociaux a été enclenchée. » Ianesco évolue sur un secteur d’activité soumis à une forte concurrence. « Nous sommes conscients qu’il faut évoluer pour rester dans la course mais nous contestons la forme pour y parvenir. Là, avec les gens qualifiés qui la quittent, les salariés commencent à s’inquiéter de la pérennité de l’entreprise car nous perdons en qualité vis-à-vis de nos clients. La direction a des idées mais il faut aussi écouter les gens qui possède de l’expérience. A force de diviser pour mieux régner, la confiance est en train de se déliter. Nous, on veut aller de l’avant, on aime notre travail. »
Jean-François Rullier, Nouvelle République, 29 mars 2013