Il voulait manger chaud
Interpellé en flagrant délit de cambriolage, le voleur s’est évadé du commissariat, avant d’être jugé et condamné.
Franck Demarconnay, 40 ans, n’est pas de ces dangereux délinquants qu’on surveille comme le lait sur le feu. Certes, son casier comporte vingt condamnations depuis 1995 mais pour des faits généralement liés à l’alcoolisme, notamment toute une série de cambriolages minables.
Un client sans problème
Avec les policiers qui le connaissent bien, Franck est plutôt gentil. C’est le « client » qui n’a jamais posé de problème. Jusqu’à hier matin… Placé en garde à vue depuis mercredi soir à la suite d’une énième tentative de cambriolage, Franck Demarconnay a bien compris que son proche avenir s’appelle Vivonne. Une maison d’arrêt dont il n’est sorti que le 29 octobre dernier après plus d’un an de détention.
Alors, en cette avant-veille de Noël, Franck s’est dit _ comme il l’expliquera plus tard aux juges _ qu’il prendrait bien un dernier bon repas chez sa mère, qui l’héberge quand il n’est pas derrière les barreaux.
Franck est donc sorti tranquillement par la cour du commissariat et a échappé à ses poursuivants. Il a été retrouvé une heure plus tard, chez sa mère, dont l’histoire ne dit pas si elle avait eu le temps de préparer le repas. Après une nouvelle course poursuite, il a été interpellé allée du Cadre Noir.
Surpris, il se cache sous un lit
Franck Demarconnay a pu comparaître comme prévu devant les juges hier après-midi. Le président Jérôme Laurent a rappelé les circonstances du cambriolage commis mercredi vers 20 heures rue de la Raudière, à Poitiers, chez une étudiante actuellement en vacances.
Avec sa discrétion habituelle, Franck a ameuté tout le quartier en brisant un volet roulant puis une vitre. Les policiers sont arrivés sur place au moment où il tentait de passer par la fenêtre son gros sac contenant le butin : un appareil photo, un téléphone portable, une brosse à cheveux… Le voleur, surpris, s’est réfugié dans l’appartement où les policiers l’ont retrouvé, planqué sous un lit.
Reconduit en prison
Devant les juges, Franck, connu pour son penchant alcoolique, explique qu’à tout prendre, il préfère retourner en prison plutôt que de vivre en foyer comme on le lui a proposé. Mais aussi qu’il aimerait bien qu’on lui impose un accompagnement plus sévère. Le procureur Yoan Combaret retient la multiplicité des cambriolages reprochés au prévenu : « Nos concitoyens en ont assez. Il faut préserver la société », martèle-t-il avant de requérir deux ans ferme.
Finalement, le prévenu est condamné à douze mois de prison pour tentative de cambriolage en récidive, plus trois mois pour évasion. Il passera les fêtes de fin d’année en prison.
Leur presse, Nouvelle République, Vincent Buche, 24 décembre 2011