Les données personnelles de 541 policiers de FO Police piratées par des Anonymous

Les données personnelles de 541 policiers piratées

Cela ressemble fortement à une vengeance. Après l’arrestation et la mise en examen vendredi de deux membres présumés du mouvement Anonymous et alors que des manifestations à l’appel des Anonymous ont lieu dans toute la France ce samedi, une mystérieuse liste, simplement intitulée «police», a fait son apparition sur un site internet de partage de dossiers. Cette liste révèle les noms, prénoms, adresses mail, mots de passe, téléphone portable et département d’affectation de 541 policiers en service… Facilement téléchargeable, elle a été «uploadée» le vendredi 27 janvier.

Selon nos informations, il s’agirait en fait d’une liste constituée à partir du fichier des adhérents du syndicat Unité-Police SGP-FO, le premier syndicat de gardiens de la paix. Le site internet de ce syndicat aurait en effet connu une attaque informatique vendredi matin. «Il y a eu des centaines de demandes d’information en même temps sur notre site, explique Nicolas Comte, secrétaire général de Unité-Police SGP-FO. Ces données, qui ne sont pas forcément très récentes ni mises à jour, sont celles de nos délégués ou de fonctionnaires abonnés à notre newsletter». 

Nicolas Comte poursuit son propos en précisant qu’«évidemment, nous allons renforcer la sécurité de notre site, même si nous savons très bien qu’ils sont très difficiles à contrer, étant donné les précédents sites, autrement plus sécurisés que le nôtre, qu’ils ont réussi à pirater». Le syndicat envisage également de déposer plainte et se demande pourquoi il a «été pris pour cible».

«En représaille aux basses méthodes de l’Etat, nous vous divulguons les informations confidentielles de 541 policiers»

Qui, donc, est derrière cette liste piratée ? Le site DataSecurityBreach.fr a mis en ligne samedi après-midi un message que des membres des Anonymous lui aurait fait parvenir, accompagné de cette fameuse liste de policiers: «À l’heure où nous écrivons ces mots, le monde sombre dans la censure. (…) Actuellement, Internet est une plate-forme mondiale pour le peuple et la liberté d’expression : il est inconcevable que cet outil soit muselé»

Pourquoi ce syndicat particulier ? Principalement pour l’exemple, semble-t-il: «Pour que vous compreniez l’importance de la vie privée et de la liberté, en représaille aux basses méthodes de l’Etat, nous vous divulguons les informations confidentielles de 541 policiers. Notez bien que ce n’est qu’une portion de ce que nous avons et que nous nous réservons le droit d’en diffuser un plus grand nombre», continue le communiqué.

Le site DataSecurityBreach.fr n’a pas souhaité diffuser le lien qui permet de télécharger cette liste. Ce samedi vers 17 heures, aucun site ne l’avait fait.
 
*Nous ne communiquerons pas le nom du site en question. Le fait de divulguer, proposer, mettre à disposition ce type d’information est pénalement répréhensible.

 LeParisien.fr, Antonin Chilot et Stéphane Sellami, 28 janvier 2012