NdPN : la chasse de la préfecture de la Vienne contre les jeunes migrant.e.s reprend de plus belle, mais c’est compter sans la solidarité immédiate des lycéen.ne.s et des militant.e.s. La manifestation de lycéen.ne.s d’hier a rassemblé près de 200 personnes, dont de nombreux soutiens. L’article paru aujourd’hui dans la NR se termine en laissant croire que Kamel n’est pas mineur, nous le faisons donc suivre de deux communiqués DNSI remettant les pendules à l’heure. Pour notre part, nous nous fichons totalement de ce point, notre solidarité est inconditionnelle avec tous les migrants expulsables. Prochaine mobilisation des élèves et enseignants prévue lundi 13 octobre à midi au LEP Auguste Perret, 46 rue de la BUgellerie à Poitiers.
Poitiers : 200 Poitevins mobilisés pour soutenir Kamel, mineur camerounais menacé d’expulsion
A l’appel du Collectif poitevin «D’ailleurs Nous Sommes d’Ici», un rassemblement a réuni à 13 heures devant le lycée Auguste-Perret à Poitiers, deux cents personnes environ, des lycéens et des enseignants venus soutenir Kamel, un mineur camerounais de 17 ans. Scolarisé dans l’établissement en deuxième année de CAP de peinture, il a fait l’objet d’une mesure d’expulsion délivrée par la préfecture de la Vienne et est actuellement au centre de rétention à Bordeaux. Un cortège s’est formé et se dirige vers la préfecture en centre-ville, les manifestants portant sur eux le portrait du jeune homme.
Nouvelle République, 10 octobre 2014
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Tous mobilisés pour Kamel
Poitiers. Les lycéens d’Auguste-Perret encadrés par leurs enseignants ont manifesté leur soutien à leur camarade camerounais placé mercredi en rétention.
Je suis abasourdi. C’est un garçon si calme, si gentil. C’est un bon élève, il a de super-notes. J’espère qu’il va vite nous revenir. Comme ses copains de lycée Auguste-Perret, Kevin oscille entre incrédulité et colère. Kamel, son camarade de classe, est depuis mercredi en centre de rétention à Bordeaux. Seul. Le jeune orphelin Camerounais s’est vu signifier une obligation de quitter le territoire (OQTF) sans délai (lire notre édition d’hier). Son conseil a introduit un recours suspensif devant le tribunal administratif. Pétition, manifestation, médiatisation : ses soutiens se multiplient à Poitiers pour le voir réintégrer sa classe de deuxième année de CAP peinture. Hier à 13 heures, c’est tout un lycée qui était mobilisé pour une manifestation dans le calme. d’Auguste-Perret à la préfecture.
Il faut dire que l’histoire de Kamel mérite attention. A son arrivée à Poitiers le 10 avril 2012, il fut pris en charge par l’aide sociale à l’enfance et scolarisé dès la rentrée de septembre au lycée Auguste-Perret.
En 2013, il demande un document de circulation pour mineur étranger. La préfecture refuse au motif que les papiers présentés seraient des faux. Pour Kamel, c’est le début des tourments administratifs : son acte de naissance daté du 15 août 1997 est contesté par les services de l’État qui ordonnent une expertise osseuse pour préciser son âge. Les résultats tombent : Kamel considéré comme majeur se retrouve sous le coup d’une expulsion.
Nouvelle République, 11 octobre 2014
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Mineurs en danger !
Depuis quelques semaines, le Conseil Général de la Vienne a décidé de refuser d’accueillir les mineurs étrangers isolés (au sein du dispositif de l’ASE, aide sociale à l’enfance) au motif qu’ils seraient trop nombreux et que leur minorité serait très contestable. Le Conseil Général de la Vienne rejoint ainsi une position qui se développe parmi les CG.
Il s’agit là d’une grave remise en cause du droit fondamental de la protection due aux mineurs, par des Collectivités territoriales qui ont la protection de l’enfance parmi leurs missions !
Nous venons d’être prévenu par Maître Hay, qui défend un de ces mineurs, un jeune camerounais, qu’il était convoqué jeudi 09/10 à 14h au Commissariat de Poitiers, en lui précisant « d »apporter un petit baluchon ». Maître Hay l’accompagnera car elle a obtenu des documents officiels d’identité qui prouvent bien sa minorité contrairement aux tests osseux, dont on sait par ailleurs le manque de précision. Elle pense que son client n’est pas le seul à être convoqué demain. Elle appelle donc à une solidarité dans l’accompagnement de ces mineurs, en se joignant à elle demain au commissariat de Poitiers.
Rendez-vous 13h45 devant le Commissariat.
Collectif poitevin « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici », repris sur le site du NPA 86, 8 octobre 2014
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Acharnement de la préfecture Kamel un mineur camerounais menacé d’expulsion !
Acharnement de la préfecture
Kamel un mineur camerounais menacé d’expulsion !
Kamel est né le 15 août 1997 au Cameroun. Il arrive à Poitiers le 10 avril 2012 et est confié à l’Aide Sociale à l’Enfance le lendemain.
Il bénéficie depuis d’un accompagnement éducatif. Il est scolarisé au LEP d’Auguste Perret, aujourd’hui en 2eme année de CAP. Il est présenté comme un élève sérieux et discret.
En juillet 2013 il demande à la Préfecture un Document de circulation pour mineur étranger (DECM) nécessaire pour circuler en Europe.
La Préfecture le lui refuse au motif que son extrait de naissance est un faux et qu’il ne peut prouver sa nationalité.
Par la même occasion sa minorité est contestée ce qui pour la Préfecture remet en cause la mesure de protection.
En novembre 2013 le Tribunal administratif saisi demande à la Préfecture de mettre fin à ces démarches.
Kamel se rend à l’ambassade du Cameroun avec l’accord de l’ASE et accompagné d’une éducatrice. Il obtient une carte consulaire (avril 2014) et un passeport (mai 2014).
La Préfecture conteste toujours l’authenticité de l’extrait de naissance ! Elle prétend que le centre d’état civil qui l’a délivré…n’existe pas. Une simple vérification de l’avocate prouve le contraire.
Aujourd’hui, convoqué au commissariat Kamel a été mis en garde à vue. Le Parquet n’a pas considéré qu’il y avait lieu de poursuivre pour faux et usage de faux document. Très bien.
La Préfecture, elle, considère que Kamel a fourni un faux document d’acte de naissance pour se faire remettre de vrais papiers… ce qui constitue une atteinte à l’ordre public…
En conséquence, elle prononce une OQTF sans délai ! (obligation à quitter le territoire français).
Kamel devait être transféré ce soir au Centre de Rétention Administrative de Bordeaux avant expulsion.
L’avocate rédige et envoie ce soir les recours.
En ce qui concerne la mobilisation.
Nous étions 25 cet après-midi devant le commissariat, la presse écrite prévenue ne s’est pas déplacée. Je la recontacte demain.
Des contacts ont été pris avec le LEP A.Perret pour une mobilisation des élèves et des enseignants lundi entre 12 et 14h, mobilisation à laquelle nous participerions bien sûr. D’autant que Kamel n’est pas le seul à être victime de cette politique et des conditions de sa mise en œuvre. La situation des mineurs étrangers isolés est très difficile, malgré les belles déclarations. Cet après-midi un autre jeune, Guinéen, à la minorité contestée a également écopé d’une OQTF.
Collectif poitevin « D’ailleurs Nous Sommes d’Ici », repris sur le site du NPA 86, 10 octobre 2014