Archives de catégorie : General

[Poitiers] L’ancien président de l’association des commerçants du centre soupçonné de détournement de fonds à la Mutuelle de Poitiers

NdPN : « rassurer la clientèle » était l’objectif de la Mutuelle de Poitiers, mais le trou se compterait en centaines de milliers d’euros. L’entreprise a donc porté plainte. Philippe de Bony fait l’objet d’une enquête préliminaire. Voir cet article précédent sur ce sympathique personnage, qui faisait il y a peu de la lutte contre les pauvres du centre-ville (les « marginaux »), en collaboration avec la mairie et la police, son cheval de bataille, à la tête de l’association des commerçants du centre.

Poitiers: soupçons de détournements à la Mutuelle de Poitiers, la PJ saisie

La section financière de la police judiciaire de Poitiers a été saisie par le parquet de Poitiers à la suite d’une plainte pour détournements de fonds déposée en fin de semaine dernière par la Mutuelle de Poitiers, confirme le procureur de la République. Une enquête préliminaire a été ouverte. Elle fait suite à la découverte, par un contrôle interne de la Mutuelle, d’anomalies dans les comptes de l’agence dirigée par Philippe de Bony. Le trou constaté porterait sur plusieurs centaines de milliers d’euros.

Nouvelle République, 5 février 2014

Mise à jour 11/02/2014 : l’ancien agent général ne contesterait pas les faits :

L’assureur déclarait des sinistres imaginaires

Un ancien agent de la Mutuelle de Poitiers, originaire de Saint-Gelais, est soupçonné d’avoir détourné au moins 300.000 € en inventant de faux sinistres.

Ça n’était qu’un contrôle de routine. Une procédure classique dans toutes les grandes sociétés, dont les agences sont régulièrement vérifiées. Le contrôle a mal tourné pour l’agence de la rue du Marché-Notre-Dame de la Mutuelle de Poitiers Assurances, en plein centre-ville de Poitiers. Surtout pour son responsable – il l’était depuis 2006 –, un père de famille originaire de Saint-Gelais qui s’était installé dans la Vienne à l’adolescence*. Il a démissionné à la mi-janvier.

Rapidement, les agents en charge de la procédure repèrent des anomalies désormais qualifiées de détournements de fonds. « Nous avons effectivement porté plainte pour ce type de faits. Nous avons découvert que des faux sinistres avaient été déclarés au siège », explique Guy Favrelière, directeur commercial en charge de la communication pour la Mutuelle de Poitiers Assurances.

«  Un problème entre lui et le siège  »

L’ardoise est conséquente. Moins de 500.000 € assure la Mutuelle de Poitiers Assurances, qui ne souhaite pas livrer un chiffre précis. Le préjudice serait, d’après nos informations, d’au moins 300.000 € La « bonne nouvelle » pour la Mutuelle – il faut toujours positiver –, c’est qu’aucun client n’a été lésé. « Toutes les vérifications menées montrent que le problème concerne cette personne. C’est un soulagement pour nous qu’aucun de nos clients n’ait été touché », relève Guy Favrelière. L’épisode n’en reste pas moins douloureux.

La police judiciaire en charge de l’enquête

Une équipe de chargés de mission a été envoyée dans l’agence touchée afin de continuer à la faire tourner normalement pour ne pas entamer la confiance des clients. « Nous sommes en phase finale de recrutement d’un nouveau responsable », confirme Guy Favrelière. La plainte de la Mutuelle de Poitiers Assurances, déposée à la toute fin du mois de janvier, a été confiée à la police judiciaire (PJ) de Poitiers. Les enquêteurs vont s’attacher à vérifier le montant du détournement reproché à l’ancien agent général Et à déterminer ce qui a pu le motiver.

«  Il n’a pas contesté ce qui s’est passé  »

« Il n’a pas contesté ce qui s’est passé, indique une source proche du dossier. Mais on ne sait pas ce qui l’a amené à déraper de la sorte ». La question du remboursement du préjudice subi par la Mutuelle est sur toutes les lèvres. Surtout depuis que la vaste demeure et propriété de l’ancien président démissionnaire de l’association des commerçants de Poitiers le Centre a été mise en vente à plus de 527.000 €, juste avant que l’affaire n’éclate publiquement.

* Contacté, il n’a pas donné suite.

dates clés

Neuf mois président de  » Poitiers le Centre « 

> 2006. Le suspect commence à diriger, avec son épouse, l’agence du centre-ville de Poitiers de la Mutuelle de Poitiers Assurances. > 16 avril 2013. A 36 ans, ce père de famille originaire de Saint-Gelais est propulsé à la tête de l’association des commerçants Poitiers le Centre – 225 adhérents alors –, ex-Fédération des agents économiques (FAE). Il était déjà membre du conseil d’administration depuis deux ans. > Mi-janvier 2014. Neuf mois après son élection, le président de Poitiers le Centre démissionne, officiellement pour des « raisons personnelles ». En fait, la direction de la Mutuelle a découvert des « anomalies comptables » dans la gestion de l’agence. > Fin janvier 2014. La Mutuelle Poitiers Assurances dépose plainte auprès du parquet de Poitiers. Ouverture d’une enquête préliminaire.

Emmanuel Coupaye

[Poitiers] Bye bye De Bony

NdPN : nous évoquions justement le personnage de De Bony, hier dans un article sur le Love Money Café (qui l’avait invité en septembre dernier ). Interlocuteur régulier de la police et de la mairie pour faire dégager les « marginaux » (les pauvres qui font la manche) du centre-ville, ayant porté plainte contre un joueur de guitare pour « agression sonore », le sympathique De Bony a démissionné de la présidence de l’association des commerçants du centre-ville, « Poitiers Le Centre » – qui vient de palper 30.500 euros de subventions municipales. Il semblerait que ce donneur de leçons ès « incivilités » n’ait pas été très clair dans la gestion des comptes de la Mutuelle de Poitiers, dont il était agent général jusqu’à la mi-janvier. Qui sera le nouveau président de Poitiers Le Centre chargé de continuer à transformer Poitiers en galerie marchande à ciel ouvert ?

Poitiers Le Centre : Philippe De Bony démissionne !

Elu le 16 avril 2013 à la tête des commerçants de Poitiers, Philippe de Bony a démissionné la semaine dernière, officiellement pour «raisons personnelles». En fait, l’agent général de la Mutuelle de Poitiers Assurances a également dû quitter ses fonctions professionnelles, en raison d’«anomalies comptables».

A l’heure où nous écrivons ces lignes, Poitiers Le Centre n’a plus de président. L’ex-Fédération des agents économiques de la capitale régionale fait face, depuis la semaine dernière, à la vacance du poste. Le bureau de l’association a accepté la démission de son président, sachant qu’un conseil d’administration extraordinaire doit se réunir la semaine prochaine pour désigner son successeur. Depuis quelques heures, la ville bruisse de rumeurs au sujet du départ soudain de Philippe de Bony, élu le 16 avril 2013.
Selon nos informations, les « raisons personnelles » avancées par l’assureur de la rue du Marché confineraient à une fâcheuse mésaventure professionnelle. Depuis 2006, Philippe de Bony était agent général pour le compte de la Mutuelle de Poitiers. Il a également démissionné mi-janvier. La raison ? Le directeur financier du groupe mutualiste évoque « une situation d’anomalies comptables » et « une défaillance de la part de M. De Bony ». « C’est ce qui nous a amenés à stopper notre collaboration », poursuit Guy Favrelière.
Pour l’heure, aucune plainte au pénal n’a été déposée à l’encontre de l’ex-agent général. La Mutuelle de Poitiers indique que « le dossier est en cours d’instruction dans ses services » et qu’« on n’en est pas encore là », autrement dit au stade de poursuites judiciaires.  « Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est de rassurer la clientèle de l’agence et qu’il y ait le moins de perturbations possible. Nous sommes en recherche d’un nouvel agent général », commente Guy Favrelière. Joint à deux reprises en début de matinée, Philippe de Bony n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

Arnault Varanne, 7 à Poitiers, 23 janvier 2014

[Poitiers] Artistes de l’urbanisme, ou l’art du sécuritaire

NdPN : présentation d’une des trois « œuvres d’art » qui agrémenteront le jardin du Puygarreau, ouvrant le 15 février prochain juste derrière la mairie. Il s’agit de la grille qui fermera l’accès au jardin pendant la nuit. A l’image de la mairie mécène du projet, la conceptrice de ladite grille semble s’être donné beaucoup de mal pour gommer la fonction sécuritaire du dispositif, pour conférer à la fonction de « contrainte » une apparence de « qualité »… ainsi qu’elle le dit elle-même. La clôture de l’espace social renvoie en effet à la nature même du capitalisme, celui des espaces « privés » aussi bien que « publics », qui compartimentent l’espace pour contrôler les hommes depuis l’âge des enclosures. Comment conférer à un dispositif liberticide des aspects positifs ? Comment gommer ses fonctions sécuritaires ? Encore une fois, au-delà de la « subversivité » du discours à l’aide de laquelle les artistes stipendiés par les pouvoirs tentent de justifier leurs oeuvres, on constate qu’ils participent in fine à des projets injustifiables, leur fonction ne consistant qu’à légitimer un système barbare par une couche de vernis. Ce n’est pas parce qu’un artiste énonce avec ruse la nature liberticide du dispositif qu’il habille, qu’il n’est pas pour autant responsable de sa mise en œuvre (voir la fameuse main jaune de Châtellerault). Car c’est bien l’une des grandes forces du capitalisme que de digérer et s’approprier toute sa critique : le nihilisme, paradigme du Capital, n’apparaît plus que sous sa propre critique désabusée, à l’image de tous ces comiques de plateaux télé gagnant leur croûte sur le maquillage du néant. Car ce qui apparaît in fine du pouvoir, c’est que malgré toute son horreur manifestée, il serait écrasant, invincible. Histoire de rappeler à la populace déprimée qu’elle est impuissante (voir le Léviathan de Kapoor) ? L’œuvre d’art dans l’espace public, en imposant cyniquement la représentation de l’omniprésence du pouvoir, ne raille pas le pouvoir qui nourrit son artiste, mais les habitants ! Nous reviendrons prochainement sur une autre œuvre qui hantera ce jardin, « l’Obélisque brisé » de Didier Marcel ; artiste ayant déjà produit quelque chose de semblable à Dijon… et dont la production au service d’un urbanisme de gentrification, prenant l’aspect d’un arbre totémisé sur une place de la liberté bien éloignée de 1848, par-delà la dénonciation apparente de l’ordre établi, mérite déjà toute notre critique.

Tout l’art d’ouvrir le jardin de Puygarreau

Le jardin de Puygarreau ouvrira sa grille au public poitevin le 15 février. Commandée à l’artiste Élisabeth Ballet, elle est avant tout une œuvre.

Mon travail porte sur la limite, sur le seuil, sur les différences entre l’intérieur et l’extérieur, mais c’est la première fois que je fais une grille fonctionnelle, se réjouissait hier la plasticienne parisienne Élisabeth Ballet, retenue dans le cadre de la commande publique artistique de Cœur d’agglo pour réaliser l’œuvre associée à la « fermeture » des jardins de Puygarreau. Confiée à la société poitevine Pain, la réalisation de la grille est actuellement en cours et prendra fin avant le 15 février, jour de l’ouverture au public du jardin.

«  Pas trop sécuritaire  »

Présente hier sur le site, Élisabeth Ballet a commenté son œuvre : « On a beaucoup travaillé avec Yves Pétard sur les détails techniques liés à la stabilité. Ce qui m’intéresse, c’est de transformer les contraintes en qualités. » Minimaliste, l’œuvre intitulée Tourne-sol est en acier inoxydable satiné. Elle se distingue de ses voisines les grilles ouvragées de l’hôtel de ville et de l’hôtel Jehan-Beaucé. « Elle est plus légère, plus transparente, pour une grille, elle n’est pas trop sécuritaire », souligne l’artiste. De 38 mètres de longueur, elle a une hauteur qui décroît de 4,40 m à 2 m du côté de l’entrée des jardins : « Elle ne comporte aucune ligne horizontale, on a l’impression qu’elle glisse à l’inverse du terrain. » Et si la grille va permettre de fermer le jardin pendant la nuit, elle n’en reste pas moins une œuvre. « C’est la singularité de ce projet, explique David Perreau, directeur artistique, réussir à créer une intensité dans ce site réunissant trois interventions artistiques. »

à suivre

> Le jardin de Puygarreau. Dernière pierre au projet de Cœur d’agglo, l’aménagement se veut un lieu convivial où se mêlent jeux d’enfants, espace paysager et œuvres d’art (ouverture le 15 février). > En chiffres. Sur une superficie de 1.000 m2, ce jardin en terrasses aux (futures) allures de sous-bois comprendra 12 arbres, 5 arbrisseaux et de nombreux arbustes. Le coût global des travaux est de 1.000.000 € > Trois œuvres artistiques sont installées dans le jardin : « Aire/air/erre/ère » de Pierre Joseph, « L’obélisque brisé » de Didier Marcel et « Tourne-sol » d’Élisabeth Ballet. > Élisabeth Ballet. La créatrice de la grille est née à Cherbourg en 1957, elle vit et travaille à Paris. Artiste de renommée internationale, son travail est visible sur le site elisabethballet.net.

Dominique Bordier, Nouvelle République, 16 janvier 2014