Archives de catégorie : Okupa y resiste

[Grèce] Adoption du plan de rigueur au parlement, insurrection dans la rue !

Grèce: les députés choisissent l’euro et votent l’austérité, Athènes s’enflamme

La Grèce a choisi dimanche d’accepter l’austérité imposée par ses créanciers afin de pouvoir échapper à la faillite et rester dans la zone euro, après un vote du parlement en faveur d’un programme de rigueur draconienne violemment contesté lors de spectaculaires manifestations.

Après un débat en procédure d’urgence au parlement, le programme a été adopté par 199 voix de majorité sur un total de 300 députés, dont 278 présents, dans une enceinte où le gouvernement de coalition socialistes-conservateurs pouvait théoriquement compter sur 236 voix.

Les membres du gouvernement avaient solennellement mis en garde contre des scénarios d’apocalypse ou de « chaos » pour la Grèce, si les députés votaient contre le programme, en affirmant que le pays serait alors conduit à se déclarer rapidement en cessation de paiement, et à sortir à plus ou moins long terme de l’euro.

Le chaos, il était dans les rues de la capitale.

De violentes manifestations réunissant 80.000 personnes à Athènes selon la police, ont littéralement enflammé Athènes, avec une quarantaine de départs de feu ou incendies dans des bâtiments ou équipements du centre, selon un communiqué du ministère de la Protection du citoyen. Une boutique d’articles culinaires de luxe a été ravagée par les flammes, les pompiers éprouvant des difficultés à se frayer un passage au milieu de rues où s’affrontaient les forces de l’ordre et des bandes de manifestants encagoulés.

A Athènes, le ministère de la Santé a recensé 54 personnes blessées. A Salonique, les manifestations ont rassemblé 20.000 personnes et la police a recensé six banques endommagées.

A peine la manifestation contre le plan proposé aux députés avait-elle commencé vers 15H00 GMT que les premiers incidents ont démarré lorsqu’un groupe de contestataires regroupés devant le parlement a fait pression sur l’important cordon policier disposé autour du bâtiment. La police a aussitôt riposté en faisant usage de gaz lacrymogènes.

 

 

 

 

 

 

 

 

Manifestant-e-s à Athènes, le 12 février 2012

Les manifestants se sont alors retirés dans les rues adjacentes, qui se sont transformées en champs de bataille: des manifestants jetaient des pierres, des morceaux de marbre et des cocktails Molotov sur les forces antiémeutes qui répliquaient avec des jets de gaz lacrymogènes.

Des personnes encagoulées ont brisé des vitrines de magasins sur les grandes avenues du centre.

Les contestataires avaient commencé à affluer sur la place Syntagma en début d’après-midi à l’appel des deux grandes centrales syndicales grecques, la GSEE pour le privé et l’Adedy pour le public, ainsi que de la gauche radicale. « Les députés s’apprêtent à voter des mesures qui vont conduire à la mort de la Grèce (…) mais le peuple ne va pas céder », s’est exclamé le compositeur grec Mikis Theodorakis qui s’est joint aux contestataires à Athènes, juste devant le Parlement.

A l’intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par quelque 3.000 policiers, les discussions ont été très vives, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l’opposition de gauche.

Visiblement tendu, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, qui mène depuis des semaines des négociations difficiles avec les créanciers du pays, avait rappelé aux députés que le programme devait être adopté dimanche soir pour éviter la faillite. Il a souligné que l’Eurogroupe, qui pourrait se réunir mercredi, réclamait un vote positif des députés en préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via des prêts publics de 130 milliards d’euros et désendettement via l’effacement de 100 milliards d’euros de créances.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le ministre des Finances Evangelos Venizelos et le Premier ministre Lucas Papademos le 12 février 2012 au Parlement à Athènes

Le pays espère entamer cette dernière opération avec ses créanciers privés d’ici au 17 février, a précisé M. Vénizélos. Le représentant des créanciers privés, Charles Dallara, avait lui aussi appelé les députés à voter oui, et prévenu que la Grèce n’avait plus une minute à perdre, dans un entretien avec le quotidien Kathimérini.

Avant le vote, le président du parti de droite Nouvelle Démocratie, Antonis Samaras, et celui du Parti socialiste Georges Papandréou ont appelé à La Tribune les députés à voter en faveur du paquet d’austérité, un des votes les plus « difficiles de l’histoire » en raison des contraintes qu’il impose au peuple grec, selon M. Samaras. Chacun des deux partis a prononcé l’exclusion d’une vingtaine de députés qui ne sont pas conformés aux consignes de vote.

Le Premier ministre Lucas Papademos a condamné la violence et les destructions qui ont eu lieu, tout en soulignant l’importante du choix fait par les parlementaires: « avancer avec l’Europe et la monnaie unique » ou « précipiter le pays dans la misère, la banqueroute, la marginalisation et l’exclusion de l’euro ». Sans cet aval, la Grèce n’avait aucune chance de recevoir le moindre centime d’aide pour éviter un défaut de paiement incontrôlé en mars, à l’échéance de créances de 14,5 milliards d’euros.

Juste avant le vote, les ministres allemands des Finances et des Affaires étrangères avaient accentué les pressions sur Athènes. « Les promesses de la Grèce ne nous suffisent plus. Ils doivent, lors d’un nouveau programme, d’abord mettre en oeuvre les parties de l’ancien programme et économiser », avait déclaré le ministre des Finances Wolfgang Schäuble.

Mais le plan d’austérité accepté en échange du renflouement et du désendettement ouvre la voie à une chute brutale des salaires dans le privé, censée redonner de la compétitivité aux entreprises du pays.

Les syndicats ont jugé que ce plan faisait le « tombeau de la société », tandis que la gauche communiste et radicale a réitéré au parlement sa demande d’élections immédiates, considérant que la Grèce n’a rien à perdre à mettre ses créanciers au défi de la lâcher. L’accord gouvernemental affiché jeudi sur ce plan s’était vite fissuré, avec la démission dès le lendemain de six membres du gouvernement: deux socialistes et quatre cadres de la formation d’extrême droite Laos, qui avait rallié en novembre le gouvernement de coalition.

AFP, 13 février 2012

Mise à jour – Pour une chronologie des événements, voir cet article de Contra Info

[Grèce] Manifs et occupations

Grèce: 100.000 manifestants contre la rigueur avant le vote des députés

Cent mille personnes ont au total manifesté dimanche à Athènes (80.000) et à Salonique (20.000), la deuxième ville grecque, contre un nouveau programme d’austérité dicté par l’UE et le FMI que s’apprêtent à voter les députés pour éviter la « faillite » à la Grèce, a annoncé la police.

Affrontements entre police et manifestants devant le parlement à Athènes le 12 février 2012

Affrontements entre police et manifestants devant le parlement à Athènes le 12 février 2012

Dans la capitale, six personnes ont été blessées, puis hospitalisées, au cours d’affrontements entre forces anti-émeutes et des groupes de jeunes dans les rues adjacentes de la place Syntagma devant le parlement, selon une source du ministère de la Santé.

Les incidents ont commencé quand un groupe de contestataires regroupés devant le parlement a fait pression sur l’important cordon policier disposé autour du bâtiment. La police a aussitôt riposté en faisant usage de gaz lacrymogène.

Les manifestants se sont alors retirés dans les rues adjacentes, qui se sont transformées en champs de bataille : des manifestants jetaient des pierres, des morceaux de marbre et des cocktails Molotov sur les forces antiémeutes.

Les heurts se sont poursuivis pendant plus de deux heures dans le centre-ville.

Des personnes cagoulées ont brisé des vitrines de magasins sur les avenues Pandepistimiou et Stadiou, tandis que le feu a été mis dans une banque et qu’un café a été évacué par ses clients, a affirmé une source policière.

Les contestataires avaient commencé à affluer sur la place Syntagma en début d’après-midi à l’appel des deux grandes centrales syndicales grecques, la GSEE pour le privé et l’Adedy pour le public, ainsi que de la gauche radicale.

La manifestation avait attiré des familles entières. Un grand-père portant masque à gaz et lunettes de piscine s’est ainsi frayé un passage au milieu de la foule, tandis qu’un vendeur de masques en papier destinés à se protéger du gaz faisait des affaires en vendant aussi des drapeaux grecs.

« Les députés s’apprêtent à voter des mesures qui vont conduire à la mort de la Grèce (…) mais le peuple ne va pas céder », s’est pour sa part exclamé le compositeur grec Mikis Theodorakis, qui s’est joint aux contestataires à Athènes.

A l’intérieur du parlement, dont les abords étaient gardés par quelque 3.000 policiers, les discussions battaient leur plein, marquées par de fréquents incidents de séance entre les rangs gouvernementaux et l’opposition de gauche.

« D’ici à dimanche soir, le parlement doit avoir adopté » le nouveau programme de redressement, sous peine sinon d’une « faillite » de la Grèce, a lancé, visiblement tendu, le ministre des Finances, Evangélos Vénizélos.

Il a souligné que l’Eurogroupe, qui pourrait se réunir mercredi, réclamait un vote positif des députés en préalable au déblocage du deuxième plan de sauvetage du pays, combinant renflouement via des prêts publics de 130 milliards d’euros et désendettement via l’effacement de 100 milliards d’euros de créances.

Le pays espère entamer cette dernière opération avec ses créanciers privés d’ici au 17 février, a précisé M. Vénizélos. Le représentant des créanciers privés, Charles Dallara, a lui aussi appelé les députés à voter oui, et prévenu que la Grèce n’avait plus une minute à perdre, dans un entretien avec le quotidien Kathimérini.

Le Premier ministre Lucas Papademos avait aussi averti samedi que la Grèce jouait sa survie financière et son maintien dans l’euro, pour empêcher le « chaos ».

Son gouvernement de coalition socialiste-conservateur dispose d’une majorité théorique de 236 députés sur 300, qui pourrait être réduite par une vingtaine de dissidences annoncées ou présumées, mais sans qu’un rejet ne soit dans l’immédiat jugé probable.

Sans cet aval, la Grèce n’a aucune chance de recevoir le moindre centime d’aide pour éviter un défaut de paiement incontrôlé en mars, à l’échéance de créances de 14,5 milliards d’euros.

Les dirigeants socialiste, Georges Papandréou, et conservateur, Antonis Samaras, ont également prévenu leurs députés que tout écart vaudrait exclusion, à un moment où la dureté de la cure prescrite craquelle le système politique.

Le plan ouvre notamment la voie à une chute brutale des salaires dans le privé censée redonner de la compétitivité au pays.

La Grèce « à l’heure du jugement », titrait Kathimérini, tandis que To Vima (centre-gauche) estimait que le pays était secoué par un « séisme » mettant « politique, économie et société en morceaux ».

Les syndicats ont jugé que ce plan faisait le « tombeau de la société », tandis que la gauche communiste et radicale a réitéré au parlement sa demande d’élections immédiates, considérant que la Grèce n’a rien à perdre à mettre ses créanciers au défi de la lâcher.

Entravée par le débrayage des transports, la mobilisation avait été limitée à l’occasion des premières manifestations qui ont rassemblé jusqu’à 20.000 personnes en marge de grèves générales mardi, puis vendredi et samedi.

Les députés devront se prononcer pour un texte qui prévoit notamment un abaissement de 22% du salaire minimum, ramené à 586 euros brut sur 14 mois, la suppression dans l’année de 15.000 emplois publics et de nouvelles coupes dans certaines retraites.

Le vote portera aussi sur les modalités du programme d’échange d’obligations avec les créanciers privés pour réduire la dette souveraine à 120% du PIB d’ici à 2020, ainsi que sur le schéma de recapitalisation des banques grecques.

L’accord gouvernemental affiché jeudi sur ce plan s’est vite fissuré, avec la démission dès le lendemain de six membres du gouvernement : deux socialistes et quatre cadres de la formation d’extrême droite Laos, qui avait rallié en novembre le gouvernement de coalition.

Le Laos a appelé ses 16 députés à voter non, accusés par ses ex-partenaires de vouloir ainsi tirer son épingle du jeu en vue des élections législatives anticipées prévues pour le printemps.

AFP, 12 février 2012

ndPN : voir aussi les articles du Jura Libertaire et de Contra Info

[Grèce] En guise de prélude…

[Vive la démocratie directe] Grèce, 2e phase de lutte : stratégie de la tension et mouvement des occupations

Deuxième journée de grève générale.

Comme les camarades le pressentaient, beaucoup moins de monde aujourd’hui dans les rues, pour les mêmes facteurs que hier avec en plus la grande journée de tension et d’ »attente » avant le chaos de demain.

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Les flics ont opté pour une stratégie de la tension tout en évitant le contact direct : dès 10h les MAT (CRS) ont encerclé la fac de Droit occupée par le gros des troupes combattantes anarchistes et bouclés plusieurs accès dans l’intention manifeste de bloquer toute tentative de sortie de la part des camarades. Cependant, comme il a été discuté dans les AG d’hier dans la soirée, les combattants préféraient éviter de descendre dans la rue et se protéger de toute répression avant la grande journée de demain.

Malgré cela, 500 à 1000 anarchistes ont formé un cortège et défilé bruyamment et solidairement, avec comme toujours tags révolutionnaires sur les murs, quelques casses de banque ou d’attaques à la peinture, etc. Mais l’objectif essentiel était de marquer et maintenir une présence politique dans la manif de grève générale. Après deux heures passés devant le parlement avec les autres cortèges, nous nous sommes dirigés de nouveau vers la fac de droit, escortés par plusieurs colonnes de MAT en armes. Finalement ils ont préféré évacuer le secteur et se positionner dans les rues plus éloignées avec une grande jonction des camarades à la fac de droit.

Les flics maintiennent la pression et encerclent également Exarchia. Cette nuit, plusieurs groupes de combat ont tenté des sorties offensives contre les positions de flics et les faire reculer. Quelques affrontements. Finalement, chacun reste sur sa position.

À présent, tous se préparent pour demain.

En ce qui concerne le front ouvrier, le mouvement des occupations ne cesse de s’étendre. Toutes les mairies et autres lieux occupés depuis hier (dont les ministères de la santé et des finances) tiennent bon et d’autres lieux sont à leur tour occupés depuis aujourd’hui, à Athènes comme un peu partout en Grèce. Chaque Comité d’Occupation, la plupart du temps par des travailleurs grévistes, dans les divers lieux stratégiques produisent des communiqués et appels à la « révolte », « l’insurrection », « la chute du gouvernement » et « l’autogestion ».

Par exemple, voici le communiqué (mal traduit mais suffisamment clair) du monument Olympion occupé à Thessalonique :

Les grévistes ont occupé l’Olympien et de le convertir à la race cœur.
TOUS ET TOUS LÀ !

VENEZ A LA FIN DE LA

Avant le signe NOTRE PROPRE !

Conflits sans compromis, une insurrection, verrouiller partout, à bannir gouvernement, l’UE et le FMI

Pour obtenir le jeu entre nos mains, dans chaque carré, chaque quartier, d’inonder les rues et tous ensemble, qui fait rage rivière, à livrer bataille pour empêcher le passage.

Pour ne pas dire que demain, « de peur que nous avons perdu » dans les rues et ne partez pas sans laisser

Tout le monde dans la grève et des manifestations dans chaque carré, dans chaque ville et quartier.

Tout / toute dimanche dans le département Assembler INITIATIVE SUR LE SECTEUR PUBLIC ET PRIVE, Tsimiski ARISTOTELOUS et 16 heures

Nous participons au rassemblement dans la place Aristote

Continuer jusqu’à la chute

LUTTE ANENDOTOS À LONG DE LA VICTOIRE

Département INITIATIVE SUR LE SECTEUR PUBLIC ET PRIVÉ

La préfecture de Thessalie est occupée par des travailleurs grévistes qui ont rédigé un appel à la révolte qui se finit sur ces mots : « il n’y a aucun autre moment. Maintenant ou jamais. »

Plusieurs supermarchés expropriés également, comme à Patras aujourd’hui.

Par ailleurs, sur la plan politicard et de l’État, si les socialos « refusaient » de signer l’accord (ils le feront demain) par intérêts électoralistes, un signe bien plus inquiétant mais logique lorsque le parti néonazi LAOS déclare depuis les affrontements d’hier qu’ils refusent catégoriquement de se joindre à l’accord. Cette démarcation politique est significative. Quant au premier ministre Lucas Papademos, il a aussitôt réagi en mettant en garde contre le risque de « chaos incontrôlé » sans accord sur la dette. « Une faillite incontrôlée plongerait le pays dans une aventure désastreuse » et créerait « les conditions d’un chaos économique et d’une explosion sociale », a déclaré le premier ministre du gouvernement grec de coalition à l’issue d’un conseil des ministres, estimant que le pays se trouvait dans « un moment de responsabilité historique » (citation AFP). Avec les camarades, nous traduisons ces mots par la porte ouverte à la gestion fasciste du chaos et au régime fasciste. Voilà le retour de la situation espagnole isolée de 1936.

La lutte continue.

Du chaos de la misère au chaos de la révolte. Que la peur change de camp.

Samedi 11 février 2012, 15h24.


Révolte en Grèce : articles de précisions par d’autres camarades

Sur les lieux occupés, et tous les détails de la révolte

Vidéo

De Greek Crisis

15h52.

Jour de manifestation d’Anonymous : à Poitiers, en France, en Europe…

Manif d’Anonymous à Poitiers

Bonne manif d’Anonymous à Poitiers aujourd’hui, durant une heure environ. Avec un cortège d’une centaine de personnes environ, dont certaines avaient revêtu leurs visages du masque de Guy Fawkes (référence à V pour Vendetta) – malgré les injonctions des flics de défiler visage nu. Banderoles et pancartes sympathiques, slogans « non à l’ACTA », tracts explicatifs… une manif bien sympa donc, malgré le froid et l’escorte poulaillère relou (uniformes + civils à oreillettes et lunettes noires).

« Pour vous, ACTA censure internet, vos libertés, l’accès à la santé – renseignez-vous » – banderole déployée à la manif Anonymous, Poitiers, 11 février 2012

Des personnes, dont la grande majorité ne sont pourtant pas des militant-e-s « habituel-le-s », se sont prises en main pour protester contre l’attaque globale de la propriété privée sur le web.

Soyons plus nombreux-euses encore la prochaine fois, pour dire non à ACTA !

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 11 février 2012

Mise à jour : une vidéo de la Nouvelle République

Anonymous: manifestation à Paris de centaines d’opposants à l’accord ACTA

Des centaines de manifestants, le visage souvent caché sous le masque au sourire sarcastique des « Anonymous », ont défilé samedi à Paris pour dénoncer les atteintes aux libertés sur internet, en particulier l’accord européen ACTA sur la contrefaçon.

Des manifestants anonymous contre l'accord européen ACTA sur la contrefaçon à Paris le 11 février 2012

Des manifestants anonymous contre l’accord européen ACTA sur la contrefaçon à Paris le 11 février 2012

La préfecture de police a dénombré jusqu’à 1.000 manifestants au plus fort de la mobilisation.

Dans la journée, plusieurs autres villes ont connu des manifestations anti-ACTA. Ils étaient 450 à Lyon et 70 à Dijon, selon la police. Ou encore une centaine à Poitiers, selon un correspondant de l’AFP, et quelque 150 à Bayonne, selon police et organisateurs.

« C’est sous couvert d’anonymat que la révolution est née », proclament des pancartes dans le cortège parisien, allusion aux actions spectaculaires des pirates informatiques siglés « Anonymous » qui se sont multipliées ces dernières semaines dans plusieurs pays.

La foule jeune, plutôt masculine et largement vêtue de noir, couleur d’Anonymous, défile dans le calme de la place de la Bastille vers le nord-est de Paris, scandant « Liberté! » au son de hip-hop énergique. Beaucoup de non-masqués isolent leurs visages du froid, en se cachant sous leurs écharpes et bonnets.

De jeunes hommes masqués, blousons en cuir ou doudounes à capuches, prennent la pose pour les photographes, s’immobilisant, rapprochant leurs masques ou s’asseyant par terre à plusieurs en marge du cortège. « On est les rois du bal de promo, tout Le Monde nous prend en photo », s’amuse un étudiant masqué.

La plupart des manifestants ont été mobilisés via internet, surtout les réseaux sociaux, et par le bouche à oreille.

« On est plus nombreux qu’il y a quinze jours et on se battra jusqu’à ce que l’accord ACTA soit retiré », a expliqué à l’AFP un manifestant en tête de cortège, jean, baskets et manteau noir, qui n’a pas souhaité donner son nom.

Une pancarte se fait menaçante: « Si ACTA est voté: Wikipédia, Youtube, Mediafire… » Les noms de ces sites très fréquentés sur la Toile sont barrés en rouge.

Quelques poings levés et des slogans de gauche (« Le peuple, uni, jamais ne sera battu ») n’échappent pas à un militant du Front de gauche, qui distribue ses tracts: « Un peu de lecture… » Une poignée de militants d’Act Up a aussi répondu à l’appel parce qu’ils s’inquiètent des conséquences d’ACTA sur la production d’anti-rétroviraux génériques.

L’accord ACTA, signé par 22 pays de l’UE fin janvier, crée des normes internationales pour la protection de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur. Il est dépeint par ses opposants comme une atteinte potentielle grave à la liberté d’expression et aux droits des utilisateurs d’internet.

AFP, 11 février 2012

Internet: des dizaines de milliers de manifestants en Europe contre l’accord ACTA

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans toute l’Europe, principalement en Allemagne, pour dénoncer les atteintes à l’internet contenues selon eux dans l’accord européen ACTA sur la contrefaçon.

 La plupart du temps jeunes, portant parfois le masque blanc et noir au sourire sarcastique de Guy Fawkes –activiste britannique du 17ème siècle– devenu l’emblème des cyberactivistes, les anti-ACTA ont défilé dans le calme dans les grandes villes européennes.

 

 

 

 

 

 

 

 

à Zagreb

En Allemagne, alors que les températures oscillaient entre -20 et 0 degrés, malgré le soleil, ils étaient 16.000 manifestants à Munich, 10.000 à Berlin, 5.000 à Hambourg (nord), 4.000 à Dortmund (ouest), 3.000 à Francfort (centre), 3.000 à Dresde (est), selon les organisateurs et la police.

 Avait notamment appelé à manifester dans ce pays le jeune parti contestaire des Pirates, qui a le vent en poupe en Allemagne depuis son succès en septembre dernier aux élections régionales de Berlin, où il a fait son entrée au parlement de la ville-Etat. Cette formation originaire de Scandinavie –ils ont deux députés au parlement européen pour la Suède– prône notamment la démocratie directe sur internet.

Vendredi, l’Allemagne avait annoncé suspendre pour le moment la ratification de l’accord ACTA, précisant qu’aucune décision définitive n’avait été prise.

Cet accord, signé par 22 pays de l’UE fin janvier, crée des normes internationales pour la protection de la propriété intellectuelle et des droits d’auteur et est destiné à lutter contre la contrefaçon de manière très large. Il est dépeint par ses opposants comme une atteinte potentielle grave à la liberté d’expression et aux droits des utilisateurs d’internet.

Pour tenter de démonter les accusations de non-transparence formulées par les opposants, la Commission européenne a publié sur internet un long document détaillant les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les négociations de l’accord multilatéral.

Outre l’Allemagne, la mobilisation anti-ACTA était également assez forte samedi dans les pays ex-communistes, où les internautes considèrent ce document comme une grave atteinte à leur liberté.

A Sofia, plus de 3.000 personnes ont défilé dans les rues et autour du siège du parlement bulgare, scandant « Non à ACTA » et « Mafia » et reprochant au gouvernement d’avoir signé l’accord dans « le secret », sans aucune consultation publique.

 

 

 

 

 

 

 

 

à Sofia

En Roumanie, quelques milliers de personnes s’étaient rassemblées dans différentes villes du pays malgré la neige et des températures dépassant les moins 10°C. « Pluie, neige, nous vaincrons », ont-ils scandé sur la Place de l’université de Bucarest.

A Budapest, environ 400 manifestants, mobilisés par le Kalozpart (Parti des Pirates) à partir du réseau social en ligne Facebook, s’étaient réunis près du parlement hongrois, munis d’affiches « Stop Acta! ».

 

 

 

 

 

 

 

 

à Budapest

A Vilnius, quelque 600 Lituaniens protestaient devant le siège du gouvernement. « Je vois une grande menace contre la liberté d’expression et la vie privée. Il y a certains passages du traité qui sont trop ambigus et qui laissent la voie à différentes interprétations », a dit à l’AFP l’un des organisateurs, Mantas Kondratavicius, 21 ans.

Près de 6.000 Autrichiens ont défilé à Vienne et dans les villes de Graz, Innsbruck et Linz. A Paris, ils étaient plusieurs centaines de manifestants. « C’est sous couvert d’anonymat que la révolution est née », proclamaient des pancartes, allusion aux actions spectaculaires des pirates informatiques siglés « Anonymous » qui se sont multipliées ces dernières semaines dans plusieurs pays.

AFP, 11 février 2012

Droit au logement : arrêt historique du conseil d’Etat suite à une requête du DAL

Un arrêt historique

Le Conseil d’État reconnaît que le droit à l’hébergement d’urgence est une liberté fondamentale.

Par un arrêt historique rendu aujourd’hui, suite à une requête du DAL et communiqué en début d’après midi, le Conseil d’État a reconnu : “ qu’il appartient aux autorités de l’État de mettre en œuvre le droit à l’hébergement d’urgence reconnu par la loi à toute personne sans-abri qui se trouve en situation de détresse médicale, psychique et sociale ; qu’une carence caractérisée dans l’accomplissement de cette tâche, peut, contrairement à ce qu’a estimé le juge de référé de première instance, faire apparaître pour l’application de l’article L 521-2 du code de la justice administrative, une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale lorsqu’elle entraine des conséquences graves pour la personne intéressée”.

Cette décision permet à toute personne sans-abri, quelque soit sa situation administrative, qui a saisi en vain le dispositif de veille social (115 …) , de saisir le tribunal administratif en “référé liberté”, et d’obtenir une décision portant injonction à l’État de l’héberger.

Cette décision est historique car elle ouvre enfin un recours effectif pour faire respecter les droits de tous les sans-abris. En effet, si la loi était appliquée et respectée, il n’y aurait plus de sans-abri dans notre pays. Cet Arrêt impose à l’État de mettre en œuvre tout les moyens nécessaires à leur accueil, et par ce fait, au maintien jusqu’à leur relogement.

L’importance du nombre sans-abris, de personnes logées dans des conditions de grande précarité, et de logements vacants justifie d’appliquer également la loi de réquisition, en attendant de réaliser massivement des logements sociaux, et de faire baisser le prix des logements et des loyers.

DAL demande au Gouvernement de tirer immédiatement les conséquence de cette décision, en ordonnant aux Préfets de mobiliser et si nécessaire réquisitionner tout les locaux et logements permettant la mise en œuvre des droits des sans-abris, l’accueil toute personne sans logis, de ne plus en remettre un seul dans la rue contre sa volonté, et de suspendre les expulsions.

Textes de loi :

Accueil inconditionnel des sans abri :

Article L345-2-2 (code de l’action sociale) « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique et sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. Cet hébergement d’urgence doit lui permettre, dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, … »

Article L345-2-3 : « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soins, ou vers un logement, adaptés à sa situation. »

Loi de réquisition des logements vacants : Article L641-1 (code de la construction) : « Sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, le représentant de l’Etat dans le département peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés, en vue de les attribuer aux personnes mentionnées à l’article L. 641-2. »

 Documents à télécharger

 pdf

Décision du Conseil d’Etat
Document PDF (.pdf) – 2.5 Mo – 10/02/12. Télécharger

 Droit Au Logement, 10 février 2012