Archives de catégorie : Répression

[Calais] Répression du camp de migrants et de trois squats

Plus de 300 migrants évacués d’un camp à Calais

La police a évacué, mercredi 2 juillet, le principal camp de migrants de Calais, installé dans un centre de distribution de repas dans la zone portuaire, ainsi que trois squats. Au total, 320 personnes, dont une soixantaine de mineurs, ont été expulsés, selon la préfecture. « Ils vont être auditionnés dans un cadre administratif pour étudier leur situation qui sera examinée au cas par cas », a expliqué le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin.

Peu après 6 h 30, plusieurs centaines de personnes, installées depuis fin mai, ont été encerclés par les CRS et les gendarmes. Une quinzaine de cars ont ensuite pénétré dans l’enceinte pour emmener les migrants, alors que les journalistes étaient tenus à distance.

Selon plusieurs témoignages, policiers et gendarmes sont entrés dans cet espace recouvert de macadam, où les migrants campaient dans des tentes, par un hangar au centre de l’enceinte entourée de murs et de grilles. Tous les accès avaient auparavant été bloqués par des cars de CRS. Des policiers à bord de Zodiac étaient aussi présents pour sécuriser les accès à la mer.

GAZ LACRYMOGÈNE ET INTERPELLATIONS

Sur Twitter, un journaliste de RTL mentionne l’usage de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre.

Ce que confirme le témoignage d’une bénévole, recueilli par l’AFP :

« J’étais à l’intérieur, les flics sont arrivés, ils ont bloqué toutes les sorties, ont utilisé des gaz lacrymogènes pour empêcher les gens de s’enfuir. Les gens dormaient, ils n’ont pas eu le temps de sortir. »

La police a par ailleurs procédé à trois interpellations : deux militants du collectif No Border et le responsable associatif Jean-Claude Lenoir, de l’association Salam qui distribue des repas quotidiennement aux migrants.

« SITUATION SANITAIRE CRITIQUE »

Cette opération avait été autorisée fin juin par le tribunal administratif de Lille saisi en référé par la mairie de Calais. Le juge avait notamment motivé sa décision par le caractère prolongé de l’occupation des lieux, l’insuffisance d’infrastructures sanitaires et l’entassement de détritus, conférant un caractère d’urgence à la situation.

L’avocat des migrants, Me Clément, avait saisi en urgence la Cour européenne des droits de l’homme, dans la nuit de lundi à mardi, laquelle a répondu mardi que « le juge (…) a décidé d’inviter le gouvernement français à répondre à la question suivante : quelles sont les mesures prises pour assurer le relogement des requérants en cas d’expulsion (…) ? » Question, que, selon La Voix du Nord, l’avocat a transmis au gouvernement, mardi soir.

Ce camp s’était formé après l’évacuation par la police de trois autres camps abritant quelque 650 personnes, le 28 mai. Le 18 juin, le préfet du Pas-de-Calais avait appelé les migrants candidats au départ pour la Grande-Bretagne à accepter un hébergement en France annonçant notamment que leur demandes d’asile serait « traitées en urgence ».

Au cours des cinq premiers mois de l’année, quelque 3 000 clandestins ont été interceptés à Calais, contre trois cents pour la même période en 2013.

Le Monde et AFP, 2 juillet 2014

[Poitiers] Bonne nouvelle : Sonya a été libérée !

Bonne nouvelle : Sonya a été libérée !

Sonya, la jeune femme arménienne de 37 ans, membre du DAL86, qui a été arrêtée à Poitiers le 21 juin dernier, convoquée le 26 juin, au commissariat sous un prétexte fallacieux, les policiers l’ont arrêtée et conduite au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Mesnil-Amelot en vue de son expulsion, a été libérée vers 13h aujourd’hui elle arrive à Poitiers dans la soirée. Message personnel pour la Croix Rouge : elle dormira chez elle ce soir !

La préfecture de la Vienne n’a vraiment pas les moyens de mener sa politique terroriste de chasse aux sans papiers et c’est tant mieux ! Régularisation de tous les sans-papiers !no-borders-no-nations_dlf127334STOP DEPORTATION

DAL 86, 1er juillet 2014

Un témoignage de Mathieu Rigouste sur la police

NdPN : Mathieu Rigouste, enseignant-chercheur, camarade anti-autoritaire dénonçant régulièrement les violences de la police non comme « bavures », mais comme fonctionnement du bras armé de l’Etat pour la répression des pauvres, a pu vérifier sur sa propre personne la cruelle véracité de ses thèses il y a un an. Le Jura Libertaire vient de publier un texte de témoignage que Mathieu a rédigé un an après son tabassage en règle.

L’article du Jura Libertaire

Le texte de Mathieu

[DAL 86] ALERTE : Sonya une ressortissante arménienne a été arrêtée et conduite au Centre de rétention de Mesnil-Amelot

ALERTE : Sonya une ressortissante arménienne a été arrêtée et conduite au Centre de rétention de Mesnil-Amelot

La préfecture de la Vienne continue sa politique terroriste de chasse aux sans papiers. Sonya, une jeune femme arménienne de 37 ans, membre du DAL86, a été arrêtée à Poitiers le 21 juin dernier, convoquée hier 26 juin, au commissariat sous un prétexte fallacieux, les policiers l’ont conduite au CRA (Centre de Rétention Administrative) de Mesnil-Amelot en vue de son expulsion.

Centre de Rétention Administrative de Mesnil-Amelot

Centre de Rétention Administrative de Mesnil-Amelot

Nous dénonçons la politique inhumaine et illégale de la préfecture. Nous l’écrivions dernièrement [VOIR] « concernant les migrants, les fonctionnaires de la préfecture [rajoutons ici les fonctionnaires  de police] sont doublement fautifs dans ce qu’ils font quotidiennement. Ils sont fautifs comme Eichmann en ce qu’ils n’usent pas de leur sens moral et ne délibèrent pas sur les conséquences de leurs décisions et de leurs actes. Et leur faute va au-delà de celle d’Eichmann car ils ne choisissent pas la meilleure entre des normes en conflit. Leur devoir serait par exemple de considérer que le droit des enfants et le droit à avoir une vie décente sont infiniment supérieurs au CESEDA. Leur devoir serait de de respecter et appliquer les premiers et non le second. »

Nous dénonçons la politique absurde de la préfecture. Nous l’écrivions dernièrement au même endroit  [VOIR] « expulser les migrants, ça ne marche pas et c’est carrément absurde ! D’après la Circulaire Valls du 11 mars 2014 : « Le nombre de retours contraints hors Union européenne s’est établi à 4.676, soit une hausse de 13 % par rapport à 2012, même si ce nombre, en valeur absolue, demeure faible ». En effet, combien y a-t-il de personnes en situation irrégulière en France ? « En 2004, la Direction centrale du contrôle de l’immigration et de la lutte contre l’emploi clandestin (Diccilec) avançait le chiffre de 200 000 étrangers en situation irrégulière. Le Bureau international du travail estimait à la même époque qu’ils étaient 400 000. Aujourd’hui, le seul indicateur fiable mesurant le nombre de clandestins est le recours à l’Aide médicale d’état (AME) qui leur est réservée et qui s’élevait, fin 2011, à 208 974 bénéficiaires. Mais tous ne la demandent pas. » Immigration en France : ce qu’il faut savoir La Croix 22/10/13 Admettons qu’ils soient 200 000. 4 676 représente donc 2,33 % ! »

Halte à l’acharnement sur les migrants ! Halte aux expulsions ! Sonya doit être libérée et revenir à Poitiers ! Arrêtons de faire le lit du F-HAINE ! Une autre politique est possible : accueil inconditionnel !

 

Vu sur le site du DAL 86, 27 juin 2014

[Coupe d’immonde] Un communiqué de camarades brésiliens

Coupe du monde

Salutations aux personnes de l’étranger, désolé de vous interrompre, mais étant donné les circonstances, nous pensons qu’il est nécessaire que vous compreniez le contexte réel de la Coupe du monde de football à laquelle vous allez assister. Nous voulons juste vous apporter des informations que le gouvernement brésilien et sa compagnie de tourisme ne vous donneront probablement pas.

La Coupe du monde confiée à notre pays par la Fifa constitue une dépense, au moment où cette lettre est écrite, de 25,6 milliards de reais, qui équivaut à 11,5 milliards de dollars. De ce montant, plus de 83 % provenaient de deniers publics – l’argent des impôts du peuple lui-même. Le salaire minimum au Brésil est de 724 reais par mois (325 dollars), les billets pour les jeux peuvent monter à près d’un millier de dollars. Le travailleur brésilien paie pour un événement auquel il ne peut lui-même pas assister. Selon une enquête récente, 75,8 % des Brésiliens sont opposés aux investissements effectués pour cette Coupe du monde.

Notre pays a encore 3,7 millions d’enfants et adolescents non scolarisés et un taux d’analphabétisme de 10 %, selon l’Unesco. Comme si les déficiences de l’éducation n’étaient pas suffisantes, le gouvernement a instauré des vacances scolaires pendant la Coupe du monde. Nous vivons dans un pays où plus de 242 000 familles n’ont pas d’électricité, sans parler de la santé publique qui est encore loin d’être acceptable, tandis que l’idole du football, le « phénomène » Ronaldinho, déclare publiquement qu’« avec des hôpitaux on ne fait pas la Coupe du monde ».

Aujourd’hui, nous vivons une conjoncture économique extrêmement difficile, nous avons l’un taux d’imposition les plus élevés dans le monde, mais près de 50 % de notre PIB est utilisé pour payer une dette publique absurde, alors que les gens meurent de faim, et près de la moitié de la richesse que nous produisons va directement dans les poches de quelques banquiers, sans parler de ce que nous perdons à cause de la corruption et de la mauvaise administration des fonds publics.

Les dépenses excessives concernant la Coupe du monde ne sont que le sommet de cet iceberg ; au nom de cette Coupe, de nombreux droits civils ont été violés, ce qui n’est pas inhabituel dans un pays où nous avons une police fortement militarisée qui a déjà fait l’objet de nombreuses critiques d’institutions internationales telles que Amnisty International et l’ONU elle-même, qui a même fait une recommandation pour dissoudre la PM (police militaire brésilienne).

Les communautés proches des stades subiront une police ostensible et féroce, y compris avec la présence de l’armée, non pour assurer la sécurité du peuple, mais pour assurer la sécurité de vous, les touristes, comme c’est déjà le cas du Complexo da Maré, qui est déjà occupé par l’armée, la marine et la police militaire, en tout plus de 2 500 hommes. Le droit au logement n’a pas échappé au regard du gouvernement et de la Fifa : des milliers de familles ont déjà été déplacées en raison de l’événement, y compris les familles autochtones de Aldeia Maracanã, qui malgré leur résistance, ont été déplacées violemment.

Ce n’est pas une nouveauté pour nous non plus, dans le régime « démocratique » dans lequel nous vivons, de voir l’intervention militaire dans le chantier de construction d’une centrale en plein cœur de l’Amazonie (Belo Monte) pour empêcher les protestations des peuples indigènes et des communautés locales affectées par la construction du barrage. En outre, pour construire les stades à temps pour la Coupe du monde, plus d’une douzaine de travailleurs sont morts dans les chantiers de construction. En plus de tous ces problèmes, la prostitution des enfants dans le pays est toujours une réalité qui affecte environ 500 000 enfants selon le Forum national pour la prévention et l’élimination du travail des enfants. Ce scénario est potentiellement aggravé par la tenue de la Coupe.

Beaucoup d’entre nous sont indignés et descendent dans la rue pour protester, mais le gouvernement, bien soutenu par les médias, essaye de noyer tout cela en criminalisant les manifestations et en les réprimant durement avec son appareil militaire. Des ONG et organisations internationales ont dénoncé plusieurs violations des droits de l’homme.

L’État et ses administrations partisanes ne réagissent pas et ne répondent jamais aux besoins du peuple en matière de santé, d’éducation, de logement, d’emploi que nous avons conquis grâce à notre unité et nos luttes. Recevez cette lettre comme une demande de soutien, partagez cette information avec autant de personnes que possible, aidez-nous à montrer au monde une réalité que le gouvernement, la Fifa et les sponsors de la Coupe du monde essaient de cacher à tout prix.

Fenikso Nigra, Boletim Operário, Liga Sindical Operária Camponesa, Danças das Idéias, Caos em Fluxo, Barricada libertária
Traduit par les Relations internationales de la FA

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Mise à jour PN 27/06/2014 : pour l’actualité quotidienne des luttes au Brésil contre la coupe du monde et son monde, voir cet excellent compte-rendu avec vidéos et photos, sur squat.netContre la FIFA et son monde, les manifs et actions continuent

Voir aussi, sur le même site : Rio de Janeiro (Brésil): “La fête dans les stades ne vaut pas les pleurs dans les favelas”

Nique la coupe du monde !