Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Poitiers] De l’hosto à la taule : le veilleur du foyer a bien travaillé

Le fugueur de Laborit arrêté et placé en détention

Hier matin, les policiers sont venus arrêter en douceur à Châtellerault le preneur d’otage de Poitiers parti du CHS Laborit. Il a été écroué à Vivonne.

Vingt-quatre heures de fuite et retour à la case départ pour le preneur d’otage de Poitiers, échappé du CHS Laborit.

Mardi matin, Samir Seoudi devait se rendre dans le bureau du juge des libertés et de la détention, désormais chargé de vérifier les conditions dans lesquelles les personnes sont placées sous le régime de l’hospitalisation contrainte (ex hospitalisation d’office).
 
Un fugueur pas un évadé

Samir s’était fait la belle avant de voir la magistrate qui dispose d’un bureau dans l’enceinte hospitalière. «Il a pris ses jambes à son cou et personne ne lui a couru après !» (1).

Hier matin, il s’est retrouvé devant elle, mais au palais de justice et pour un autre motif. Le juge des libertés et de la détention était saisi d’une demande de placement sous mandat de dépôt après sa courte fugue (lire par ailleurs).

Cette mesure a été prononcée hier midi. Elle n’avait pas été jugée utile en mai dernier par le magistrat qui instruit l’affaire de la prise d’otage dont est soupçonnné Samir Seoudi .

Samir n’est pas retourné au centre hospitalier Laborit, mais au centre pénitentiaire de Vivonne où il a été écroué. Un lieu où il ne devrait pas rester bien longtemps. «Il a besoin d’une prise en charge médicale, c’est évident. Il présentait un état délirant», note un magistrat. Samir devrait donc à terme rejoindre une structure spécialisée où des soins peuvent être administrés dans un environnnement plus sécurisé qu’il ne l’était auparavant.

Sur le plan pénal, l’épisode de mardi ne devrait pas connaître de suites. Samir est un fugueur, pas un évadé. L’hospitalisation sous contrainte est une mesure administrative, prise par la préfecture. Samir deviendrait un évadé, s’il arrivait désormais à se soustraite au mandat de dépôt qui lui a été signifié.
 
(1) La direction du centre hospitalier Laborit, contactée mardi sur cette affaire n’avait pas souhaité s’exprimer.

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Interpellé en douceur à la Ferme de l’Espoir à Châtellerault où le personnel s’interroge

Une fois sorti sans encombre du centre hospitalier Laborit de Poitiers, Samir s’est précipité dans un bus puis dans un train pour rallier Châtellerault. « Il avait des copains là-bas. Sa famille, elle, est en région parisienne. »

Dès la fin de matinée, mardi, Samir, se retrouve dans un foyer de Châtellerault, à Painlevé. « Il est venu deux fois dans la matinée », indique-t-on au foyer. « La première fois, on lui a dit que le foyer était plein, qu’on n’avait pas de place disponible pour lui. Il est revenu vers midi pour avoir un sandwich. Après un contact avec le service d’urgence, le 115, il a été aiguillé vers la Ferme de l’Espoir. Le collègue veilleur de nuit qui le connaissait a vu sur le registre qu’il était passé. Mais il a fait le rapprochement avec ce qui s’était passé à Laborit uniquement quand il a vu le journal, mercredi matin. Il a prévenu la police vers 7 h. »

Dans la foulée, la personne d’astreinte à la Ferme de l’Espoir a été prévenue. « C’est le foyer Painlevé et le commissariat qui nous ont prévenus vers 7 h », confie une éducatrice. « On a bien vu que quelque chose n’allait pas chez lui, qu’il n’avait pas l’air dans son assiette, mais il n’était pas du tout agressif. Il était habillé normalement. » Les travailleurs sociaux du site s’interrogent sur le fait que le 115 et les foyers n’aient pas été alertés sur cette disparition. « Il faut que l’on discute de cette question. C’est sûr, en tant que travailleurs sociaux, on se pose des questions. »

Et les réponses sont difficiles à obtenir sur les mesures prises pour diffuser le signalement du disparu. Le parquet indiquait, mardi soir, que le juge d’instruction en charge du dossier avait fait diffuser son portrait à toutes les sociétés de transport. Il avait aussi délivré un mandat d’amener à l’encontre du fuyard.

Quelles mesures de diffusion l’autorité préfectorale a-t-elle pris puisqu’elle a la main sur les hospitalisations sous contraintes ? « Il faut que vous voyiez avec l’agence régionale de santé », nous répondait-on hier matin la préfecture. A l’ARS, la réponse est simple : « On a prévenu tous les services médicaux et d’urgence de la région. » Et le 115 et les foyers etc. ? « Ce n’est pas nous, voyez la préfecture. » Cette dernière n’a pas rappelé pour apporter ces précisions, malgré une nouvelle sollicitation.

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 18 novembre 2011

[Toulouse] Quand la presse s’emmêle

Ca y est les dépêches tombent… passons sur le titre qui montre tout le respect de la bourgeoisie pour son beau principe de « présomption d’innocence », sur les dénominations de « commando » et « d’ultra-gauche » (brr…), sur le fait que la personne aspergée de lacrymo n’ait pas eu d’ITT suite à l’événement, sur l’arrestation  d’immigrés dans le même temps… Nous rappellerons juste que le soutien à ces personnes n’était pas de « trente » personnes, lors du rassemblement devant le tribunal, mais d’une bonne centaine.

Et que cette solidarité ne s’en tiendra pas là.

Toulouse : quatre casseurs écroués

Quatre membres présumés d’un commando qui avait commis des dégradations dans des locaux de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), près de Toulouse, afin de dénoncer l’incarcération des mineurs, ont été mis en examen et emprisonnés, a-t-on appris auprès du parquet. Le 5 juillet, à Labège, en banlieue toulousaine, une dizaine de casseurs, très organisés, vêtus de noir, cagoulés et gantés, ont fait irruption dans le bâtiment de la direction interrégionale de la PJJ. Ils ont saccagé des salles et écrit « nique la justice » ou « porcs » sur les murs. Un salarié avait été aspergé de gaz lacrymogène.

Hier, sept personnes âgées de 21 à 30 ans ont été interpellées dans des squats de Toulouse. Cinq ont été mises en examen et quatre d’entre elles ont été placées en détention pour des faits de dégradation et de violence. Aucune n’est originaire de la région toulousaine, selon le procureur de Toulouse, Michel Valet. Le parquet s’est refusé à préciser les conditions dans lesquelles les enquêteurs sont remontés jusqu’aux suspects. Selon une source proche de l’enquête, ces militants d’ultra gauche, chômeurs ou étudiants, ont agi par conviction, non pour se venger d’une incarcération dans un Etablissement pénitentiaire pour mineurs (EPM).

« C’est rare qu’on interpelle ces gens-là car ils sont très prudents, ils refusent les prélèvements ADN et refusent de répondre lors des interrogatoires », a dit un enquêteur.
Une vingtaine de membres d’un comité de soutien des casseurs présumés a manifesté mercredi devant la brigade de gendarmerie de Saint-Orens, puis devant le palais de justice où ils étaient entendus, pour protester, derrière une banderole affichant « mort aux flics ».

AFP, repris par le Figaro, le 17 novembre 2011

[Toulouse] Quatre personnes toujours en détention

[Toulouse] Perquisitions et arrestations

mis à jour le 17 novembre 2011

Sur les 6 personnes placéEs en garde à vue : 4 misEs en détention provisoire, 2 sont « libéréEs » (1 en contrôle judiciaire, 1 en tant que témoin assisté). L’inculpation est « association de malfaiteurs en vue de dégradations ou de violences envers personnes ».

C’est déjà tout de suite, mise à jour du 17 novembre 2011

Communiqué des insurgés du 15 octobre de Rome – 12 novembre 2011

Communiqué des insurgés du 15 octobre de Rome – 12 novembre 2011

IL N’Y A PAS DE POMMES POURRIES MAIS BEAUCOUP DE FRUITS D’UNE RAGE DIFFUSE

Le 15 octobre a été une grande journée de lutte.

Des milliers de personnes se sont renversées dans les rues pour exprimer leur rage : elles ont attaqué, sans crainte, les lieux du capital, elles ont pris avec joie la marchandise sans payer, elles ont affronté avec courage les charges de la police. Des hommes et des femmes comme toi. Et peut être qu’ils veulent la même chose que toi.

Elles veulent un monde où ce n’est pas l’argent qui guide tous les choix.

Ils veulent un présent dans lequel l’espoir d’un boulot de merde ne soit pas la seule perspective.

Elles veulent une ville qui ne soit pas aux mains de la police.

Ils veulent simplement que tout change. Mais que ça change pour de vrai.

Ce qui est arrivé après les émeutes de San Giovanni (le lieu d’arrivée de la manif’ du 15 octobre, NdT), la chasse au violent, l’invitation à la délation, ce n’est rien d’autre que la triste re-proposition de ce que nous vivons tous les jours. Séparer chaque individu de l’autre, l’isoler, le rendre incapable de s’organiser avec les autres pour lutter pour ce qu’il croit.

L’opération sur les soi-disants «Black-blocs» est en réalité une opération sur la population toute entière qui tôt ou tard te touchera aussi. Aujourd’hui ils sont en train de la faire payer à quelques-uns, mais dès qu’il y aura quelque chose pour lequel tu voudras te battre, dès que tu feras quelque chose de réellement incisif ou dès que tu commettras une «erreur», la police viendra te chercher, toi aussi. Et elle te dira que tu es un violent, qu’il faut que tu suives les règles, qu’il ne faut pas que tu lèves la tête.

La police est partout. Et au fond de toi même, cette chose, tu la sais très bien. La police est tout ce qui garanti la survie de l’état actuel des choses. Tu as à faire avec elle même quand tu ne rencontre pas d’uniformes. La police est dans les machines à billets pour le bus. Elle est sur les trains dans lesquels tu ne peux pas voyager, elle est dans les factures que tu ne peux plus payer, elle est dans les écoles où ils te programment à l’obéissance, elle est dans les banques qui te tiennent en otage, elle est dans les hôpitaux où il te faut avoir un ticket, elle est dans le loyer toujours plus cher, dans les taxes universitaires, elle est dans ta tête.

Et, elle aussi, veut quelque chose de toi. Quelque chose de très précis. Elle te veut esclave d’un travail. Et grâce à cela, construis-toi une famille, achète-toi une voiture que tu vas payer pendant cinq ans, achète-toi une maison que tu paieras pendant toute ta vie. Paie les déchets avec lesquels ils se font des millions en empoissonnant la planète, paie ton essence pour rester bloqué des heures dans le trafic. Travaille au noir ou pendant trois mois et en suite on verra. Enferme-toi à la maison devant internet.

Vis seul. Mange seul. Vis dans la terreur que quelqu’un vienne te voler ces quatre choses que tu es parvenu à t’acheter. Vis dans la peur que quelqu’un te vole ton travail. Balade-toi au centre ville en regardant des vitrines étincelantes où il n’y a rien qui sert vraiment. Continue à demander le Rien. Bois de l’eau à l’arsenic. Respire de la pollution au lieu de l’air. Mange de la merde congelée.

Mais surtout, résigne-toi. Le système est plus grand que toi et tu ne peux rien faire du tout. Le capitalisme, et la catastrophe qu’il porte en lui, est le seul monde possible. Il ne te reste qu’à donner ton vote au dernier gouvernant de garde. Et ne te plains pas, sinon tu pourrais perdre tout cela.

Voilà pourquoi ces personnes ont décidé de ne rien supporter de plus. Elles luttent pour construire un autre présent. Elles ne veulent pas de la dévastation des territoires. Elles ne croient pas au mythe du progrès. Elles ne veulent plus payer des loyers qui coutent la moitié d’un salaire. Elles ne croient plus aux conneries sur la dette. Elles ne se laissent pas tromper par le discours de la crise. Elles ne croient pas dans un état qui répand mort et exploitation en Iraq, en Syrie, en Libye.

Elles ne veulent plus se serrer la ceinture.

Elles veulent des nouvelles relations. Elles veulent arrêter de devoir acheter leur existence. Elles veulent s’organiser avec les autres. Elles veulent avoir du temps pour faire ce qui les rend heureuses. Elles veulent arrêter d’être forcées. Elles veulent saboter le travail, la culture, la société.

C’est vrai, ça ne sera pas deux vitrines et deux voitures brûlées qui vont révolutionner l’existant. Mais derrière ces gestes, il y a plus. Et qui a les yeux pour voir doit regarder plus loin. Des milliers de personnes ont montré qu’elles n’avaient pas peur.

Des journées comme le 15 divisent mais en même temps unissent.

Quelqu’un est déjà prêt.

Et toi ?

Liberté pour tous et toutes.

[Gap] Action de solidarité avec les trois camarades incarcéréEs

[GAP] Action de solidarité avec les trois camarades arrêtés à Nice

Ci-dessous le tract:

L’Union Locale 05 de la CNT-AIT et le Collectif CALUCHA ont appelés à un rassemblement devant la préfecture, en solidarité avec les trois compagnons arrêtés lors du Contre-Sommet du G20. Accusés injustement de porter des armes, ces trois personnes, dont deux sont militants de la section espagnole de l’AIT, ont été jugées en comparution immédiate et incarcérés pour quatre mois dont trois avec sursis, le 4 Novembre 2011.

Le rassemblement organisé la veille, a débuté à 14h par une mobilisation devant la Préfecture et le dépôt d’une lettre formelle à l’attention de la Préfète et demandant la libération des compagnons. Une banderole et des tracts rendaient la mobilisation et son but plus visibles.

Le petit groupe s’est ensuite déplacé dans les rues de Gap pour poursuivre la diffusion auprès des passants et a aboutie sa marche devant les portes du journal régional pour demander qu’un article paraisse sur la question, ce qui a été fait dès le lendemain.

La défense légale des compagnons est en train d’être gérée par les associations humanitaires de Nice. Quelqu’un leur a rendu visite à la Maison Carcérale. Ils sont en bonne santé et ont besoin de soutien. Notre Union Locale, par sa proximité, est en lien direct avec la plus impliquée de ces associations et peut-être contactée pour plus d’informations. Dans les Hautes-Alpes, la suite de la mobilisation est en train de s’organiser.

LIBERATION IMMEDIATE DES 3 DE NICE.

FACE AUX ABUS DU CAPITAL:
SOLIDARITE INTERNATIONALE!

CNT-AIT Union Locale 05

Voir le texte d’appel à la solidarité avec les 3 camarades espagnoles incarcérés