Archives de catégorie : Le travail tue

Center Parcs, Fonderie : question de priorités

Center Parcs, Fonderie : question de priorités

Deux informations qui concernent la Vienne parues cette semaine peuvent interpeller. Leur dénominateur commun : l’emploi. Tout d’abord la bonne nouvelle avec l’annonce par Jean-Pierre Raffarin, de la promesse de Nicolas Sarkozy d’une subvention d’État de 15 millions d’euros pour accompagner la réalisation du Center Parcs du Loudunais, un projet à 200 millions d’euros. L’accent a été mis en particulier sur la création de mille emplois directs ou indirects.

Ensuite la mauvaise nouvelle : le même jour, la presque quasi totalité des 480 salariés de la Fonderie du Poitou Alu décide de repartir pour la grève totale. Ils dénoncent le comportement de leur principal client, le groupe Renault, qui selon eux, ne respecte pas ses engagements en décidant de réduire drastiquement ses commandes de culasses. Malgré le soutien des politiques, rien ne bouge. Sollicité, le président de la République est, là, taisant. A Ingrandes, on s’interroge maintenant sur les priorités affichées, entre un projet touristique et de loisirs, et la survie d’un site industriel.

Leur presse : Nouvelle République, P. B., 27 novembre 2011

Les hypermarchés Auchan condamnés et le système Mulliez

Billet d’humeur du samedi 26 novembre 2011 (Les hypermarchés Auchan condamnés et le système Mulliez)

En ce samedi 26 novembre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? Le tribunal de grande instance de Lille a estimé qu’Auchan n’avait pas respecté la loi sur le Smic et les temps de pause, condamnant le groupe à régulariser la situation pour l’ensemble des salariés concernés. « Le TGI de Lille a reconnu que la loi sur le temps de pause et sur le Smic n’avait pas été respectée par Auchan entre 2000 et 2007, c’est une grande victoire pour nous », a déclaré Me Stéphane Ducrocq, avocat des salariés et de la CFDT. Joint par l’AFP, le groupe de distribution a d’ores et déjà indiqué qu’il avait décidé de faire appel de cette décision.

Les salariés, soutenus par la CFDT et la CGT, reprochaient à Auchan d’avoir violé les conventions collectives en retranchant de leur rémunération deux heures de temps de pause entre 2000 et 2007. Alors que les conventions garantissaient jusqu’en 1999 une rémunération au Smic pour 37 heures travaillées plus deux heures de pause, Auchan a « digéré » ces deux heures dans le temps de travail effectif en profitant de la complexité des dispositions liées au passage aux 35 heures, selon la CFDT.

Cela se traduit par un manque à gagner de 3.000 à 4.000 euros pour chaque salarié concerné, soit un préjudice global de près de 240 millions d’euros, estime la CFDT, même si Auchan a rectifié le tir (en même temps il n’avait pas le choix) depuis janvier 2008 en payant ses employés 36 heures 45. En novembre 2010, le tribunal des prud’hommes de Lannoy (Nord) avait débouté 885 salariés d’Auchan qui avaient assigné la direction du groupe de grande distribution pour non-respect du paiement du Smic. Leur appel doit être examiné en avril 2012, a indiqué Me Ducrocq.

Nous avons encore la preuve par cette  décision de justice du coté antisociale des Mulliez qui pense qu’a s’enrichir sur le dos des ces employé(e)s. Pourtant Mulliez et consort ne sont pas démunis étant la neuvième fortune mondiale avec 25 milliards d’euros en poche et possédant entre autres Phildar, Auchan, Décathlon, Boulanger, Kiabi, Norauto, Midas, Leroy Merlin, Tapis Saint-Maclou, Picwic, Brice, Pimkie ou encore Camaieu devenu Jules, vous parleront sûrement plus. Ajoutons à cette liste : Maco pharma, Kiloutou, Top office, Electro dépôt, Atac, Bricoman, Bricocenter, Déco services, Cosily, 1000 tissus papiers peints, Cultura, Pic pain… N’oublions pas le groupe Agapes (numéro deux de la restauration spécialisée en France, regroupant Flunch, Pizza Paï, Amarine, Les Trois Brasseurs, et So good), la banque Accor, les maisons de retraites « Les Orchidées », la presse catholique qui survit grâce à eux (La Croix du Nord, du Midi, et du Jura, La Voix du Cantal, La Vie Quercynoise, Le Rouergat, etc.). Et ajoutons leurs 43% de participation dans le capital des 3 Suisses, et les quelques Quick et Mac Do franchisés, et la liste et encore bien longue…

Mais bien sur ces braves capitalistes ont préféré passer la frontière pour ne pas laisser une miette au fisc. Comme des dizaines de sociétés établies en Suisse, au Luxembourg, aux Pays Bas, et surtout en Belgique. Car d’après l’économiste, « le meilleur paradis fiscal, c’est la Belgique. Pas d’impôt sur les plus values, ni en termes de propriété ou de succession : c’est génial ! » Récemment, le mouvement s’accélère : «  Ils sont en train de transférer vers la Belgique tous les fonds, malgré le bouclier fiscal ! Sur les cinq derniers mois 2008-2009, ils ont transféré 2,5 milliards de titres des SCA. » À ce jour, plus de trois milliards d’euros sont officiellement placés au Bénélux. Et pourtant l’état français avait tous fait pour les favoriser avec un régime d’imposition avantageux lors des fusions entre sociétés, diminution de l’impôt sur les plus-values, et pour chacun des Mulliez, forte réduction de l’impôt sur la fortune (ISF) : étant gestionnaires de leurs sociétés, leurs capitaux sont considérés comme un outil de travail et ne sont pas soumis à l’ISF ! Que pensez de tous cela ???? Tout comme vous nous pensons qui est temps que tout cela cesse et que par un changement radical de société arrive une société  libertaire et d’autogestion.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!!!

Groupe de Béthune (FA), 26 novembre 2011

[Ingrandes] C’est reparti !

La Fonderie Poitou alu décrète de nouveau le blocus !

Parce que Renault ne leur donne pas assez de boulot, les fondeurs, excédés, ont (re) voté hier la grève et le blocus du site. Le conflit reprend.

 Après la reprise du boulot, la reprise... du blocus.

 Après la reprise du boulot, la reprise… du blocus. – (dr)

 Y ‘en a marre ! On est partis chercher les chaînes et les cadenas. On bloque tout. Trois semaines après leur reprise du travail qui faisait suite au retentissant conflit de deux mois contre un plan drastique de baisse de salaires, plus de 300 salariés de la Fonderie du Poitou alu (deux équipes de jour présentes ainsi que l’équipe bureau et des techniques) ont voté hier après-midi à la quasi-unanimité la reprise du blocage sur les deux sites, l’alu mais aussi la fonte (NDLR : la fonderie fonte est « fournisseur de carters pour Renault, responsable de la situation actuel de FDPA », dixit l’intersyndicale).
 
 » On va se relayer pour faire le blocus jour et nuit  »

« A la Fonte, nos camarades travaillent mais à l’alu, c’est l’inactivité totale. On refait grève. Mais pour les deux usines, on ne laisse plus passer de camions (NDLR : à l’instar de ces deux poids lourds espagnols qui étaient venus chercher des carters et qui sont repartis bredouilles). Les équipes de jour et nuit vont se relayer pour assurer le blocage du site, à commencer par cette nuit. Ce blocage se fait 24 h/24, renouvelable chaque jour en assemblée générale », indique Alain Dubin, de la CGT.
Le motif de ce blocus est simple. Renault, principal client de la Fonderie du Poitou alu (FDPA), s’était engagé le 27 octobre dernier à maintenir ses approvisionnements auprès de FDPA pour permettre d’assurer « le plan de charge d’un futur repreneur ».
 
 » Renault ne respecte pas ses engagements  »

Or, la direction de la marque au losange ne tiendrait pas ses engagements et aurait annoncé une baisse drastique de ses carnets de commande (10.000 culasses par semaine au lieu de 18.000 environ). En clair, Renault ne donnerait plus assez de travail à la FDPA d’Ingrandes. C’est du moins qu’affirment les syndicats.
 
Raffarin interpelle Sarkozy

A l’instar d’autres parlementaires qui ont interpellé le ministre de l’Industrie ces deux derniers jours, le sénateur de la Vienne, Jean-Pierre Raffarin, a pris sa plume pour demander au président de la République, Nicolas Sarkozy, « d’intervenir personnellement dans ce dossier ». L’ex-Premier ministre l’assure : « Ce maintien des commandes par Renault est une condition vitale à la reprise de la société. » Autrement dit, « aucun repreneur ne voudra de nous s’il n’y a pas de carnet de commandes de la part de Renault », vitupère un gréviste.
L’avenir de la FDPA, placée en redressement judiciaire depuis le 20 octobre, risque de se jouer mercredi prochain devant le tribunal de commerce de Nanterre qui « pourrait décider d’une possible liquidation judiciaire avec poursuite d’activité », redoutent les grévistes.
Mais les fondeurs, qui ont récemment mis la pression sur le préfet de la Vienne, sont convaincus de l’issue de la crise : « On se remobilise pour dire haut et fort que Fonderie du Poitou survivra ! »

en savoir plus

Ce qui attend les grévistes aujourd’hui

> Programme. A 11 h : conférence de presse. A 12 h : table ronde avec « une vingtaine de politiques ». Ont été invités Jean Pierre Abelin, Catherine Croutelle, un conseiller de Raffarin…
> Trésorerie. « En trois semaines depuis la reprise, la trésorerie est passée de 40.000 euros à 1,5 million d’euro », selon l’intersyndicale.
> Liquidation ? Mercredi, le tribunal de commerce de Nanterre pourrait liquider la FDPA.
> Assignation. D’après l’intersyndicale, le mandataire judiciaire, Me Basse, devrait assigner en justice Renault lundi pour « non-respect de ses engagements. »
> L’ultimatum du PC. Jean-Claude Monaury et Jean-Louis Faure « mettent au défi » Éric Besson, ministre de l’Industrie, et Carlos Ghosn, patron de Renault, de « venir à Ingrandes ». « S’ils sont courageux, ils viendront. Qu’ils viennent s’expliquer devant les salariés d’Ingrandes ! »
> Montupet, quel toupet ! Les syndicats sont tombés des nues en découvrant que leur ancien patron, Stéphane Magnan, P-DG de Montupet, fait partie en fait d’un comité d’orientation « Réseau de recherche et d’innovation technologique (matériaux et procédés) » qui travaille sous l’égide… du ministère de l’Industrie. « Il est juge et partie dès le début ! On comprend mieux maintenant pourquoi le dossier et les négociations sont si compliqués. »

à suivre

Un repreneur américain a visité l’usine

Selon plusieurs syndicalistes, Hugh Aiken, un entrepreneur américain qui a racheté en 2010 à De Dietrich la fonderie de Niederbronn-les-Bains (Bas-Rhin), a visité mercredi personnellement le site et serait potentiellement intéressé. Cette holding Aiken possède des entreprises en Pologne (800 emplois) et en France (500 emplois). Chiffre d’affaires : 110 millions d’euros. La production est hétéroclite : des pièces pour Volkswagen, pour des machines agricoles mais aussi des corps de chauffe pour chaudières…
D’après un document, M. Aiken se dit « intéressé par la technologie de FDPA et que son objectif est de préserver le tissu industriel en France, en Europe, aux USA, face aux concurrents chinois et indiens ».
Sur un éventuel projet de reprise, l’Américain a précisé qu’une « entreprise comme FDPA ne doit pas rester avec un seul client et doit se diversifier aussi bien en client qu’en production ».
Toutefois, si Renault « n’assure pas des volumes nécessaires sur plusieurs années pour réussir ce projet de diversification, aucun repreneur ne pourra s’engager sur le rachat de FDPA ».

 Nouvelle République, Denys Frétier, 25 novembre 2011

[Saint-Fons, 69] Les salariéEs d’Arkema en grève

Les salariés d’Arkema Saint-Fons en grève après l’annonce de la vente au suisse Klesch

Dans plusieurs usines Arkema, notamment à Saint-Fons, les salariés se sont mis en grève. Ce mouvement social fait suite à l’annonce, mercredi, de la cession du pôle de produits vinyliques (PVC, chlore, soude) au groupe suisse Klesch. Cession n’est pas le terme approprié puisque l’opération aura un impact négatif de 470 millions d’euros sur les comptes de la société française, dont 100 millions sur sa trésorerie ! Arkema va donc payer pour se délester d’une branche qui emploie 1 800 salariés en France, dont 280 à Saint-Fons. Les interrogations portent maintenant sur l’emploi. “Cette cession sent le soufre”, déclare le député André Gerin.

Le pôle de produits vinyliques a beau être considéré comme une activité à faible valeur ajoutée, on a du mal à comprendre qu’Arkema doive payer 470 millions. Cette branche a quand même réalisé l’an dernier 1,1 milliard de chiffre d’affaires. Et elle emploie dans le monde 2 700 personnes. Cela ne vaut-il donc rien ?

Toujours est-il que les marchés ont extrêmement bien réagi à l’annonce de cette “cession”. L’action Arkema figurait ce matin parmi les plus fortes hausses de l’indice boursier SBF 120. Les acteurs financiers ont apprécié qu’Arkema se débarrasse d’une activité jugée peu rentable pour se recentrer sur la chimie dite de spécialité.

Si le PDG d’Arkema, Thierry Le Hénaff, se veut rassurant sur la question de l’emploi en affirmant que “ce projet n’implique pas de restructuration”, les organisations de salariés sont en état d’urgence. Pour la coordination nationale des syndicats CGT, il ne fait aucun doute que “cette décision est purement financière et ne sert qu’à améliorer les comptes de l’entreprise pour les activités restantes”. Elle s’inquiète par ailleurs du profil de Gary Klesch, le repreneur, “un spécialiste du rachat d’activités non rentables au sein de grands groupes”.

Le député de la 14e circonscription, André Gerin, est également très critique : “On croit rêver ! Non seulement le groupe paye mais en plus il assure la main sur le cœur qu’il n’y aura pas de problèmes d’emploi, déclare-t-il. (…)Comment oser nous dire que c’est un projet qui n’impliquera aucune restructuration ? C’est l’abandon pur et simple d’une activité. Nous sommes d’autant plus interrogatifs que le groupe Klesch se concentre sur l’acquisition d’entreprises dans les secteurs les plus variés.”

“On ne nous dit pas tout, ajoute le député. Cette cession sent le soufre. Thierry Le Henaff doit mettre toutes les cartes sur la table. Il y en a plus qu’assez de placer les salariés, les élus, le pays devant le fait accompli.”

Expressions – le blog de Vénissieux, 24 novembre 2011

[Portugal] Grève générale ! Manifs, cocktails molotov et pots de peinture

Portugal: grève générale contre l’austérité, pays au ralenti

Une grève générale a fortement perturbé les transports, les aéroports et les services publics, jeudi au Portugal où des milliers de grévistes ont manifesté contre la politique de rigueur appliquée par le gouvernement en échange d’une aide financière.

Grève générale au Portugal

Les principaux aéroports du pays ont été pratiquement paralysés, des centaines de vols ont été annulés, tandis que le métro de Lisbonne et le service des navettes fluviales n’ont pas circulé provoquant d’importants embouteillages aux heures de pointe dans la capitale.

Dans l’ensemble du pays de nombreuses écoles, bureaux de postes, agences bancaires et services hospitaliers ont été fermés tandis que les services de voirie n’ont pas été assurés.

« Cette grève a eu une forte adhésion« , s’est félicité Manuel Carvalho da Silva, secrétaire général de la CGTP, en s’adressant aux grévistes ayant participé à l’une des nombreuses manifestations convoquées par les syndicats et les mouvements des « indignés » ayant eu lieu dans tout le pays.

« Ni moins de salaire, ni plus d’horaire« , « l’offensive est brutale, la grève est générale ! « , ont scandé à Lisbonne des milliers de personnes en colère.

Quelques incidents

En fin d’après-midi des brèves échauffourées ont eu lieu au pied des marches du Parlement où des manifestants, rapidement contrôlés par les forces de l’ordre, ont renversé des barrières.

Dans la matinée, des incidents avaient déjà été enregistrés à Lisbonne, où des inconnus ont attaqué deux trésoreries à coup de cocktails molotov et pots de peinture sans faire de victimes ni de dégâts importants, selon la police.

Cette grève générale, la septième depuis le retour de la démocratie au Portugal en 1974, a été convoquée par les deux principales centrales syndicales CGTP et UGT.

Plan de rigueur pour assainir les finances et relancer l’économie

Le gouvernement s’est engagé dans un plan de rigueur pour assainir ses finances et relancer son économie en échange d’une assistance financière de 78 milliards d’euros accordée par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.

Outre des augmentations de la TVA et des hausses des prix des transports, l’austérité touchera principalement les fonctionnaires dont les salaires ont été gelés et qui, l’année prochaine, perdront deux de leurs 14 mois de salaire. Dans le privé, la journée de travail pourra être augmentée d’une demi-heure.

Selon des estimations officielles, la rigueur devrait entraîner l’année prochaine une contraction de 3% de l’économie et un chômage record de 13,4%.

Au moment où le Portugal tournait au ralenti en raison de la grève, l’agence Fitch a abaissé d’un cran la note du pays -de « BBB- » à « BB+« – et l’a assorti d’une perspective négative, le reléguant ainsi dans la catégorie des pays à risque.

Presse Bourgeoise – Belga, 24 novembre 2011