Trois articles sur Le Mené, en Bretagne, où les habitant-e-s ont choisi une autonomie énergétique :
Archives de catégorie : Antinucléaire
[Poitiers] Projection-discussion sur la lutte contre les THT
Des nouvelles de Fukushima
Le 5 mai dernier, dans le cadre d’un grand plan de maintenance, le dernier réacteur nucléaire a fermé au Japon, et le pays n’est pas retourné à la bougie. L’heure est-elle pour autant à la fête, pour les antinucléaires que nous sommes ?
Pour perpétuer son modèle capitaliste productiviste, l’Etat recourt à de massives importations d’hydrocarbures, gonflant les factures d’électricité pour les populations de l’archipel. Sans compter la nationalisation de fait de la filiale nucléaire (en vue du démantèlement notamment, mais aussi d’une possible reprise de certaines exploitations), par le biais de subventions massives, qui pèsent elles aussi sur les contribuables.
Du point de vue des conséquences sanitaires, la catastrophe de Fukushima est loin d’être terminée. La gestion en paraît même tout simplement insoluble, on parle de dizaines d’années avait de « régler » le problème. L’entreprise pharaonique de confinement est repoussée aux calendes grecques du fait de la non-maîtrise de ce qui se passe dans le sol, où les coriums s’enfoncent sans que personne ne puisse exactement dire ce qu’ils sont devenus. Une bonne partie des eaux utilisées pour le refroidissement, elles-mêmes contaminées, sont perdues dans la nature.
De plus, le réacteur numéro 4 est truffé de Césium 137 (85 fois plus qu’à Tchernobyl), et sa piscine menace de s’effondrer lors d’une prochaine secousse sismique. Ce qui donnerait alors lieu à un incendie aux conséquences radiologiques considérables. Le Japon fait appel à l’aide internationale pour prévenir cette nouvelle catastrophe, qui frapperait non seulement le Japon mais le monde entier.
Au Japon comme partout, la lutte continue contre cette industrie cauchemardesque, avec son lot de territoires contaminés, de travailleur-euses-s du nucléaire et d’habitant-e-s irradié-e-s, trompé-é-s et méprisé-e-s, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs et ingérables, à stocker durant une période équivalente à celle qui nous sépare des premiers humains ayant peuplé la planète. La lutte continue, contre le nucléaire et le monde sordide qui l’a engendré.
Juanito, Pavillon Noir, 9 mai 2012
[Notre Dame de Cenilly – 50] Arrestations et traque policière des militant-e-s anti-THT
17h00. Une vingtaine de personnes viennent de se faire arrêter.
Ce dimanche 6 mail, des militant et miltantes anti-THT avaient prévu de rejoindre un groupe résidant dans une maison qui avait été rachetée par RTE sur la commune de Notre Dame de Cenilly au lieu-dit l’Aubressière pour un repas, une après-midi de discussion et une soirée musicale.
Parti du rendez-vous traditionnel du dimanche midi à l’ancien château d’eau du Chefresne, le groupe de véhicule des militant-e-s anti-THT n’a jamais pu rejoindre le lieu du repas, bloqués à plusieurs reprises par des forces de gendarmerie et militaires.
Pendant ce temps-là, il semblerait que d’autres composantes de ces forces aux ordres de RTE sont en train d’expulser de leur logement les habitants de cette maison que RTE a vidé de ces habitant-e-s.
Différents groupes sont dispersés dans la campgne environnante chassé par la gendarmerie, les gardes mobiles et autres uniformes.
Il est difficile de faire le point à l’heure actuelle, la crainte étant surtout le sort réservé à nos ami-e-s de la maison de l’Aubressière qui avait déjà fait l’objet d’un pique-nique le 5 novembre 2011.
Contact tél : 06 68 02 24 23.
Rennes info, 6 mai 2012
[Civaux] « sécurité nucléaire » : intrusion réussie d’un poète-escaladeur
Instrusion [sic] dans la centrale nucléaire de Civaux : Hervé Couasnon en garde à vue à Montmorillon
Le fantasque autoproclamé « poète-escaladeur » Hervé Couasnon, familier d’actions autant farfelues que spectaculaires, s’est introduit mercredi pendant une heure et demie sur le site de la centrale nucléaire de Civaux pour interpeller les candidats à la présidentielle. Quelques heures plus tôt, un militant allemand de Greenpeace avait atterri sur le sol de la centrale nucléaire du Bugey, dans l’Ain à une trentaine de kilomètres de Lyon, avec un parapente à moteur dont la voile était à l’effigie de l’organisation.
Le «poète-escaladeur» Hervé Couasnon, se trouve en garde à vue à Montmorillon. A 18 h, le procureur indique n’avoir toujours pris aucune décision à son égard. Selon l’article 413-7 du code pénal, il risque 6 mois de prison et 7.500 € d’amende.
Célèbre pour avoir approché de près en 2002 l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à la tribune de l’Assemblée nationale, Hervé Couasnon a pénétré ce mercredi midi dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Civaux, dite de sécurité. A 12 h 20 précisément, profitant de la sortie d’un camion de livraison, il a déjoué la surveillance des vigiles d’entrée de la centrale et franchi le portail automatique en courant. Là, il a été pris en chasse par le vigile en poste sur ce point de contrôle, et l’alerte a été donnée. Deux cents mètres plus loin, l’individu a tourné à droite, à l’angle d’un premier bâtiment administratif, pour échapper à la vue du vigile, et s’est caché dans un taillis quelques mètres plus loin.
Il a été repéré par les forces de sécurité une bonne heure plus tard, à 13 h 33 précisément. Une fois cerné, il a été interpellé à 13 h 58. Pendant plus d’une heure, les forces de l’ordre ont d’abord cherché à protéger les zones dites « de protection » du site, celles qui abritent, entre autres, le matériel nucléaire. C’est du moins ce qu’avance le directeur de la centrale, Louis Bellegarde. Ce n’est qu’une fois cette mission assurée qu’ils se seraient lancés activement à la recherche de l’individu.
Quand l’alerte a été donnée, les procédures habituelles ont aussitôt été mises en place, à savoir la fermeture de tous les accès au site, l’évacuation des bâtiments de la zone surveillée, le regroupement des agents dans des « points de regroupement », et l’intervention des gendarmes qui ont procédé à l’arrestation. (…)
Le directeur de la centrale juge l’acte « irresponsable. EDF va porte plainte ». A la question : « Considérez vous qu’il y a une faille dans le système de sécurité de la centrale », il répond ceci : « Toutes les consignes ont été respectées à la lettre. Il y a eu une détection et une prise en chasse immédiates, et une mise en sécurité de la zone de protection et à fortiori de la zone nucléaire. Il ne s’est introduit que dans la partie administrative. »
Cependant il précise ceci : « Nous allons tirer toutes les leçons de ce fait, très probablement en installant un deuxième portail automatique à l’entrée du site, créant ainsi un sas de sécurité. Ça faisait partie des modifications qui étaient à l’étude pour sécuriser davantage le site, il y a des chances qu’on accélère le processus après ce qu’il vient de se passer. »
«Je suis à l’intérieur, je suis caché dans un taillis», avait indiqué à l’AFP par téléphone M. Couasnon, originaire de Périgueux, qui avait précisé avoir réussi à pénétrer peu avant 12 h sur le site de la centrale par un portail permettant l’entrée des voitures.
Le «poète-escaladeur», qui s’était lancé dans la course à la présidentielle le 1er avril 2011 avant d’abandonner en février, avait indiqué qu’il souhaitait ainsi demander aux «candidats qui débattront ce soir qu’ils tiennent leurs promesses (…) car les Français en ont marre de la société dans laquelle ils vivent».
Selon la gendarmerie, 25 membres du Peloton spécial de protection de gendarmerie (PSPG) et neuf patrouilles du groupement départemental de gendarmerie de la Vienne, appuyées par deux équipes cynophiles, étaient sur place pour les recherches.
Un habitué des coups d’éclats
- En juillet 2002, Hervé Couasnon, aujourd’hui âgé de 54 ans, avait réussi à s’approcher de Jean-Pierre Raffarin, alors Premier Ministre, à la fin de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, à qui il avait voulu remettre une coupe.
- En novembre 2012, celui qui se fait appeler le « poète-escaladeur », avait failli épingler Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, à son tableau de chasse, aux Assises des libertés locales à Bordeaux, auquel il voulait remettre une coupe et son « press-book », mais il avait été interpellé avant de pouvoir pénétrer dans la Cité mondiale du vin, où se tenaient ces Assises.
- En novembre 2003, il avait escaladé sur l’hôtel de ville de Rennes, jetant dans le vide poèmes et textes de chansons de sa composition aux passants de la rambarde du beffroi, située à une vingtaine de mètres du sol.
Nouvelle République, Anthony Floc’h, 2 mai 2012