Archives de catégorie : Antinucléaire

[Civaux – 86] Monstrueux convoi pour la centrale nucléaire

Un convoi exceptionnel pour la centrale de Civaux

Parti de Creil, ce convoi hors-normes de près de 500 tonnes devrait rallier Civaux vendredi après-midi. A la vitesse de 40 km/heure.

Le convoi exceptionnel transporte un rotor d’alternateur.

L’unité numéro 2 de la centrale de Civaux est en arrêt pour maintenance depuis plusieurs semaines et les différents contrôles techniques ont permis d’observer une défaillance du rotor de l’alternateur qui participe à la fabrication de l’électricité. Conclusion : il faut le changer, et ça n’est pas si simple qu’il y paraît. En effet, la « pièce » à remplacer pèse 250 tonnes à elle seule, et arrive de Creil dans l’Oise. Pour transporter ce rotor à dos de camion, il faut encore le poser dans un sarcophage qui monte le poids total à 275 tonnes ! Après avoir parcouru 400 km en cinq jours, sur une remorque de 128 roues tractée et poussée par deux monstres de 600 CV chacun, le convoi exceptionnel de 457 tonnes devrait arriver à Civaux vendredi, en fin de journée.

« Nous effectuons environ 400 transports de ce type au profit des centrales », explique l’un des membres de l’Agence logistique nationale (dépendant de l’Unité logistique et maintenance d’EDF) qui assure le transport. Le convoi est exceptionnel par son poids qui « nous oblige à n’emprunter que des axes autorisés et même prévus pour cela ». Il faut environ 6 mois de préparation (avec les préfectures et les collectivités traversées) pour obtenir l’arrêté préfectoral valable 6 mois. Les 7 personnes qui constituent l’équipe sont polyvalentes et conduisent aussi bien la voiture ouvreuse (chef de convoi) que les deux puissants camions qui encadrent la remorque : « L’un tire la remorque et l’autre la pousse ou la retient selon la configuration de la route, ce qui nécessite une parfaite coordination entre les deux chauffeurs, d’ailleurs reliés en permanence par radio ». Vitesse de pointe : 40 km/h.

Un parcours semé d’embûches

A Orléans, c’est l’alimentation électrique du tram qui a dû être interrompue le temps du passage. En Indre-et-Loire, l’autoroute a été coupée quelques instants, là c’est une ligne de chemin de fer qui sera traversée… Au nord de Poitiers, des travaux sur un pont obligeront le convoi à effectuer un contournement. Ce n’était pas prévu, mais les experts du convoi savent s’adapter.

De notre bureau d’Orléans

Nouvelle République, 16 mai 2013

Attaques nucléocrates contre des médecins du travail

NdPN : à suivre de très près… comme par hasard les nucléocrates sont de la partie.

Qui veut la peau du médecin de la centrale nucléaire ?

Première en France : trois entreprises portent plainte contre des médecins du travail, qui ont lié les pathologies de salariés à leurs conditions de travail.

Le médecin de la centrale nucléaire de Chinon n’est pourtant pas un débutant. Dominique Huez exerce depuis 1978 et ne compte plus ses interventions, prises de position, publications en faveur de la protection de la santé des salariés. Bref, jusqu’à présent, s’il avait dérangé, ni EDF ni aucune entreprise du Chinonais n’avaient voulu le couler.

Voilà qui vient de changer. La société Orys a porté plainte contre lui devant le Conseil de l’Ordre des médecins, pour manquement à ses « obligations professionnelles et déontologiques ». Ce sous-traitant d’EDF a estimé que le médecin du travail avait outrepassé ses prérogatives en établissant que la pathologie d’un de ses salariés était liée à ses conditions de travail dans l’entreprise.

La centrale nucleaire EDF de Chinon en Indre-et-Loire, le 5 juin 2011 (SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA)

Une première ? A un jour près, une plainte similaire a été déposée contre un autre médecin du travail, dans le même département, par EDF cette fois. Enfin, dans l’Ain, la même procédure a déjà abouti à un blâme, qui fait actuellement l’objet d’un appel. Ce sont les seuls cas que le Conseil national de l’Ordre des médecins recense jusqu’à présent. Les trois premiers en médecine du travail.

« J’ai fait un truc assez banal en fait »

Le 2 décembre 2011, Vincent Abergel débarque dans le cabinet médical, à la centrale de Chinon, se souvient Dominique Huez :

« Il était effondré, il pétait les plombs. Son état ne nécessitait pas d’appeler les pompiers, mais je suis intervenu en urgence parce que sa santé m’a vraiment inquiété. Quand il s’est senti mieux, je lui ai remis le certificat médical que je venais de rédiger. Ça arrivait régulièrement à Chinon. J’ai fait un truc assez banal en fait. »

Le médecin se souvient d’avoir fait parler le patient comme à son habitude. Selon lui, le salarié avait été muté à Chinon, dans un métier qui n’était pas le sien, en guise de punition : sur un chantier précédent, il avait refusé d’intervenir parce qu’il estimait que la sécurité n’y était pas assurée et, depuis, l’employeur lui faisait subir des vexations. Pour Dominique Huez, la situation l’avait amené à développer « une pathologie anxio-dépressive ».

Pour la société Orys, le médecin a développé une analyse qui n’a rien de factuel : il n’a pas respecté, dans son certificat médical, les notions de « prudence » et de « circonspection », comme il est écrit dans la plainte déposée le 19 février et que Rue89 s’est procurée.

Or, le patient constituait un dossier contre son employeur pour harcèlement moral et le certificat du Dr. Huez est venu s’y ajouter. La société a donc demandé au Conseil de l’Ordre de convoquer le médecin à une « conciliation et d’engager des poursuites disciplinaires à [son] encontre ». La démarche a de quoi surprendre. D’autant qu’elle ne concerne pas uniquement le Dr. Huez.

Deux autres médecins poursuivis

Depuis qu’il est en préretraite, Dominique Huez est détaché au CHRU de Tours, à la consultation hospitalière de pathologie professionnelle « souffrance au travail ». Or, dans le même service, un autre médecin du travail a été visé par une plainte similaire. Celle-ci a été rédigée par EDF le 18 février, soit un jour avant celle contre Dominique Huez.

Le médecin concerné, le Dr. Bernadette Berneron, est accusé lui aussi d’avoir jugé l’entreprise. Elle avait été sollicitée par un confrère généraliste, inquiet pour une patiente secrétaire de direction au Centre national d’équipement de production d’électricité. Le généraliste avait écrit, dans un document que Rue89 s’est procuré :

« Merci de voir en consultation [cette personne], âgée de 49 ans pour angoisse, troubles de I’humeur, troubles du sommeil, en rapport avec un stress professionnel majeur depuis environ novembre 2011. »

Le Dr. Berneron avait confirmé l’analyse, dans une réponse au médecin traitant. La patiente a eu copie de cette lettre et l’a ajoutée au dossier qu’elle constitue en vue d’un procès aux prud’hommes contre son employeur.

EDF juge inadmissible qu’elle ait eu accès à la missive, tout comme elle déplore le contenu du courrier. L’électricien a donc saisi à son tour le Conseil départemental de l’ordre (mais n’a pas donné suite à notre demande de précisions). Enfin, dans l’Ain, un médecin du travail de Romorantin a été poursuivi par une étude notariale, et blâmé par le Conseil de l’Ordre. Il a fait appel.

La parade des employeurs

Pourquoi ces trois procédures d’un nouveau type sont-elles déclenchées maintenant ? Pourquoi lancer aujourd’hui la chasse aux écrits des médecins du travail ? Parce que ça peut coûter cher, de plus en plus. L’employeur peut en effet, depuis 2002, être poursuivi s’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés.

A deux reprises déjà, les conditions de travail ont été mises en cause par un tribunal, dans des cas de suicides chez Renault. Tandis que France Télécom doit toujours répondre devant le procureur de la République pour « mise en danger d’autrui et harcèlement moral du fait de méthodes de gestion de nature à porter atteinte à la santé des travailleurs ».

Mais au-delà des suicides et des cas spectaculaires, cette « obligation de résultat » de l’employeur devrait mener de plus en plus de salariés à faire valoir leurs droits aux prud’hommes, estime François Desriaux, rédacteur en chef de Santé & Travail :

« Auparavant, seules les affaires de maladies professionnelles allaient en justice. Aujourd’hui, la femme de 55 ans qui n’est pas malade, mais usée par des années de travail, s’il elle est licenciée parce que déclarée inapte, comme cela arrive, peut se retourner contre son employeur qui n’a pas veillé à sa santé. »

Alors, du côté des employeurs, on cherche des parades.

Conciliation, piège à con ?

Dominique Huez a déjà prévenu qu’il risquait de ne pas se rendre à l’audience de conciliation qui a lieu mardi 7 mai avec la société Orys :

« Je suis tout à fait d’accord pour m’expliquer avec l’Ordre sur ma pratique déontologique, mais l’Ordre ne peut pas méconnaître que je ne peux pas m’exprimer devant un employeur sur le dossier médical de l’un de ses salariés. Ça m’est interdit par la loi. »

C’est son « droit le plus absolu », commente le secrétaire général de l’Ordre des médecins, Walter Vorhauer. Dans ce cas-là, direction la chambre disciplinaire de premier instance. Là, le magistrat examine la plainte et décide s’il elle recevable ou non, et s’il y a matière à sanction.

Pour Walter Vorhauer :

« Il n’est pas inintéressant de voir arriver cette affaire. C’est important de voir ce que vont dire les juges. Si une jurisprudence est établie en faveur des médecins, les entreprises vont arrêter de les poursuivre. »

Elsa Fayner, Rue 89-Eco, 6 mai 2013

Isao Hashimoto – Vidéo instructive sur les explosions nucléaires de 1945 à 1998

NdPN : cette vidéo d’Isao Hashimoto recense les explosions nucléaires officielles ayant frappé la planète de 1945 à 1998. Effrayant : combien de fric engouffré là-dedans ? Quelle quantité monstrueuse de radiations ? A noter que les essais nord-coréens ne sont pas recensés, ayant eu lieu postérieurement. Deux pays suspectés d’essais nucléaires (Israël et Afrique du Sud) ne figurent pas non plus.

isao hashimoto

[« Éventuellement sur demande du préfet, prendre de l’iode »] Que faire en cas d’incident nucléaire ?

Rassurez-vous, nous n’avons pas changé notre manière de communiquer ni d’axe éditorial, ToutPoitiers est toujours le site utile, pratique et citoyen sur Poitiers et les environs mais sans être alarmiste, pro ou anti-nucléaire, les faits parlent d’eux-mêmes : nous vivons à une trentaine de kilomètres d’une centrale nucléaire.

Poitiers étant en-dehors du périmètre de protection (10 km autour de la centrale), nous sommes donc exclus du Plan Particulier d’Intervention (PPI) et il n’est pas possible d’obtenir facilement des informations sur la conduite à tenir en cas de problème, puisque les réglements disent que nous ne craignons rien.

Nous avons donc décidé de partager avec vous la brochure officielle éditée par la Préfecture de la Vienne : « Que faire en cas d’accident ? »

Ce billet et les informations qu’il contient ne sont donc d’aucune utilité, tant pis ou plutôt tant mieux !

Quelques liens officiels sur le sujet :

Page officielle de la centrale : http://civaux.edf.com

La CLI de Civaux, instance indépendante dont la mission est l’information du public sur l’activité du CNPE de Civaux : http://www.cli-civaux.fr/

Sur le site de l’ASN : http://www.asn.fr/index.php/L-ASN-en-region/Division-de-Bordeaux/Centrales-nucleaires/Centrale-nucleaire-de-Civaux

Document

Cliquez sur le document pour le consulter…

 Brochure : Que faire en cas d’accident ?

ToutPoitiers, 25/04/2013

Les militants anti-nucléaire se mobilisent à Poitiers

La coordination poitevine pour la sortie du nucléaire commémore l’accident de Tchernobyl cet après midi à travers un rassemblement place Leclerc à Poitiers, annoncé à 17h30. Parallèlement, le Collectif poitevin pour l’arrêt immédiat du nucléaire organise une projection-débat autour de deux films contre le nucléaire, samedi 27 avril, à la maison du Peuple, 21 bis rue Arsène Orillard, à Poitiers. Projection à 14 h 37 de « R.A.S. Nucléaire, rien à signaler », Documentaire (Belgique/France 2009 58′) et à 20h02 : « THT, Remballe Ton Élek ! » (Doc auto-média France 2012 42′). Entrée libre.

Presse radioactive (La Nouvelle République)
26/04/2013

Week End d’inauguration de la grange de Montabot du 17 au 20 mai 2013

Une grange pour s’organiser…

Depuis l’action à Valognes contre le train “Castor” en novembre 2011, jusqu’aux moments forts de la lutte contre la ligne Très Haute Tension (THT) Cotentin-Maine en 2011 et 2012, des personnes se sont rencontrées et se sont organisées pour lutter contre le nucléaire et son monde.

Afin de continuer sur cette lancée, il semble important de pouvoir disposer d’un lieu collectif comme a pu l’être le bois occupé de la Bévinière sur la commune du Chefresne.

affiche montabot finie

Une grange, au lieu-dit la Bossardière sur la commune de Montabot (50), s’érige maintenant non loin des pylônes comme un défi face à l’imposition de la ligne THT à coups de bâtons. Il existe donc un lieu pérenne pour relayer et faire perdurer l’actualité de la lutte anti-nucléaire dans la Manche et ailleurs, être le relai de vos luttes ou simplement pour se réunir et échanger.

En effet, cet endroit constitue un point d’information et de convergences des initiatives d’ici (EPR, THT, transports castors, etc) et d’ailleurs (Poubelle radioactive de Bure, Iter, Astrid, THT partout, mines d’uranium) contre le nucléaire et aussi contre d’autres projets assez proches dans l’idéologie d’aménagement de nos espaces et de nos vies, tel celui de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, les lignes à Grande Vitesse, de la traçabilité en général et du fichage génétique en particulier.

Il s’agit aussi d’un point d’ancrage de la lutte où se déroule un chantier permanent d’échanges de savoirs et de pratiques émancipatrices (autonomie énergétique, écoconstruction, rénovation du bâti ancien, permacultures de plantes médicinales et potagères….).

Du 17 au 20 Mai 2013, la grange ouvrira ses portes au grand jour.

Vous découvrirez la grange à travers des expos, ses débrouilles quotidiennes, son camping, sa cantine prix libre.

ProgDetaillee

Parce qu’il ne faudrait pas croire que tout s’arrête avec la mise en service d’une ligne T.H.T.

Parce qu’il est essentiel pour nous de poursuivre les débats entamés lors de cette lutte, et d’anticiper les pièges des nécro-industries auxquelles nous seront confronté.e.s ici et ailleurs.

Parce que nous imaginons qu’une organisation sans intérêt de pouvoir ni hiérarchie, pourrait submerger nos décideurs.

Parce que nous voulons faire en sorte que plus aucun.e oligarque ou bureaucrate ne puisse juger et décider du cheminement de nos vies à notre place.

Nous vous invitons au week-end d’inauguration de la grange de Montabot, où grâce à un travail d’élaboration collective, nous cherchons à nous donner les moyens matériels de renvoyer dans leur coin l’État et les mafias publiques ou privées. Nous prendrons le temps qu’il faut pour saper leur infecte besogne, mais ici une pierre est posée, et nous savons que ce sont nos solidarités que l’État craint avant tout. Même si une nouvelle ligne T.H.T se dresse désormais dans le bocage Normand, la lutte liée à ces tentacules de la pieuvre nucléaire est loin d’être enterrée.

Comment venir à la grange ? La Bossardière, à Montabot dans la Manche (50)
Sur la D98 entre Percy et Tessy, la Bossardière se trouve au bout du deuxième chemin sur la gauche après le pylône 223 lorsqu’on vient de Percy.

Assemblée anti-THT, 12/04/2013