NdPN : Si l’espoir fait vivre, si la situation sociale suscite des engagements militants sincères, un peu d’histoire sociale et de clarté politique ne font pas de mal, histoire de s’épargner déception, perte de temps et d’énergie militantes dans des impasses éculées. Entre l’alliance avec une bureaucratie PCF forte d’une histoire remarquablement constante de trahisons politiques et sociales, et celle avec une direction d’EELV qui tente avec un zèle assez admirable de rattraper son retard sur le PCF en la matière, l’espoir quelque peu naïf de nombreux.ses militant.e.s de base du Front de gauche de constituer un « pôle d’attraction ouvert » semble être confronté à la réalité banale des stratégies de pouvoir inhérentes aux partis représentativistes. Si le but est d’en finir avec les inégalités politiques, économiques et sociales, mieux vaut fuir comme la peste les écueils archiconnus d’inconséquences telles que la fin du pouvoir par la « conquête du pouvoir », la fin du capitalisme par sa « régulation », la fin des discriminations par le « droit » au sein d’institutions étatistes et bourgeoises. L’émancipation des opprimé.e.s, des exploité.e.s et des discriminé.e.s passe par l’organisation de leur autonomie et leurs luttes, et non par ces chimères pathétiques rabâchées depuis des lustres par la gauche, ayant déjà plus qu’amplement démontré non seulement leur impuissance, mais aussi leur nocivité dans les luttes sociales.
» Pas de candidatures Front de gauche «
Les candidats aux sénatoriales Gisèle Jean et Patrick Coronas, présentés sous la bannière Front de gauche, ont créé une polémique. Décryptage.
Cela ressemble à une déclaration de guerre, pour ceux qui s’en réclament, lorsque Gisèle Jean et Patrick Coronas, candidats aux sénatoriales, annoncent : « Nous avons été candidats pour le Front de Gauche et nous le serons à nouveau… » La réponse n’a pas tardé : « C’est scandaleux, c’est une manipulation et le Front de gauche départemental n’avait pas besoin de ça », réagit Jacques Arfeuillère (*), chargé de communication au Parti de Gauche (PG). Et il n’est pas le seul à monter au front : « Pour le Parti communiste français, le Front de gauche est un instrument, pour nous c’est un projet d’avenir », précise Séverine Lenhard, co-secrétaire du PG. Son homologue, Christian Morisset (**) assure que « jamais nous n’aurions accepté d’être représentés par quelqu’un qui a passé un accord politique avec le Parti socialiste pour les élections municipales à Poitiers de mars 2014 ».
Petit rappel pour comprendre la fracture : en juin dernier, le Front de gauche (PG, PCF, et Ensemble) rencontre EE-LV pour une liste commune à la gauche du PS dans le cadre des élections sénatoriales. Le Parti communiste français refuse cette union à cause de la présence Verts. Les négociations échouent.
« Il n’y a pas de candidatures Front de gauche aux sénatoriales dans la Vienne », répètent à l’envi les responsables du Parti de gauche. D’autant moins que deux candidatures seront présentées, vendredi, lors d’une conférence de presse : « Nous annoncerons une liste commune Parti de gauche et Europe Ecologie-Les Verts », promet Jacques Arfeuillère. Avec l’ambition de porter un message politique : « Nous nous exprimerons contre les politiques anti-austérité, contre une réforme territoriale antidémocratique, pour une autre république », explique l’élu poitevin. Ajoutant : « Comment ne pas penser alors qu’il y aurait donc, au sein du Front de Gauche, deux conceptions bien différentes entre ceux qui utilisent l’étiquette à des fins électorales et ceux qui cherchent obstinément à faire de celui-ci un pôle d’attraction ouvert. La première est suicidaire. Un démenti et une mise au point publique des candidats sont nécessaires. »
(*) Jacques Arfeuillère, (PG) conseil municipal, conseiller communautaire à Poitiers. (**) Jean-Luc Morisset, conseiller municipal d’opposition à Chauvigny.