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[Tours] Appel antifasciste et anticapitaliste

Appel antifasciste et anticapitaliste

Prochainement, Vox Populi appelle, comme chaque année, à une marche aux flambeaux pour célébrer une soi-disant « fierté tourangelle ». Comme par hasard, cette marche prend la forme des rassemblements fascistes du début du 20e siècle. Leur discours, tout comme celui de l’extrême droite en général, substitue les termes de« culture » et « d’identité » à celui de « race » pour se rendre présentable. Il renoue avec le « national-socialisme » pour s’autodésigner, en temps de crise, comme seule alternative au capitalisme. Ainsi, l’extrême droite cherche à récupérer les classes précarisées et à manipuler les peurs et le ressentiment en désignant des boucs-émissaires.

Que la préfecture et la mairie n’aient toujours pas appelé à dissoudre une telle organisation ne nous étonne pas puisqu’il est clair que, comme en Grèce avec le parti « Aube Dorée », des liens de complicité et des affinités peuvent exister entre ce type d’organisation et les services de l’État, notamment la police. En effet, des fascistes qui s’organisent pour faire le « sale boulot », c’est quand même bien pratique. Selon nous, la promotion de l’ordre et de la sécurité par nos dirigeants et les capitalistes a pour but de nous diviser afin de consolider le pouvoir en place. Quoi de mieux que nous isoler, monter les travailleurs et les populations les unes contre les autres sur la base de leur religion ou de leur couleur de peau, pour que nous ne remettions pas en cause l’ordre qui nous domine ? Le racisme comme technique de gestion, de répression et comme arme des politiciens et du patronat. Face à cela, nous ne pouvons pas laisser faire et rester passifs.

Il s’agit désormais de nous organiser contre le capitalisme et les formes de misère et de réaction qu’il produit. Nous voulons réaffirmer des valeurs de solidarité, d’entraide, de partage et d’autoorganisation face à l’État et au patronat. Nous proposons donc à ceux et celles qui le souhaitent de se réunir régulièrement, de s’informer des différentes luttes et initiatives existantes à Tours, de s’organiser et d’agir.

La réaction envahit le champ politique, organisons la résistance ! Contre le fascisme et le capitalisme. Pour la solidarité, la démocratie directe et la mise en commun des richesses.

Projection mercredi 23 janvier du documentaire « La raison du plus fort », rendez-vous à 17h45, devant Thélème aux Tanneurs.

Manifestation samedi 26 janvier pour contrer leur marche aux flambeaux, rendez-vous à 19h15, place du Grand Marché.

Comité de lutte de Tours : clat@riseup.net

Vu sur Indymedia Paris-IDF, 17 janvier 2013

[Poitiers] Soirée réunion publique, sur le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

Non à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes !

Vinquons Vinci et son capitalisme !

Notre lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes dépasse le simple soutien à une lutte extérieure que nous trouverions juste. C’est aussi NOTRE lutte…

Quand nous disons que nous rejetons « l’aéroport ET son monde », ce n’est pas juste une formule convenue. Des projets comme celui de Notre-Dame-des-Landes, nous en avons tout autour de nous, qui articulent les intérêts de grandes entreprises avec l’esprit mégalo de politiques haut placés – ainsi, dans notre région, la ligne à grande vitesse (LGV) entre Poitiers et Limoges et celle, déjà en chantier, entre Tours et Bordeaux pour obtenir un gain de temps dérisoire. Notre lutte s’inscrit contre un énième partenariat public-privé (PPP) entre l’Etat et le groupe Vinci – leader mondial du BTP impliqué dans de nombreux autres projets –, dans lequel des centaines de millions d’euros d’argent public sont investis dans un projet inutile.

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement un aéroport, c’est le monde qui va avec et qui a un nom, le capitalisme, qu’il soit géré par la droite ou par la gauche : une forme d’organisation sociale basée sur la domination et l’exploitation du travail et sur la dépossession par la force armée, avec comme conséquences la misère aux quatre coins de la planète et le saccage des ressources dites naturelles. C’est une lutte contre la planification territoriale qui redessine les paysages et les territoires pour le seul confort des classes les plus aisées, concentrées dans les grandes métropoles où les plus pauvres sont rejetés dans des quartiers ghettos surveillés et encadrés. Ces métropoles sont en effet reliées entre elles par les LGV, autoroutes et autres aéroports, autant d’infrastructures permettant de traverser le plus vite possible des territoires consacrés à l’agriculture industrielle – qui condamne chaque jour des petites et moyennes exploitations à disparaître – et à des zones récréatives et touristiques. Des territoires entretenus par une population rurale reléguée au rang de « jardinier de la nature » dans un espace de plus en plus privé de services publics et de revenus décents. Une métropolisation qui confisque et détruit les terres agricoles de moins en moins nombreuses, entraînant misère et saccage de l’environnement.

La lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rassemble tous ces enjeux et converge vers toutes les autres luttes anticapitalistes.

C’est une lutte collective qui nous concerne tous et toutes, en ce qu’elle réunit des personnes aux horizons et sensibilités variés en faisant naître rencontres et solidarités.

C’est pourquoi nous vous invitons à venir en discuter vendredi 18 janvier à 19 heures salle Timbaud (rue Saint-Paul à Poitiers). Un film retraçant la lutte de Notre-Dame-des-Landes sera projeté en introduction à la discussion.

Comité poitevin contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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Mail du 13 janvier 2013

Notre-Dame-des-Landes : un camarade passe en procès

Témoignage : Jeudi 18 octobre, Notre-Dame-des-Landes, troisième jour de l’opération César

Il est 10 heures du matin. Je quitte la Vache Rit à pied en direction du bourg de NDDL. Arrivé au lieu-dit Les Ardillières, barrage de Police. Contrôle des identités. Je n’ai pas mes papiers. Je donne nom, prénom, adresse, date et lieu de naissance. Mais ça ne suffit pas aux Gendarmes envoyés spécialement de Fresnay-sur-Sarthe pour me pourrir la journée. Ils m’emmènent à la Gendarmerie de La-Chapelle-sur-Erdre pour une « vérification d’identité ». On m’installe dans un bureau avec six robocops locaux.« Qu’est-ce qu’il a fait celui-là ?
- Il a pas ses papiers.
- Comme par hasard !
- Et il a pas non plus de téléphone, et personne ne peut l’identifier.
- Evidemment. Ça serait trop facile. »Après m’avoir fait la morale sur l’immense danger que je courais en sortant sans mes papiers, une gentille fliquette m’annonce qu’elle va procéder à des « relevés anthropologiques » sur ma personne. Après lui avoir demandé la nature de ces relevés (en l’occurrence, prise d’empreintes digitales et photos), je l’informe de mon refus de me soumettre à ceux-ci. On dirait que les gendarmes se sont passé le mot car ils défilent les uns après les autres dans le bureau pour essayer de me faire changer d’avis, chacun usant d’une technique différente. Un flic me montre des photos de moi à 10 ans ainsi que les PV qui vont avec. Photos et PV qui n’avaient pas été informatisés à l’époque et que les gendarmes ne sont normalement pas autorisés à conserver dans leurs fichiers après mes 18 ans. Il me dit que c’est lui qui a pris ma déposition il y a dix ans, dans un petit village normand. Quel hasard ! J’en conclue qu’il a réussi à m’identifier. Il me répond qu’il ne me reconnait pas, que les photos sont trop vieilles. Un autre flic se connecte sur Facebook avec son compte perso et il retrouve un ancien compte m’appartenant que je pensais avoir supprimé. C’est probablement là qu’il retrouvera le nom d’un de mes anciens employeurs à qui il téléphonera le jour même pour vérifier mon identité. Malgré tous ces éléments, les flics maintiennent qu’il n’est pas possible de m’identifier tant que je refuse de filer mes empreintes. C’est à ce moment que je comprends que la consigne « zéro arrestation » a été levée, que je suis le premier à me faire choper et que je vais leur servir de souffre-douleur. J’aperçois la procureure de Saint-Nazaire, elle est dans les locaux. On me dit que c’est elle qui a ordonné les relevés et qu’elle vient de décider de me placer en garde-à-vue suite à mon refus. Je refuse de signer le PV, je demande un toubib et un avocat. Je suis transféré à Nort-sur-Erdre vers midi. Pendant ce temps, à l’autre bout de la France, la Gendarmerie de mon village se pointe chez moi pour vérifier que c’est bien là que j’habite. Manque de pot, il n’y a personne et pas de nom sur la boîte aux lettres. En garde-à-vue je n’ai (presque) rien à déclarer. Oui, non, je refuse de répondre, je veux voir un avocat. Le commis d’office arrive en fin d’aprem, on nous auditionne (grâce à mon absence de collaboration, aucune audition n’aura duré plus de cinq minutes), je refuse encore de signer et je finis tout de même par sortir, malgré les menaces des gendarmes sarthois (« si tu parles pas, on te garde 48 heures »).Refuser de donner ses empreintes (et son ADN) est plus que jamais nécessaire face au fichage généralisé. Les flics disposent déjà de nombreux éléments pour nous identifier (Facebook, leurs propres fichiers, les anciens employeurs …), ne leur en donnons pas plus. Si vous êtes sur Saint-Nazaire le 22 janvier 2013 et que vous ne savez pas quoi faire dans l’après-midi, je vous invite à mon premier procès au pénal, à 14 heures au TGI (rue Albert de Mun). Ça ne va pas être le procès du siècle mais un peu de soutien sera le bienvenu. Nique le fichage et vive la ZAD. Camille.

Vu sur zad.nadir.org, 10 janvier 2013