Archives de catégorie : Alternatives en actes

[Les Ormes – 86] Cannabis : répression de jardiniers

NdPN : le cannabis est une plante interdite à la culture, et de nombreux jardiniers finissent devant la justice bourgeoise, même quand il ne s’agit que de consommation personnelle. Ils n’est pas rare qu’ils soient plus sévèrement condamnés que des petits commerçants de shit ou de beu. Faut-il interdire et arracher les diverses espèces de plantes sauvages qui défoncent, de certaines solanacées toxiques aux champignons, en passant par des variétés très communes de laitue sauvage ? Sans entrer dans le débat de la nocivité ou non de ladite plante comparée aux ravages du tabac ou de l’alcool, on voit bien l’absurdité de l’interdiction et de la répression d’une pratique qui, bien souvent, n’est qu’un palliatif au désarroi social. Par ailleurs, dans cet exemple précis relaté par la Nouvelle République, ne s’agit-il pas ici d’empêcher des gens, qui de fait consomment, de s’approprier leur environnement de façon plus autonome, sans passer par les circuits marchands ? 

Du cannabis découvert en plein bois

A la mi septembre, il était porté à la connaissance de la brigade de gendarmerie des Ormes la présence, dans un bois de la circonscription, d’une trentaine de pots contenant des pieds de cannabis.

Arrêtés en plein arrosage

A proximité, se trouvait le nécessaire pour arroser et entretenir ladite culture. Une enquête était ouverte et, après de nombreuses surveillances et investigations, les « jardiniers » ont pu être identifiés et interpellés alors qu’ils venaient arroser leur culture.
Auditionnés, ils répondront de leurs actes prochainement devant la justice.

Extrait d’un article de la Nouvelle République, 9 octobre 2014

 

[Poitiers] 9 août : auberge espagnole pour l’Altertour !

Bonjour,
En ce début août, alors que les rues de Poitiers se vident et que la ville semble dormir, il se passe quand même quelques trucs chouettes dans le coin, et notamment le passage de l’Altertour et de sa centaine d’altercyclistes!
Qu’est ce donc que cet événement? Une randonnée à vélo, opposée au dopage sportif et à la compétition, qui depuis 7 ans choisit un itinéraire traversant différentes régions à la rencontre d’alternatives de territoire. Cette année, allant de Saint Etienne à La Rochelle, leur route passe par Poitiers les 8 et 9 aout.
Ayant pour lieu d’accueil la Gibbeuse sur le coteau de la Mérigotte, ils auront l’occasion de découvrir des actions militantes comme Jardinature, l’Atelier du Petit Plateau, Incroyables Comestibles ou encore la Regratterie mais aussi un habitat partagé passif, un système de potabilisation de l’eau de pluie, des moyens de reconnaissance de plantes sauvages comestibles des environs ..

Vous pouvez aller sur le site internet de l’AlterTour pour plus d’infos..

Et pour fêter leur venue et permettre un temps de rencontre et d’échange festif, nous vous invitons à venir partager la soirée du samedi 9 aout, à partir de 19H30, à la Ressourcerie, au 80 rue Jean Mermoz à Poitiers

En mode auberge espagnole, venez munis de vos plats préférés et/ou grillades. Un espace barbecue sera à notre disposition pour que cette soirée estivale reste dans les annales!

Au plaisir de partager cet évènement ensemble!
Reçu par mail des genTEs de la Gibbeuse, 2 août 2014

[Poitiers] Gratiferia réussie

NdPN : le partage à plus large échelle que le voisinage, ça vous dit ? la gratiferia d’hier à Poitiers a attiré plein de monde, et a été l’occasion de faire partager un certain nombre d’alternatives locales. L’événement démontre aussi que les craintes de rafle pour revente étaient injustifiées : la responsabilisation collective a suffi. Et si on étendait la « gratiferia » (qui n’est qu’un autre nom pour la pratique du magasin libre) à toutes les activités humaines, en fédérant les initiatives et en développant l’organisation collective ? Au risque d’employer des gros mots, cela pourrait aussi s’appeler le communisme anarchiste.

Carton plein et greniers vides à la gratiféria de Beaulieu

Ils avaient le sourire, hier après-midi, les quinze bénévoles en service civique arborant les tee-shirts orange de l’association Unis-Cité. La première gratiféria de Poitiers, organisée sur la place des Templiers de Beaulieu, a connu un beau succès, ce dimanche.

« Il y a eu quelques abus, au début de la journée, car certains n’avaient pas bien compris le principe de la manifestation, explique Camille, l’une des organisatrices. Tout ce qui nous a été amené a été donné pour bénéficier à ceux qui en ont réellement besoin Pas pour être revendu aussitôt ! »
Coordinateur d’Unis-Cité sur Poitiers, Vincent de Rocher estime, quant à lui, que ces abus constituent une infime minorité des quelque 3.000 personnes qui ont fréquenté cette première gratiféria.
Récemment revenu sur Poitiers après quelques années à Bordeaux, Maxime avait entendu parler de la gratiféria sur les réseaux sociaux : « C’est une très bonne initiative. Dans notre société de surconsommation, tout ce qui peut limiter le gâchis est une bonne idée. »
En milieu d’après-midi, sept choristes des Folyglottes (la chorale des Ateliers de la calebasse) ont également assuré l’animation musicale a cappella : « On est venu offrir un peu de bonheur aux gens. Les faire voyager à travers les chansons du monde. » La preuve que le don n’est pas seulement une affaire matérielle.

Laurent Favreuille, Nouvelle République, 16 juin 2014

[Poitiers] Gratiferia le 15 juin

NdPN : ce que La Nouvelle République nous présente là aujourd’hui est déjà une pratique bien connue des anti-autoritaires (magasin gratuit, « free shop »). Il ne s’agit ni plus ni moins que de la vieille proposition anarchiste de socialisation de biens et de services, qui pourrait s’organiser à bien plus vaste ampleur (production, échange et distribution) et échelle (territoires), comme pendant la révolution libertaire espagnole, dans des milliers de collectivités agricoles et industrielles. A condition d’abattre le monopole capitaliste et étatique sur nos conditions de vie, induisant privatisation, exclusion, et destruction des espaces d’expérimentation autogestionnaire. A défaut de cette dimension plus large, ce genre d’événements ne peut que verser dans le caritatif (voir d’ailleurs la fin de l’article), qui a toujours fait office de soupape contre l’injustice sociale et d’étouffoir contre la révolte.

Première  » Gratiferia  » organisée dans la ville

Je donne des objets, des vêtements ou des meubles, tu prends, c’est gratuit. Une initiative de jeunes en service civique. A découvrir dimanche à Beaulieu.

Les habitants de Poitiers vont enfin bénéficier d’une « Gratiferia » *. Elle prendra forme le dimanche 15 juin, place des Templiers à Beaulieu. Une « gratiferia » ressemble à un vide greniers à la grande différence que les objets, vêtements ou meubles ne sont pas vendus mais donnés. Le slogan des Grafitériens : « Donnez ce que vous voulez (ou rien du tout) ! Repartez avec ce qui vous plaît ! »

> Nettoyage de printemps. A l’initiative de cette première édition en lien avec l’association Unis-Cités, quatorze jeunes en service civique appartenant à la promotion « Rêve et réalise ». Ils élaborent des projets personnels et collectifs. Ils vont donner aux Poitevins l’occasion de faire un nettoyage de printemps dans leurs appartements ou maisons.
> Usés mais utilisables. « Les participants apportent des choses usées mais utilisables lors des permanences que nous mettons en place dans notre local place des Templiers (NDLR : lire par ailleurs) ou le jour même sur le lieu de la Grafiteria », précisent Rhifar Garrigues et Catherine Taïeb, deux organisatrices.
> Au sujet des meubles. Ceux-ci risquant être encombrants, les donateurs sont invités à présenter leurs propositions par téléphone. Elles seront écrites sur un panneau. Les contacts seront communiqués par Unis-Cités aux personnes qui désirent en prendre possession. Les deux parties conviendront d’un rendez-vous.
> Donner aussi du savoir-faire. La démarche va bien au-delà des dons matériels puisque les Poitevins sont invités à apporter leur savoir-faire et à les présenter. Ils peuvent aussi prêter main-forte aux organisateurs. Des associations ont annoncé leur venue, par exemple « Les incroyables comestibles ». Des ateliers permettront au public de s’initier à diverses pratiques dont la fabrication de papier.
> Des médiateurs à la rescousse. Les jeunes seront là pour recevoir les dons, les trier par catégorie, les disposer sur les tables et accompagner les visiteurs néophytes en matière de Gratiferia. Une gratuité à cette échelle en perturbe plus d’un.

* Gratiferia signifie en espagnol foire gratuite. Le concept a été imaginé en 2010 par un jeune Argentin. Il gagne de plus en plus de terrain (site internet : www.greenetvert.fr).

en savoir plus

Ce qui reste ne sera pas perdu

Si ce qui a été donné n’a pas trouvé preneur à la fin de la journée, des associations (Croix-Rouge, Secours catholique, Secours populaire…) et les Compagnons d’Emmaüs pourront venir les récupérer. Pour Vincent de Rocher, coordonnateur du groupe de jeunes « Rêve et réalise », la gratuité de la manifestation qui est ponctuelle n’a pas de répercussion sur l’activité d’Emmaüs. « Nous avons un but commun, c’est aider les gens », remarque Catherine Taïeb.

pratique

> Gratiferia. Dimanche 15 juin, de 10 h à 17 h sur le parking de la place des Templiers, quartier de Beaulieu.
> Dépôts des objets. Les lundis (sauf jours fériés) de 10 h à 17 h et les mercredis de 14 h à 16 h au 43 place des Templiers. Pour les encombrants, prévenir avant par téléphone ou par mail.
> Proposition de services. Les mêmes jours et sur le même lieu ou par téléphone ou par mail.
> Contacts. Vincent de Rocher, tél. 06.69.24.66.53
ou vderocher@ unicite.fr www.uniscite.fr

Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 2 juin 2014