Archives de catégorie : La rue grogne

[Sénégal] Wade dégage !

[Sénégal] Wade dégage !

Sénégal/présidentielle : un policier tué dans des violences à Dakar

Un policier a été tué dans la nuit de vendredi à samedi à Dakar lors de violences qui ont éclaté après la publication de la liste des candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour la présidentielle de février, a appris l’AFP de source policière.

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Ils ont tué un policier, a affirmé le commissaire de police Arona Sy, sans donner les circonstances de cette mort survenue lors de violences entre policiers et jeunes opposants à une nouvelle candidature du président Abdoulaye Wade qui a été validée par le Conseil constitutionnel.

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Dès l’annonce de la validation de la candidature du président Wade et du rejet de celle du chanteur Youssou Ndour, des jeunes rassemblés depuis des heures sur une place de Dakar à l’appel de l’opposition ont jeté des pierres sur les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène et de matraque.

Les jeunes, armés de barres de fer, ont également mis le feu à des pneus et des courses-poursuites entre eux et les policiers se sont engagées dans les rues adjacentes à la Place de l’Obélisque.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1327717875.jpgLes forces de l’ordre s’étaient déployées aux alentours de l’assemblée nationale, du Sénat, et aux abords de l’hôpital principal. Même décor du côté de la place de l’indépendance, à la chambre de commerce. Sans parler de la place de l’obélisque qui abritait la manifestation du M23 ce vendredi.

Les violences se poursuivaient dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs quartiers de Dakar, selon un témoin et des médias privés.

Je vois des feux, impossible de passer. Ça brûle à Sacré-Cœur (centre), sur la VDN, une route menant au nord de la ville, a déclaré à l’AFP un témoin circulant en voiture.

Les télévisions privées montraient des jeunes érigeant des barricades, brûlant des pneus et des planches sur plusieurs artères, ainsi que des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre des manifestants, essentiellement des jeunes, et les forces de l’ordre anti-émeutes de police et de gendarmerie.

Des manifestations de colère étaient en cours également dans les provinces, d’après les médias locaux : notamment à Thiès d’après l’Agence de presse sénégalaise (APS, officielle), et à Kaolack (centre), Matam et Ourossogui (nord) d’après la Télévision Futurs médias (TFM, privée).

Leur presse (Agence Faut Payer, 28 janvier 2012)

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[Poitiers] Solidarité avec une famille expulsable

Un comité pour soutenir Hamlet et Varduhi

Parents et enseignants de Jean-Mermoz hier devant l'école.

 

Parents et enseignants de Jean-Mermoz hier devant l’école.

 

L’heure de la mobilisation a sonné depuis hier à Bel-Air. A 16 heures, une cinquantaine de personnes – parents d’élèves, enseignants et associations (*) – s’est regroupée devant le parvis de l’école Jean-Mermoz, en soutien à une famille d’origine biélorusse, désormais menacée d’expulsion.

« On leur demande de quitter le territoire et leur logement le 31 janvier, résument scandalisées, Pascale et Stéphanie, membres du comité. Hamlet, 9 ans et sa sœur Varduhi, 6 ans, sont de très bons élèves. Les parents sont francophones, très bien intégrés dans le quartier. Opposants politiques, ils sont en danger dans leur pays, une dictature. Ce n’est pas possible qu’une famille comme ça puisse être expulsée. On les soutient à 100 % ». Selon le comité (**), l’état de santé de la petite fille et de sa maman nécessiterait en outre d’importants soins médicaux. Ce dernier s’est déjà chargé de trouver un nouveau logement à la famille et engagé une collecte. D’autres actions de soutien sont à venir, tels que des rassemblements réguliers et des concerts.

(*) Resf, le Toit du monde, Secours catholique, Secours populaire.
(**) Pour joindre le comité :
comitedebelair@hotmail.fr

Nouvelle République, J.-M.G., 28 janvier 2012

[Dijon] Nouveau squat occupé par les migrant-e-s, le proprio est le ministère de la justice

Un nouveau lieu occupé par les migrant-es à Dijon

Soutien bienvenu à l’intersection du boulevard de la Marne et de l’avenue Arstide Brillant.

Depuis plusieurs mois déjà à Dijon, la situation critique des demandeurs et demandeuses d’asile est de plus en plus médiatisée. La régionalisation des demandes d’asile, contraignant les migrant-es à faire leur demande à la préfecture de région et donc à Dijon, a entraîné une hausse du nombre de migrant-es présents dans la ville. La fRance, signataire de la convention de Genève, s’est engagée à accueillir les demandeurs et demandeuses d’asile dans les meilleures conditions, notamment en leur proposant un hébergement décent et des possibilités de s’alimenter convenablement. La préfecture de Côte d’Or, comme bien d’autres en fRance, ne respecte pas ses obligations. C’est ainsi que depuis l’été dernier, plusieurs centaines de personnes en attente de papiers vivent à la rue à Dijon. La préfecture a accordé deux rendez-vous aux associations qui soutiennent juridiquement et matériellement les personnes migrantes. Ces associations demandaient à la préfecture d’opérer des réquisitions pour les accueillir, mais aucune mesure n’est prise pour les loger, la préfecture prétextant l’inexistence de lieux pouvant accueillir tant de personnes. Aucune réquisition ni mesure d’urgence ne sont envisagées. Dans ce contexte, deux lieux avaient déjà été ouverts et occupés par des demandeurs et demandeuses d’asile, venant essentiellement de pays d’Afrique de l’Est où la situation politique est plus que fragile (Somalie, Ethiopie, Erythrée notamment).

Ce désengagement de l’État et le nombre important de personnes concernées associés au fait que ces personnes arrivent de pays en guerre (et donc risquent réellement leur vie dans leur pays d’origine, plus que si illes étaient de « simples » réfugié-es économiques, aux dires des membres de certaines associations) ont fait fondre la frilosité à laquelle les associations « citoyennistes » nous avaient habitué-es face à la « réquisition » non-officielle de logements vides pour les migrant-es. C’est ainsi que ce jeudi 26 novembre a eu lieu l’ouverture publique d’un nouveau squat de demandeurs et demandeuses d’asile à Dijon, avec le soutien des membres de ces associations (voir le texte de l’appel à la manif ayant amené au squat).
Pour les militant-es squatteur-euses habitué-es à ce type d’évènement, cette expérience était à la fois nouvelle et enrichissante : une nouveauté dijonnaise que d’ouvrir ensemble, entre personnes de tous âges et tous horizons sociaux, un bâtiment permettant d’héberger des migrant-es au sein d’un endroit adapté, propre, avec chauffage, eau et électricité.
Ce bâtiment n’est par ailleurs pas anodin, symboliquement, puisqu’il s’agit de l’ancien internat de l’Ecole Nationale des Greffes, et qu’il appartient au Ministère de la Justice. Il est occupé depuis le mardi 24 novembre par une vingtaine de personnes..

Ce jeudi 26, une manif organisée en soutien aux demandeurs et demandeuses d’asile s’est terminée sur les lieux occupés. Environ 150 personnes étaient présentes, migrant-es et soutiens confondus. À notre arrivée, l’occupation qui se déroulait clandestinement depuis 2 jours a été rendue publique, une banderole a été déployée sur la façade du bâtiment, clamant « Un toit pour tous et toutes. Solidarité avec les migrant-es ».
Le directeur de l’Ecole ne le prend pas sur le même ton enjoué, en voyant arriver une foule hétéroclite et ravie, qui, sur fond d’une sono poussive scandant des chants qui évoquent la situation des migrant-es en fRance (et ailleurs), visite et s’enthousiasme des capacités d’accueil du lieu. Les migrant-es téléphonent à leurs ami-es pour les inviter à les rejoindre. C’est l’effervescence à tous les étages, très vite les 50 chambres sont occupées.

Le directeur nous rencontre pour nous expliquer qu’une décision par rapport à cette occupation n’est pas de son ressort et qu’il va en informer sa hiérarchie, le ministère de la justice lui-même. C’est nous faire trop d’honneur. De notre côté, nous lui expliquons que les personnes occupant le lieu y étant depuis plus de 48 heures, ce lieu est devenu désormais leur domicile, qu’il ne peut donc plus agir autrement qu’avec une procédure au tribunal…
D’ici à ce qu’il reçoive ses ordres de sa hiérarchie, et pour être sûr que nous ne pénétrions pas plus avant dans l’enceinte de l’école, il fait venir une patrouille de flics, qui nous chaperonneront toute la nuit, allant jusqu’à interdire le passage aux stagiaires et autres personnels du ministère de la justice domicilié-es sur place et refusant de montrer leurs papiers pour rentrer chez elleux (ce qui fera repartir certains « fonctionnaire de justice » en criant « À bas l’État policier »…). Les flics continuent d’ailleurs leur manège le matin et refoulent les stagiaires qui amènent leurs enfants à la crèche interne voisine, obligés de passer par une autre entrée. En attendant, la nuit s’avance, une gamelle de pâtes apparaît miraculeusement, accompagnée de thermos de thé, de matelas et de couvertures. Les gens commencent à s’installer pour une nuit dont on espère qu’elle ne sera pas trop courte, et l’on aspire à ce que les pandores ne débarquent pas à six heures du matin pour expulser tout ce beau monde.

C’est la naissance d’un troisième lieu d’accueil pour les migrant-es à Dijon, qui s’ajoute à la Boucherie rue Bertillon et à une maison sur Chenôve, en attendant que les demandes de papiers prennent moins de temps et que chacun-e puisse vivre en fRance comme ille l’entend ; en attendant qu’il n’y ait plus ni frontières, ni papiers.

Brassicanigra, 27 janvier 2012

 

[Egypte] « A bas le pouvoir militaire – la légitimité vient de la place ! »

Des milliers d’Egyptiens de nouveau mobilisés contre l’armée

Des milliers d’Egyptiens convergeaient vendredi vers la place Tahrir au Caire pour réclamer le départ des militaires au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak il y a bientôt un an.

Des Egyptiennes manifestent sur la place Tahrir du Caire pour réclamer plus de démocratie le 27 janvier 2012.

Des Egyptiennes manifestent sur la place Tahrir du Caire pour réclamer plus de démocratie le 27 janvier 2012.

 

Après la prière hebdomadaire de la mi-journée, des marches sont parties des différentes mosquées du Caire pour rejoindre la célèbre place, épicentre de la révolte populaire de janvier-février 2011.

« A bas le pouvoir militaire! », criaient les manifestants venus de la mosquée Istiqama à Gizeh. « La légitimité vient de la place », scandaient-ils en tapant des mains et en agitant des drapeaux.

Sur la place Tahrir, des milliers d’Egyptiens se sont réunis pour la prière parmi les tentes des centaines de personnes qui campent depuis mercredi, date anniversaire du début du soulèvement qui a mis fin à trois décennies de règne de M. Moubarak.

L’imam chargé de conduire cette prière, Cheikh Mazhar Mazhar Shahin, a affirmé que si la révolte avait conduit à des réalisations notables, le chemin vers un Etat démocratique était encore long.

« Le peuple est descendu (dans la rue) le 25 janvier 2011 pour réclamer la liberté, la justice, la dignité et la fin d’un régime répandant la corruption sous toutes ses formes », a-t-il rappelé à la foule.

« Il a réussi à faire tomber la tête du régime en seulement 18 jours et à mettre des symboles derrière les barreaux. Néanmoins, la révolution n’a pas atteint tous ses objectifs et c’est ce qui conduit le peuple à descendre de nouveau dans la rue pour ce premier anniversaire », a-t-il ajouté.

M. Moubarak, en détention dans un hôpital militaire, est actuellement jugé pour la mort de manifestants durant la révolte, qui a fait officiellement près de 850 morts. Ses deux fils Alaa et Gamal ainsi que plusieurs de ses ministres sont aussi en prison, accusés de corruption.

La journée de vendredi a été placée sous le slogan « de la fierté et de la dignité » par les dizaines de groupes pro-démocratie à l’initiative de la mobilisation. Des manifestations doivent également avoir lieu dans d’autres villes du pays, en particulier à Alexandrie Nord) et à Suez (nord-est).

Les Frères musulmans, grands vainqueurs des récentes élections législatives, occupaient une partie de la place Tahrir, où l’ambiance était plutôt à la fête.

Plus loin, les slogans étaient résolument contre le pouvoir militaire, et nettement moins euphoriques. « Aucun des objectifs de la révolution n’a été réalisé. Qu’est-ce qu’ils fêtent? », s’interrogeait Fahd Ibrahim, un manifestant.

« Nous voulons aussi faire avancer les objectifs de la révolution. Nous voulons la même chose, mais chacun prend une route différente », insistait Essam Elsawy, un membre de la confrérie.

Les manifestants réclament tous la fin du recours à des tribunaux militaires pour juger des civils, une restructuration du ministère de l’Intérieur, et le respect des libertés et de la justice sociale. Mais les islamistes insistaient moins sur le départ des militaires du pouvoir.

L’armée a promis de rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’une élection présidentielle prévue avant juillet, mais nombre d’Egyptiens l’accusent de vouloir préserver ses privilèges et continuer à influencer la vie politique.

L’opposant Mohammed ElBaradei a proposé vendredi une nouvelle feuille de route pour le pays, appelant « le Parlement à élire immédiatement un président par intérim », puis à former une commission pour rédiger une nouvelle Constitution.

Un président, dont « les pouvoirs seraient définis par la nouvelle Constitution », serait ensuite élu, et un nouveau scrutin législatif suivrait.

AFP, 27 janvier 2012

[Poitiers] Non à l’expulsion de deux élèves de l’école Jean Mermoz !

CONTRE L’EXPULSION D’UNE FAMILLE ETRANGERE

Depuis deux ans, nous côtoyons deux enfants originaires de Biélorussie. Ces deux élèves, assidus, très bien intégrés à l’école et dans le quartier, sont appréciés de tous. Leurs parents, qui ont pris des cours et parlent maintenant le français, souhaitent rester dans notre pays afin que leurs enfants puissent poursuivre leur scolarité. Nous apprenons, avec sidération et grande inquiétude, qu’ils sont obligés de quitter leur logement le 31 janvier 2012 malgré les rigueurs de l’hiver. D’autant plus, l’état de santé de la petite fille et de la maman nécessite des soins médicaux. L’Obligation de Quitter le Territoire Français ayant été notifiée, la famille tente de la contester pour éviter un retour au pays qui sera suivi de mesures répressives de la part du gouvernement. 

Pour les soutenir, mobilisation le 27/01/2012 à 16h00 sur le parvis de l’école J. Mermoz à Poitiers

Le Comité de Soutien de Bel Air, Poitiers, le 26 janvier 2012