Archives de catégorie : La rue grogne

[Poitiers] Droit au logement : compte rendu de l’action au foyer Carrefour

Compte rendu de action ce midi au foyer Carrefour 12-04-12

Nous sommes allés faire une action ce midi au foyer Carrefour (en haut de la rue de la cueille, à gauche, la rue la plus à droite et 50m plus loin à gauche). Nous étions une petite dizaine, sommes entrés et avons déplié notre banderole. Nous avons demandé à voir la directrice et, après une petite discussion dans laquelle il nous a été confirmé que les CHRS étaient bien subventionnés par l’Etat, qu’il n’y avait que huit jours d’attente pour pouvoir avoir une place et que la réinsertion nécessitait un accompagnement social, nous avons obtenu un rendez-vous avec le président de l’Entraide sociale poitevine lundi 16 avril à 11h30 au foyer Carrefour. Nous avons invité Michel Berthier l’adjoint municipal à la cohésion sociale qui avait déclaré dans la presse qu’il avait invité le DAL86 à visiter un foyer et qui avait certainement oublié de le faire vu qu’on n’ a rien reçu. Nous n’avons d’ailleurs pas été invité avec la presse à visiter le logis d’Osmoy qui semble être la vitrine des CHRS. Nous y invitons bien sûr toute la presse.

DAL 86, 12 avril 2012

[Châtellerault] Manif des facteurs en grève et promesses bidons du maire

Les facteurs châtelleraudais sont en colère

Hier, les facteurs châtelleraudais, en grève depuis mardi, ont manifesté dans les rues du centre-ville. Une délégation a été reçue par le maire.

Hier matin, vers 10 heures, une dizaine de voitures sont entrées boulevard Blossac, à Châtellerault, klaxons hurlants, bannières syndicalistes aux fenêtres. Les facteurs du centre de distribution du courrier, en grève depuis mardi, manifestait leur colère dans le centre-ville. Fini le piquet devant leur établissement, implanté dans la zone Sanital. Ils voulaient le soutien de la population. C’est à pied, en cortège, que les 32 manifestants ont rejoint la mairie en scandant « Des facteurs, pas des chômeurs ! ». Jean-Pierre Abelin, le maire, a reçu une délégation de cinq personnes. « Je les ai écoutées, commentait celui-ci. Je vais appeler leur direction, transmettre leurs doléances. Peut-être existe-t-il une marge de manœuvre. Dans ce cas, quelques aménagements pourraient être possibles ». C’est avec la promesse de cet appel que les grévistes ont quitté l’hôtel de ville.

Réorganisation en mai

Les facteurs sont « remontés ». Au mois de mai, une réorganisation du centre postal prévoit la suppression de six tournées. « C’est la 4e réorganisation depuis 2006, explique Claude Poiraton. A chaque fois nos tournées s’allongent » A chaque fois, il faut apprendre de nouveaux parcours. « C’est toujours plus de stress, plus de fatigue, commente Sophie Savatier. Nous n’avons plus le temps du contact avec les gens ». Les facteurs en ont assez. « Des parcours toujours plus longs nous obligent à des heures supplémentaires et elles ne nous sont pas payées, remarque Jérôme Monnet, représentant de la CGT. Et surtout, toutes ces réorganisations brident les embauches. Il y a longtemps qu’il n’y en a plus ». Les grévistes ont souligné une dégradation de leurs conditions de travail. « Ça va devenir ingérable sur le terrain, annonce Laurence Létard. Cette réorganisation est inapplicable. Les casiers de tri ne sont même pas adaptés ». Le cortège s’est ensuite dirigé vers la poste de Blossac. Les factrices ont osé quelques pas de danse au son de la guitare et du tam-tam de leurs collègues masculins. Avant de retourner dans la zone Sanital, les grévistes ont parcouru le centre-ville en faisant la quête. Quelques Châtelleraudais se sont délesté d’un peu de monnaie.

Les négociations entre les grévistes et leur direction ont repris hier après-midi. Jugées « en bonne voie » par la direction, elles ne satisfont pas les facteurs. Elles reprendront aujourd’hui. La grève est reconduite.

Nouvelle République, Magalie Lépinoux, 13 avril 2012

[Chauvigny] Classe segpa sacrifiée : débrayage au collège Gérard-Philippe

86 –  Chauvigny : professeurs et parents d’élèves manifestent

Ce matin, entre 8h30 et 9h30, les professeurs du collège Gérard-Philipe de Chauvigny ont débrayé, soutenus par un groupe de parents d’élèves et d’élus. Ils contestent la décision de l’Éducation nationale de supprimer une classe de troisième Segpa à la rentrée prochaine. Pour les enseignants et les parents, une seule classe ne suffit pas pour assurer correctement l’enseignement de ces élèves en difficulté scolaire. Un débrayage avait déjà été organisé il y a trois semaines. Depuis, il n’y aurait eu aucune avancée, selon les protestataires.

Dépêche Nouvelle République, 12 avril 2012

Mise à jour – article paru le 13 avril 2012 dans la Nouvelle République :

Collège : les professeurs débrayent

Hier matin, entre 8 h 30 et 9 h 30, les professeurs du collège Gérard-Philipe ont débrayé, soutenus par un groupe de parents d’élèves de la FCPE et d’élus locaux. Tous contestent la suppression d’une classe de troisième Segpa à la rentrée prochaine. Pour les enseignants et les parents, une seule classe ne suffit pas pour assurer correctement l’enseignement de ces élèves en difficulté scolaire.

« Nous constatons une lente dégradation du système éducatif. Les conditions d’enseignement en particulier de Segpa sont complètement dégradées », lance le député Jean-Michel Clément, qui s’était joint au mouvement.

Soutien des parents

« Logiquement l’enseignement de Segpa a pour rôle de donner toutes les chances à des enfants déjà en difficulté scolaire. Pour cela il faut un support humain et matériel bien spécifique. Nous constatons une mise à mal de ce système éducatif », ajoute Sylvie Pailler, vice-présidente de la FCPE (et par ailleurs conseillère municipale et régionale). Les enseignants qui siègent au conseil d’administration du collège ont déposé une motion. « Nous demandons l’attribution des moyens permettant le maintien des deux classes de troisième », indique Nathalie Capitaine, prof de SVT. C’est le deuxième débrayage des professeurs du collège sur le sujet. Un premier avait été organisé il y a trois semaines.

[Notre histoire] 12 avril 1913 : l’hôtel de ville de Paris investi par des sans-logis pour « le droit au logement pour tous »

ndPN : Le 12 avril 1913, des milliers de manifestants sans-logis investissent l’hôtel de ville de Paris, pour le droit au logement pour tous. L’occasion de rappeler aujourd’hui l’histoire de Georges Cochon… et de se rendre à 11H30 aujourd’hui à Poitiers sur la place du marché, avec le collectif des sans-logis et mal-logés de Poitiers et le DAL 86, pour une conférence de presse !

Georges Cochon (1879-1959)

 Très populaire, G. Cochon, fut avant la Première Guerre mondiale secrétaire et président de l’union syndicale des locataires puis  de la Fédération des Locataires au temps où le « proprio » était Monsieur Vautour et où certains locataires pratiquaient les déménagements « à la cloche de bois ».

En décembre 1909, Georges Cochon, qui avait passé trois ans aux Bataillons d’Afrique pour objection de conscience, était le trésorier de l’Union syndicale des locataires ouvriers et employés, qui était une résurgence d’un premier syndicat confédéré de locataires créé en 1903 par l’anarchiste Pelletier. En 1911 il devenait le président de l’union  qui comptait alors un demi millier d’adhérents parisiens et dont le pogramme reposait sur l’insaisissabilité du mobilier, le paiement à terme échu et la taxation des loyers. Le 13 décembre 1911, il organisait le déménagement public de son propre logement, 52 rue de Dantzig, menacé de saisie. Après que sa concierge ait appelé la police, il se barricadait chez lui et déployait à la fenêtre un drapeau rouge et la banderolle « Respectueux de la loi violée par la police au service du propriétaire, je ne sortirai que contraint par la force ». Assiégé par la police, ravitaillé par les voisins pendant cinq jours, il faisait constater la violation de son domicile par huissier et obtenait une première victoire, le tribunal des référés ordonnant la levée du siège policier. Le 7 janvier 1912, il enchainait aussitôt avec une action de relogement d’une famille et de leur huit enfants dans le jardin des Tuileries  où des compagnons du syndicat des charpentiers avaient assemblé en quelques minutes une baraque de fortune. Cette action entrainera le vote par le conseil municipal de Paris d’un emprunt de 200 millions pour la construction de logements économiques.

Il avait eu l’idée de créer une fanfare, le fameux « raffût de Saint-Polycarpe » : « Les pauvres gens qui ne pouvaient payer leur loyer et étaient menacés d’expulsion étaient déménagés — par la porte ou par la fenêtre —, les compagnons entassaient le mobilier dans des charrettes à bras, et, aux accents d’une fanfare hétéroclite, tandis que des compagnons secouaient à tour de bras une énorme cloche de bois, les commandos de Georges Cochon partaient gaiement à l’assaut des logements vides ». (May Picqueray, Le Réfractaire, mars 1979). Le chansonnier libertaire Charles d’Avray avait composé pour ces occasions  la chanson  La marche des locataires.

C’est ainsi que par l’action directe et en fanfare, il n’allait cesser d’investir logements libres et lieux publics dont : le 10 février 1912 la cour de la préfecture de police, en mars la cour de la Chambre des députés, le 12 avril 1913 avec plusieurs milliers de sans-logis l’Hôtel de ville, puis le 24 prenait d’assaut l’église de la Madeleine. Ces actions étaient bientôt suivies par l’occupation de la  caserne du Chateau d’eau pour y loger 50 familles et leurs  enfants et en juillet 1913 l’occupation boulevard Lannes de l’hôtel particulier de La Vérone avec la complicité de leur occupant, le  Comte de La Rochefoucauld, et où étaient relogées huit familles et trente six enfants.

En 1912 G. Cochon collaborait au journal anarchiste bruxellois Le Combat Social (n°1, 2 avril à n°3, 2è quinzaine d’avril 1912) où avec Georges Schmickrath et Léon de Wreker il alimentait la rubrique « Sus aux vautours » contre les propriétaires. Toutefois , en 1912, une scission se produisait dans l’union syndicale des locataires, G. Cochon s’étant présenté aux élections municipales dans le quartier du Père Lachaise, il était exclu de l’Union et créait alors la Fédération des locataires.

En 1913 il fit plusieurs conférences en province, notemment à Marseille en août où, après une imposante manifestation dans les rues de la ville, il réunissait plus de 4000 auditeurs au Palais de Cristal.

Au début de la guerre, Cochon fut mobilisé au 29e régiment d’infanterie territoriale et participa à la bataille de la Marne, puis, en janvier 1915, il fut détaché aux établissements Renault à Billancourt (Seine). Renvoyé à son dépôt, il déserta le 16 février 1917. Arrêté en août, il fut condamné, le 17 décembre suivant, par un conseil de guerre, à trois ans de travaux publics. Selon A. Kriegel, op. cit., il aurait publié pendant la guerre, à Maintenon (Eure-et-Loir), à une date non précisée (1917) , un journal,  Le Raffût , dont la parution fut sans doute éphémère. Une nouvelle série (année IV) allait paraître à Paris du 13 novembre 1920 au 30 décembre 1922 (92 n°), date à laquelle le siège du journal et du syndicat des locataires était transféré 189 faubourg Poisonnière dans le 9è arrondissement.

Pendant la guerre, l’Union fédérale des locataires était devenue l’Union confédérale des locataires (UCL) dont l’emblème était deux mains qui se serrent, L’Union par la force. L’UCL deviendra en 1946 la Confédération nationale des locataires (CNL) proche du Parti communiste. G. Cochon participait encore au mouvement des Locataires en 1925-1926. Ses activités le firent comparaître devant le tribunal de simple police de Paris le 21 avril 1926.

Retiré avec sa compagne Tounetteà Pierres, une commune limitrophe de Maintenon (Eure-et-Loire) , il vint à Paris, dans les années cinquante, pour évoquer ses souvenirs dans l’émission de J. Mollion « Les rêves perdus ». À cette occasion Louis Lecoin, May Picqueray réunirent autour de lui quelques vieux militants libertaires. G. Cochon est mort le 25 avril 1959, dans sa maison de la rue des grandes Cours à Pierres.

Son fils avait repris le flambeau et dans les années 1970 était encore actif dans un syndicat de locataires.

OEUVRE : Ses Mémoires ou le raffût de Saint-Polycarpe, par Casimir Lecomte (le journaliste André Wurmser), ont paru dans L’Humanité à partir du 17 novembre 1935. G. Cochon avait également été l’auteur du petit traité « 39 manières de faire râler son concierge ».

Un grand nombre de chansons concernant Cochon et la lutte des locataires ont été recensées dont : La Cochonette, Donnez des logements, Papa Cochon, C’est Cochon, V’la Cochon qui déménage de Montehus, Le chant des locataires de Robert Lanoff et La marche des locataires de Charles d’Avray.

R. Bianco a recensé d’autre part plus de trente cartes postales émises par la fédération des locataires et représentant Cochon et ses diverses actions.

Dictionnaire des militants anarchistes

[Poitiers] Grève à la plateforme industrielle courrier

Grève à la plateforme du courrier de Poitiers-Auxances

Le syndicat CGT de la FAPT (Fédération des activités postales et de télécommunications) de la Vienne, FO, Sud et CFDT, ont déposé un préavis de grève de 24 heures pour ce jeudi concernant les personnels de la plateforme industrielle courrier -Pic) de Poitiers-Auxances. Un rassemblement est organisé ce matin devant l’établissement. Ce préavis s’inscrit dans la démarche nationale de l’intersyndicale CGT, Sud, FO, CFDT, CGC, UNSA, CFTC de La Poste.

« En vue d’adapter les régimes de travail des personnels aux flux d’approvisionnement du courrier, les dirigeants de la Pic ont dénoncé l’accord de 2009 sur les régimes de travail signé par le syndicat CGT majoritaire », explique le représentant du syndicat départemental Didier Ferron. « Les propositions de la direction visent à organiser le travail à partir d’horaires atypiques, au risque de dégrader les conditions de travail et d’accentuer un mal vivre au travail », ajoute-t-il. Dans une déclaration commune les organisations syndicales ont rappelé que « l’amélioration des conditions de vie et de travail des postiers et du service public postal passe avant tout par l’arrêt ou le gel des restructurations, des réorganisations, de la destruction de l’emploi… ».

Centre Presse, 12 avril 2012