Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS: deux côtes cassées, silence radio ?

NdPN : que les flics soient violents, ce n’est hélas pas nouveau. Une étape dans la banalisation de la violence policière a été néanmoins encore franchie, avec un militant qui se fait péter deux côtes, alors qu’il est connu des médias, signe que le pouvoir n’en a plus rien à faire de préserver les apparences. En voilà qui ne se posent pas la question violence ou non-violence. Les fascistes ne se cantonnent décidément pas aux groupuscules de crânes rasés, et il va falloir sérieusement se poser la question de l’autodéfense.

Mise à jour PN : un article sur Indymedia Paris relate l’événement plus en détail.

Jean-Baptiste Eyraud passé à tabac par les CRS: deux côtes cassées, silence radio ?

Ce qui s’est passé samedi après-midi place de la République à Paris est à la fois banal et indigne. Banal parce que la répression contre les mouvements sociaux est devenue une routine quotidienne dans notre pays, sous Manuel Valls  comme sous Brice Hortefeux, et en particulier contre les sans logis ou les sans emploi.

Indigne parce que les forces de l’ordre ont dispersé violemment et illégalement un rassemblement déclaré de façon parfaitement légale par le DAL place de la République. Plusieurs mères de famille ont été frappées. Jean-Baptiste Eyraud, le porte parole du DAL, a été roué de coups de pieds alors qu’il s’était assis par terre en attendant de pouvoir sortir de l’encerclement policier auquel les manifestants étaient soumis. Il a eu deux côtes cassées. Pas de dépêche des agences de presse, pas un mot dans la plupart des quotidiens, silence à la radio.

Les CRS et leur hiérarchie présente sur place ce samedi 17 octobre ne pouvaient ignorer qui est Jean-Baptiste Eyraud. Depuis vingt ans il lutte avec le DAL contre l’indifférence et le silence qui entoure le drame des sans logis et des mal logés. Par son activité inlassable et son énergie communicative, il a permis aux sans logis de disposer d’un outil et une voix écoutée et respectée. Il contribue sans trêve à mettre à nu les contradictions entre les discours et les actes des politiciens, prolixes en promesses mais avares en réalisations.

En frappant Jean-Baptiste Eyraud, les forces de l’ordre n’ont pas agi au hasard: cibler une de ces figures les plus connues vise à répandre la peur dans tout le mouvement social. Ce gouvernement est aussi dur avec les démunis qu’il est prévenant envers les grands patrons et banquiers. La Préfecture de Paris et Manuel Valls doivent cesser leurs agissements brutaux et illégaux. Le gouvernement doit appliquer la loi DALO, le droit à l’hébergement, les réquisitions de logement. En s’engageant dans une politique répressive indigne, le gouvernement saccage les principes de solidarité et de justice, seuls à même de faire barrage à la droite extrême.

Attac France, Paris, le 22 octobre 2013

Vu sur Mediapart, 22 octobre 2013