CHU de Poitiers : le personnel en colère
L’ensemble des syndicats du CHU de Poitiers a appelé les salariés à la grève hier. Ils manifestent contre les conditions de travail de l’unité UHA.
Hier matin, les syndicats CGT, CFDT, FO et CNI du CHU de Poitiers ont invité le personnel à manifester contre la suppression de 19 RTT et des transmissions orales au sein de la future Unité d’hospitalisation d’aval ou UHA, prévue pour le 9 décembre prochain.
Marie-Thérèse Pintureau, porte-parole de l’intersyndicale, n’est pourtant pas contre cette nouvelle unité de 25 lits supplémentaires : « Au départ, ce devait être un moyen pour désengorger les urgences. Nous étions tous d’accord sur le principe. Là, où nous sommes mécontents, c’est sur les conditions de travail dans cette unité ».
Suppression de 19 RTT et des transmissions orales
Dans cette unité, le personnel ne travaillera plus 7 h 40 par jour mais 7 h : « Les 40 minutes journalières perdues seront compensées par la suppression de 19 jours de RTT. Les salariés seront autant payés mais ils dépenseront plus en essence ou en garderie s’ils ont des enfants en bas âge », indique Marie-Thérèse Pintureau. Les transmissions ne devront plus se faire également que par écrit, via le système informatique. « En enlevant cela, la direction touche à ce qu’il y a de plus sacré pour le personnel médical. Sur certains dossiers, il est nécessaire de discuter oralement, pas via un ordinateur », estime Christian Trianneau, secrétaire général de la CNI au CHU. De son côté, la direction parle d’une « expérimentation nouvelle sur l’organisation du travail ». Séverine Masson, directrice des ressources humaines l’affirme : « Cette unité va générer 34 postes supplémentaires. Nous souhaitons voir les bénéfices sur les conditions de travail pendant trois mois. Nous gardons les transmissions orales et nous comprenons les craintes du personnel ». Le taux de grévistes est de 19,60 % par rapport au nombre d’agents travaillant. L’intersyndicale invite les salariés à les rejoindre ce soir, à 17 h, devant le pavillon administratif du CHU pour poursuivre leur mouvement.
Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 27 novembre 2013