Troisième violation de domicile au squat Gibautel
Après une première violation de domicile conjointe police-propriétaire, lundi soir, VOIR, après une seconde violation de domicile du propriétaire accompagné d’un huissier mardi matin, la police s’est introduite une nouvelle fois illégalement au domicile des squatteurs du Gibautel. Profitant de l’entrée dans le logement de l’un des occupants, ils l’ont suivi et ont pénétré sans autorisation dans le domicile pour auditionner sur place les habitants à propos d’une effraction avec dégradation qui aurait été constatée, sans rire, durant la première violation de domicile. Enquête illégale donc et ce à double titre puisque outre que la constatation ait été effectuée durant la première violation de domicile, elle n’a pas pu être faite en flagrant délit. Cette procédure policière qui ressemble de très près à une tentative d’intimidation ne sert-elle pas qu’à masquer le véritable scandale : ces violations de domicile répétées ? La police s’enferme inéluctablement dans une spirale infernale et illégale.
Comble de l’absurdité, un membre du Dal86 est d’ailleurs convoqué au commissariat demain jeudi 6 février à 10h30 au sujet de cette effraction avec dégradation. Aberrant retour en arrière : en juin 2012, la police avait entendu un membre du Dal86 au sujet d’une supposé effraction avec dégradation au squat de la rue Jean-Jaurès, convocation qui n’avait rien donné, comme c’était à prévoir. Nous pensons que cette provocation policière qui ressemble de très près à une tentative d’intimidation ne sert qu’à masquer le véritable scandale : l’état sinistré de l’accueil d’urgence sur Poitiers.
Ce qui est condamnable ce n’est pas de rentrer se mettre à l’abri dans des logements – qui d’ailleurs ici appartiennent à la Polyclinique de la Providence qui a comme vocation de soigner les gens et qui défend bec et ongles une propriété dont elle n’use absolument pas – mais qu’il y ait encore aujourd’hui de nombreuses personnes et familles qui sont à la rue. Non ce qui est condamnable c’est la politique dissuasive et criminelle de la préfecture aidée par les rouages essentiels de la machine à expulser – d’abord ses alliés objectifs : municipalité, conseil général, logiparc… ensuite ceux qui sont sous sa coupe : OFII, Croix Rouge, Audacia, Coalia… – politique dissuasive et criminelle qui méprise et maltraite les gens en souffrance et les condamne à la misère.
Les policiers en ont bien-sûr profité pour faire une autre enquête illégale et occulte sur la présence des squatters sur les lieux. Rappelons que, puisque nous sommes au-delà des 48 heures du flagrant délit, l’occupation des lieux ne concerne maintenant que le juge du tribunal d’instance. Ce dernier sera-t-il mécontent que des policiers, soutenus certainement on l’espère par un procureur, s’occupent de ce qui ne les regarde pas ? Affaire à suivre.
Les habitants dont les droits ont été bafoués vont évidemment porter plainte contre la première violation de domicile effectuée par la police et le propriétaire lundi soir. Il vont aussi certainement porter plainte contre la seconde violation de domicile du propriétaire accompagné d’un huissier mardi matin, et la troisième effectuée pas la police ce matin. Nous ne lâcherons rien !
Les habitants des squats appellent à la solidarité. Faites un don pour les aider. Les habitants des squats ont toujours besoin de nourriture, de vêtements, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de meubles… Les habitants des squats sont aussi à la recherche de lieux, genre garages, pour stocker leurs meubles.
Chèques à l’ordre du DAL86 a envoyer à DAL86, Maison de la Solidarité, 22 rue du pigeon blanc 86000 POITIERS en précisant au dos « Squat Poitiers ».
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
Vu sur le site du DAL 86, 5 février 2014