[Vouneuil-sous-Biard] Les signatures pipos du facho

NdPN : le comique Petit-Dessaux, qui a quitté le FN (trop modéré selon lui), refait des siennes. Il ne s’agit pas là de tracts à l’orthographe farfelue (marrant pour un nationaliste), ni de tirades homophobes (rigolo quand on s’appelle P.-D.), autoritaires ou xénophobes sur des réseaux sociaux. Plusieurs personnes se plaignent cette fois-ci d’avoir été carrément grugées par le folklorique candidat pour le parti de la France. Ah les nobles méthodes d’extrême-droite ! Sur le personnage, voir aussi l’article d’Alexandre Raguet ici.

Petit-Dessaux veut devenir grand, et pose en son habituel pantalon blanc auprès de son « président » – photo vue sur le blog de Thomas Joly (secrétaire général du parti de la France)

Candidats malgré eux sur une liste d’extrême droite

Au moins quatre des vingt-huit colistiers d’Aurélien Petit-Dessaux affirment avoir été trompés par le candidat du Parti de la France à Vouneuil-sous-Biard.

Aurélien Petit-Dessaux a retiré la liste qu’il avait publiée sur sa page Facebook, hier. Celle qu’il a formellement déposée à la préfecture de la Vienne et qui a été validée jeudi dernier devrait pourtant rester soumise aux suffrages des électeurs de Vouneuil-sous-Biard, le 23 mars prochain, au premier tour de l’élection municipale.

Parmi les vingt-huit colistiers du candidat de la droite nationale, 22 ans, adhérent du Parti de la France présidé par Carl Lang (ex-FN), plusieurs se sont pourtant manifestés au cours du week-end estimant avoir été enrôlés malgré eux. C’est le cas de Jacqueline Audinet, une dame de 77 ans placée sous tutelle. « C‘est une erreur, un abus ; ça va être rectifié », croit-elle savoir. « J’en suis malade, je ne sais plus où j’en suis. »

«  J’ai été trop confiante  »

Sandrine Klapita, pour sa part, est allée déposer une main courante au commissariat de Poitiers dès hier matin en attendant de porter plainte à la gendarmerie. « C’est pas facile à reconnaître quand on s’est fait entourlouper mais je fais bien partie de ces malgré nous », explique la jeune femme. « Il m’a présenté le papier à signer comme un soutien qui lui permettrait de se présenter. Il m’a dit qu’il était apolitique ; j’ai trouvé ça chouette. J’ai été trop confiante, trop naïve. » Fabrice Bouzats dénonce carrément une « usurpation de signature » et s’apprête lui aussi à déposer plainte. Quant à Gérard Bigaud, il a eu une explication musclée avec Aurélien Petit-Dessaux sur le parvis de l’hôtel de ville. Selon le maire actuel de cette commune de 5.200 habitants, Alain Tanguy, une dizaine de personnes présentes sur la liste « Vouneuil : la préférence locale » se seraient ainsi présentées en mairie. « Ça me semblait un peu bizarre qu’il ait pu trouver vingt-huit personnes dans la commune pour figurer sur une liste d’extrême droite », avoue l’élu qui a donné rendez-vous aux plaignants demain, à 15 h.

«  La mécanique électorale suit son cours  »

Mis en cause, le candidat de la droite nationale n’a pas donné suite à nos sollicitations hier. Sa maman qui répond sur son téléphone portable se fait toutefois son porte-parole pour défendre son honneur : « Il a monté une liste proprement, sans trucage ; il n’a tenu le stylo de personne », assure Catherine Petit-Dessaux qui dénonce les pressions exercées sur ses colistiers pour expliquer les désistements enregistrés. Son fils dont elle dit qu’il « a pris une sacrée claque » a été convoqué à la préfecture pour s’expliquer, hier après-midi. « Nous avons appris que certaines personnes affirment avoir été grugées, dont acte », souligne le secrétaire général de la préfecture de la Vienne, Yves Séguy, en ajoutant qu’il appartiendra au juge des élections, au tribunal administratif, d’étudier la situation. « La liste aura quoi qu’il en soit à affronter le suffrage universel », ajoute-t-il. « A partir du moment où la liste a été enregistrée, la mécanique électorale suit son cours. »

repères

La liste déposée par Aurélien Petit-Dessaux

Voici la liste de « Vouneuil : la préférence locale », validée par la préfecture de la Vienne, la semaine dernière. Vingt-huit candidats figurent pour le moment officiellement dans l’équipe présentée par Aurélien Petit-Dessaux : Pierrette Bau-Laporte, Jean-Claude Pouget, Nadine Allo, Thierry Pailler, Marylène Desvignes, Pierre Vezien, Justine Petit-Dessaux (sœur de), Patrick Allo, Marie Bernardeau, Michel Bureau, Corinne Dubois-d’Enghien, Gérard Bigaud, Sandrine Klapita, Fabien Lamotte, Martine Alexandre, Sébastien Saurais, Thérèse Laugaudin, Thierry Mary Huet de Barochez, Dominique Jaladeau, Jean-Francis Freret, Fabienne Multeau, Xavier Brandela, Bernadette Dugleux, Philippe Le Moal, Blanche Loiseau, Fabrice Bouzats, Jacqueline Audinet, Bruno Hamza.

en savoir plus

Déjà en 2001

Lors des municipales de 2001, la liste du MNR conduite à Poitiers par Chantal Tison avait été invalidée alors que 27 de ses 52 colistiers s’étaient désistés en dénonçant avoir été inscrits malgré eux. À l’époque la candidate mégretiste avait crié à la machination mais l’enquête avait confirmé qu’un militant avait bien fait signer des documents à des Poitevins sans leur dire de quoi il s’agissait.

Baptiste Bize, Nouvelle République, 11 mars 2014
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Mise à jour 11/03 : le gag continue !
Onze des vingt-huit colisitiers d’Aurélien Petit-Dessaux, candidat d’extrême droite aux élections municipales à Vouneuil-sous-Biard, se seraient à présent manifestés en estimant avoir été enrôlés à leur insu, selon le maire actuel de la commune, Alain Tanguy, dont les services ont reçu la visite des plaignants aujourd’hui. Dans un article paru ce matin dans nos colonnes, quatre membres de cette liste expliquaient déjà être candidats malgré eux, expliquant avoir été abusés par Aurélien Petit-Dessaux. La liste pourrait être invalidée avant le premier tour si quinze des vingt-neuf candidats se désistaient officiellement.
Nouvelle République, 11 mars 2014
Représentant de l’extrême droite aux élections municipales à Vouneuil-sous-Biard, Aurélien Petit-Dessaux, 22 ans, a fait savoir en fin d’après-midi par la voix de sa mère qu’il souhaitait retirer sa candidature alors que plusieurs de ses colistiers ont fait savoir qu’ils avaient été enrôlés à leur insu. La préfecture rappelle néanmoins que les bulletins ne pourront être retirés avant le premier tour qu’à condition que la demande soit formulée par plus de la moitié des candidats, à savoir quinze personnes pour la liste « Vouneuil : la préférence locale ».
Nouvelle République, 11 mars 2014