NdPN : certaines personnes venues dire leur colère contre le nucléaire ont participé au rassemblement, mais ont refusé de prendre part ensuite au cortège de la manif, suite au refus d’organisateur-ice-s de passer par les caravanes de l’UIMM (puissant syndicat du MEDEF des patrons de la métallurgie, tristement célèbre), qui faisaient les louanges outrageuses des « nouvelles technologies », y compris du nucléaire, sur la même place d’armes ! Pour ces organisateur-ices-s de la manif, « il ne faut pas être dans le conflit », mais pour le « dialogue démocratique ». Les japonais-es contaminé-es apprécieront, eux qui ont goûté les joies du « dialogue » avec Tepco et l’Etat. Pour l’analyse du désastre de Fukushima lors de la prise de parole, on repassera aussi pour l’anticapitalisme et la critique de l’Etat. Quant à l »‘arrêt du nucléaire », comme l’article de la NR le rappelle, il ne s’agissait que de réclamer la fermeture des centrales « les plus anciennes »… Avec des mots d’ordre pareils, propres à satisfaire la boutique politicarde d’EELV, les nucléocrates peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Vivement que les élections et leurs petits cortèges de respectabilité citoyenne passent, histoire de revenir sur le terrain des luttes sociales !
Le soleil éclipse le nucléaire
La menace est toujours là à Fukushima, trois ans après l’accident nucléaire. Les antinucléaires voulaient, hier, alerter les Poitevins.
Seuls les rayons d’un soleil qui peine à percer intéressent les Poitevins en ce samedi après-midi.
Les sirènes hurlantes, les simulations de messages d’alerte et les tenues de décontamination des antinucléaires ne retiennent guère l’attention des passants. Ils déambulent. Comme les manifestants. Deux mondes qui se croisent, deux faisceaux de particules nageant dans des univers séparés et pourtant si proches. Trois ans après l’accident nucléaire majeur survenu dans la centrale nucléaire de Fukushima après le séisme et le tsunami qui avaient frappé le Japon, l’heure était à l’anniversaire. Drôle d’anniversaire. Trois ans après la catastrophe rien n’est réglé, la menace plane toujours, et c’est bien ce qui inquiète les manifestants de la Coordination poitevine pour la sortie du nucléaire. Ils voulaient transmettre leur crainte et défendre, une fois de plus, l’arrêt de tout nucléaire, civil ou militaire. Demander l’arrêt des centrales nucléaires françaises les plus vieilles dont celle de Fessenheim, promise pour 2016. « A Fukushima, trois ans après, l’accident nucléaire continue, relèvent les manifestants. Dix pour cent des particules émises lors de l’accident sont retombées sur le Japon. Il y avait un très fort vent ce jour-là. Le reste est parti dans l’Atlantique [NdPN : la NR a sans doute voulu parler du Pacifique ?!?]. Nous sommes donc tous concernés. Nous voulons sortir du nucléaire. »
Nouvelle République, 16 mars 2014