Quand la boîte roulante qui pue devient mouchard

image vue sur un site de propagande bourgeoise

Vers la multiplication de mouchards intégrés sur les voitures neuves ?

eCall : en 2015 les voitures appelleront le 112 en cas d’accident

Numerama, Mardi 15 Avril 2014

Le Parlement européen a validé mardi un dispositif de sécurité routière proposé par la Commission européenne, qui rendra obligatoire l’installation d’un système d’appel automatique d’urgence intitulé « eCall » dans tous les véhicules neufs à partir d’octobre 2015.

Dès qu’un accident grave sera détecté par les capteurs de la voiture (du même type que ceux qui déclenchent l’ouverture de l’airbag), le système embarqué composera automatiquement le 112 avec des informations circonstanciées comprenant la localisation géographique du véhicule et son modèle (le code VIN), pour permettre aux secours d’intervenir au plus vite même lorsque les passagers sont inconscients. L’eCall peut également être activé manuellement pour appeler des secours.

Concrètement, les véhicules seront tous équipés d’un système de téléphonie mobile et d’une carte SIM dédiée, qui permet de joindre les centres de secours gratuitement. Une communication vocale est alors établie entre l’opérateur et le(s) passager(s) conscient(s).

Ange-gardien ou mouchard ?

Les constructeurs automobiles proposant parfois des systèmes similaires privés (0,7 % des véhicules en Europe seraient ainsi équipés), la directive européenne prévoit de laisser aux fabricants la possibilité de choisir par défaut une autre plateforme que le 112.

Selon la Commission Européenne, le système eCall est un système « dormant », qui ne permet pas de suivre les véhicules à la trace. La connexion au réseau mobile ne serait en effet effectuée qu’en cas d’activation de l’eCall.

Cependant, Bruxelles reconnaît également que « les possibilités de la plateforme technologique eCall (par exemple les modules de positionnement, de calcul et de communication) pourraient être exploitées pour des services additionnels« . La Commission cite d’elle-même les « schémas d’assurance avancés« , qui permettraient aux assureurs de savoir si un véhicule roulait trop vite sur une route donnée, de facturer au kilomètre parcouru, etc., ou le traçage des véhicules volés. L’eCall oblige à avoir un système embarqué de téléphonie mobile dans toutes les voitures. Le reste n’est qu’affaire d’imagination.


En 2015, les voitures appelleront elles-mêmes les secours en cas d’accident

Le Figaro, 11/02/2014 à 19:36

À compter d’octobre 2015, tous les nouveaux modèles de voitures en Europe devront être équipés d’un bouton d’appel d’urgence. Ce système baptisé eCall a été validé, ce mardi, par la commission du Marché intérieur du Parlement européen. Le vote définitif devrait intervenir dans les mois prochains.

À partir d’octobre 2015, tous les nouveaux modèles de voitures en Europe seront un peu plus intelligents. Ils devront être équipés d’un bouton qu’il suffira de presser pour alerter automatiquement les services de secours. En cas d’impossibilité pour le conducteur d’appuyer sur le bouton, l’alerte se fera automatiquement et le véhicule sera géolocalisé.

Dans les cartons des autorités européennes depuis plusieurs années, ce système baptisé « eCall » vient de franchir une étape supplémentaire. La commission du marché intérieur du Parlement européen s’est prononcée ce mardi en faveur de cette technologie qui avait donné lieu à des désaccords tenaces entre pays. Cette dernière devrait donc être adoptée par le parlement européen en février ou mars prochain.

Le temps d’intervention sera réduit

Concrètement l’eCall qui sera connecté au 112, – un numéro réservé aux appels d’urgence et déjà en vigueur aujourd’hui dans l’Union européenne – permettra d’alerter plus rapidement les secours. Selon l’Europe, le temps d’intervention des pompiers et du Samu sera réduit « de 50% en zones rurales et de 40% en zones urbaines ». Selon Bruxelles, quelque 2500 vies pourraient être ainsi sauvées chaque année.


Vers une boîte noire dans les voitures françaises

Le Figaro, 21/06/2013 à 16:28

Des études vont être lancées pour doter les véhicules d’un appareil restituant des données captées trente secondes avant l’accident.

Comme les avions, les voitures françaises pourraient dans quelque temps être équipées d’une boîte noire. C’est en tout cas la piste que compte explorer le Conseil national de la sécurité routière (CNSR). Se réunissant en séance ce vendredi, son président, Armand Jung, devrait demander aux deux commissions concernées, vitesse et outils technologiques, d’étudier cet appareil dans un cadre déjà quelque peu délimité.

Car, précise Armand Jung, « cet outil ne contiendra que des données techniques », relatives au freinage, à la vitesse, au port de la ceinture ou encore au déclenchement des airbags. Exit donc toute information portant atteinte à la vie privée : il n’y aura pas d’enregistrement vocal et d’image. Par ailleurs, cet appareil ne délivrera des renseignements que sur les trente secondes précédant l’accident, unique cas au cours duquel les seules forces de l’ordre seront autorisées à les exploiter.

Ce projet est aujourd’hui celui qui est privilégié pour combattre la vitesse, même si, selon Armand Jung, une baisse éventuelle de certaines limitations est toujours étudiée. Plus consensuelle, cette boîte noire, plus justement baptisée « enregistreur de données d’accidents », recueille les faveurs d’un grand nombre d’acteurs de la sécurité routière, dont Frédéric Péchenard, le délégué interministériel à la sécurité routière. « Elle offre de nombreux avantages », explique ce dernier. Le premier serait d’avoir un impact direct sur le comportement de l’automobiliste. Sachant que ses faits et gestes sont enregistrés, il pourrait être plus respectueux des règles. « Nous voulons ainsi le responsabiliser », indique Armand Jung. Le second intérêt est d’ordre épidémiologique : « En cas d’accident, on aura des données précises sur les circonstances et la vitesse », souligne Frédéric Péchenard.

À ce jour, les États-Unis se sont lancés dans la généralisation des boîtes noires. Encore optionnelles et peut-être bientôt obligatoires, elles sont déjà adoptées par 96 % des automobilistes américains. « En Europe, la police de Berlin en avait équipé ses véhicules. En quelques mois, les accrochages avaient chuté de 36 %, preuve que cet outil joue sur les comportements », relate Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Mais ce projet est dans l’air du temps : « Ces enregistreurs dans les véhicules sont l’une des propositions du plan 2011-2020 de la sécurité routière de la Commission européenne », rappelle Christophe Ramond, directeur des études et recherches à la Prévention routière.

Quant à l’installation de ce boîtier, elle ne présenterait guère de difficulté, selon Jean-Charles Sarbach, directeur technique à la Fédération des industries des équipements pour véhicules : « le prix du dispositif ne devrait excéder les 150 euros ».


Boîte noire contre tarifs d’assurance réduits

Le Parisien, 7 févr. 2014, 07h00

C’est une pratique inédite dans le monde des assureurs. Depuis le 1 er janvier, le courtier BA Assurances propose aux automobilistes 30 % de réduction sur leur contrat s’ils équipent leur véhicule d’une boîte noire RoadEyes, seule entreprise à fabriquer ce système en France. « Nous faisons un pari sur l’avenir », explique Florent Cautela, responsable de la société de courtage. Ce rabais pourrait séduire de nombreux conducteurs, A l’heure où les tarifs d’assurance n’enregistrent pas de baisse malgré la chute historique de la mortalité sur les routes (lire encadré), ce rabais pourrait séduire de nombreux conducteurs. Si le premier prix d’une boîte noire est de 129 €, le système permet d’économiser environ 150 € selon les profils d’assurés (voir infographie ). Du côté des assureurs, ce nouveau marché laisse entrevoir de nombreux avantages. A commencer par la baisse du nombre d’accidents. Ce boîtier incassable, équipé d’une caméra sur le pare-brise, enregistre les données de l’automobiliste : son, image, vitesse, changements de trajectoire, géolocalisation, horodatage à l’intérieur de l’habitacle. « Notre concurrent américain a fait le test sur 2 000 véhicules. Ils ont obtenu une baisse des sinistres de 56 % », explique Boris Brault, créateur de RoadEyes.

Plus armés face à la justice

Avec ce dispositif, les automobilistes deviennent plus vigilants. « C’est comme un troisième oeil. Le fait de conduire en étant filmé incite à plus de prudence », explique Florent Cautela, qui en a déjà vendu 30 000 en 2013. Résultat : des économies pour les professionnels qui ont vu le prix moyen des réparations augmenter de 2,5 % l’an dernier selon les données de la Fédération française des sociétés d’assurances.

Autre bienfait attendu : ces images constituent des preuves irréfutables devant les tribunaux. « Aujourd’hui, on fait des procès pour n’importe quel motif et les dommages et intérêts sont de plus en plus considérables pour les assurances », analyse Florent Cautela. Avec ce système, fini a priori les délits de fuite ou les constats à l’amiable mensongers, le conducteur ne pourra plus berner les juges en cas d’accident.

Contrairement aux Américains, les Français, craignant une atteinte à leur vie privée, se sont toujours montrés frileux. Pourtant, beaucoup l’ignorent, mais tous les véhicules récents possèdent des enregistreurs de données. Les plus connus : l’airbag ou l’ABS ! « Les constructeurs ne le disent pas car c’est assez anxiogène, mais la voiture n’est plus un espace privé. Votre garagiste sait exactement où vous êtes allé ou si votre véhicule est bien entretenu », relève le créateur de RoadEyes.

En France, le Conseil national de sécurité routière, qui s’est réuni en novembre dernier, s’est dit favorable à la généralisation de boîtes noires dans les véhicules neufs.

Collection d’articles vue sur Brèves du désordre, 16 avril 2014