[Montmorillonnais] Campagne militarisée pour campagne militaire

Les Marsouins se préparent dans le Montmorillonnais

Pendant deux semaines, des escadrons du RICM utilisent le Montmorillonnais comme terrain de manœuvre, avant de partir en mission en Afrique.

Depuis lundi dernier, on croise sur les routes du Montmorillonnais de nombreux blindés du RICM, engagés dans des manœuvres destinées à préparer les équipages à leurs prochaines missions en Afrique.

Tout paisible et verdoyant qu’il est, le Montmorillonnais a été choisi comme cadre pour simuler le chaos régnant dans l’imaginaire «  République Démocratique de Brenne  », aux mains de milices sur fond de guerre civile. « La mission de l’escadron consiste ici à localiser des ressortissants français ou étrangers disséminés sur le territoire pour les ramener en lieu sûr », indique le lieutenant Laurent Populaire, en charge de la communication au régiment.
Cette semaine, le troisième escadron blindé (120 soldats) a donc été mis à l’épreuve avant son départ pour Djibouti. La semaine prochaine, c’est le 1er escadron en route vers la Côte d’Ivoire qui fera un détour par le camp de Montmorillon pour jouer « l’acte final de sa préparation, en vue des opérations les plus dures » résume le lieutenant-colonel Jaminet, chef du bureau opération-instruction.
Les unités mettent en œuvre des engins blindés à roues, char AMX10RC, char léger Sagaie et VBL, qui sillonnent un vaste secteur de Montmorillon à Biard. « Cela permet au capitaine de faire manœuvrer ses unités sur des distances réalistes », explique le lieutenant-colonel Lefevre, en charge de la préparation opérationnelle (1).
Installé au camp militaire de Montmorillon, près du blindé de commandement, il donne le tempo de l’exercice avec le plastron, une quarantaine de soldats qui jouent les rôles de miliciens ennemis et de civils à récupérer. « On complique, on injecte des incidents, on écoute leur réseau interne pour voir comment ils réagissent. »
Le passage des gros AMX 10, même dépourvus de leurs épais blindages latéraux, provoque ici et là quelques dégâts. Leur présence sur les petites routes peut aussi surprendre les autres usagers. Mais les exercices en milieu ouvert sont irremplaçables pour la formation de leurs équipages, poursuit le lieutenant-colonel Lefevre : « Les terrains et les situations doivent être variés pour se préparer aux conditions des opérations. »

(1) Les exercices impliquant des tirs à blanc et la rotation des tourelles ont lieu au camp militaire.

Nouvelles manœuvres lundi, mardi et mercredi dans une vaste zone allant de Biard à Montmorillon.

Sébastien Kerouanton, Nouvelle République, 8 mai 2014
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Montmorillon sera mardi et mercredi prochains le théâtre d’un autre exercice impliquant l’armée de terre, sans lien avec les manœuvres du RICM. La 9e Brigade d’infanterie de marine participera à un important exercice de protection civile et militaire avec la préfecture, la ville, les pompiers et la gendarmerie. Le scénario repose sur l’hypothèse d’une catastrophe naturelle nécessitant de gros moyens de secours. 170 personnes (dont 120 militaires) seront ainsi impliquées. Un « état-major tactique » militaire sera installé à Montmorillon et le centre opérationnel activé à la préfecture, avec l’objectif de tester les procédures et la coordination des différents services. Des déviations et nuisances sonores sont à prévoir.
Nouvelle République, 8 mai 2014