[Marigny-Brizais – 86] LGV : la galère d’un habitant

LGV : le riverain a fait ses comptes

Marigny-Brizay. En raison du chantier, la route qui passe devant chez Vincent Houllier a été coupée 15 mois. Il s’étonne qu’aucune indemnité ne soit prévue.

Cosea, le constructeur de la future ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, a eu beau se mettre en quatre pour limiter les nuisances pour les riverains, il n’a pu empêcher quelques mécontents de se manifester. Parmi eux figure Vincent Houllier.

Cet habitant de Marigny-Brizay est le propriétaire d’une belle maison ancienne située à 400 mètres du chantier. Pendant 15 mois, la départementale 82, qui passe devant chez lui et rejoint le bourg de Marigny a été coupée à la circulation. Elle vient tout juste d’être rouverte.

Des indemnités pour les agriculteurs pas pour les particuliers

Les griefs de Vincent Houllier sont multiples. Il déplore tout d’abord le manque de concertation avant l’ouverture du chantier : « Si on nous avait prévenus, nous aurions pris nos dispositions. Peut-être que nos enfants seraient allés à l’école à Beaumont. » Vient ensuite l’absence totale de solutions : « Je ne comprends pas que sur trois départementales coupées à Marigny-Brizay, deux seulement aient eu droit à un aménagement pour que la circulation puisse se faire. Ni pourquoi ce sont les deux premières qui ont été rouvertes, avant la D 82 qui, elle, était complètement coupée. »
Enfin, le riverain déplore qu’aucune indemnité n’ait été envisagée pour compenser le désagrément de cette situation. Vincent Houllier a fait ses comptes : « Si j’avais normalement suivi les déviations mises en place par le conseil général, en utilisant d’autres départementales, j’ai calculé que j’aurais parcouru en 15 mois un peu moins de 12.000 km supplémentaires. Soit, rien qu’en frais d’essence, 927 €. Je ne parle pas des autres coûts, ni du temps perdu. » Vincent Houllier s’étonne que les agriculteurs qui doivent se dérouter pour gagner leurs champs soient indemnisés et que les particuliers ne le soient pas.
En fait, Vincent Houllier reconnaît que, comme la plupart des habitants du secteur et même comme le bus de transport scolaire, il a utilisé la très étroite et très abîmée route communale qui longe l’autoroute, ce qui a considérablement réduit les distances à parcourir. Mais là, c’est à sa mairie qu’il en veut : « Une pétition a été remise au maire mais la commune a considéré qu’elle n’avait pas à payer pour les conséquences des travaux de la LGV. »

Vincent Buche, Nouvelle République, 23 juin 2014