[Poitiers] Grève des salariéEs des piscines

poissons

Les piscines fermées hier

Portes closes hier devant les piscines de la Ganterie, Bel-Air et de la Pépinière. La CGT dépose un nouveau préavis de grève pour les week-ends de juillet.

Ils sont nombreux à s’être cassé le nez devant la baie vitrée du centre aquatique de la Pépinière hier ! « J’étais venue me baigner et je trouve porte close », dit une dame. Après avoir lu les explications affichées sur la grande baie vitrée, elle n’accuse personne. Deux feuilles étaient collées. Un mot – bref – de Grand Poitiers pour indiquer que la piscine est fermée en raison d’un « mouvement de grève national ». Juste à côté, le syndicat CGT explique que la grève a été lancée pour obtenir une « revalorisation du travail du dimanche. La gêne occasionnée n’incombe pas au syndicat CGT ni au personnel. Il suffirait aux élus de Grand Poitiers de prendre en compte ces légitimes revendications. »

Le mouvement a débuté le week-end des 7 et 8 juin. Il est reconduit tous les week-ends. Avec succès : samedi deux piscines sur trois étaient fermées ; hier elles l’étaient toutes : la Ganterie, Bel-Air (Tournesol) et le centre aquatique de la Pépinière. Compte tenu des impératifs de sécurité, il suffit qu’il n’y ait qu’un surveillant de baignade, par exemple, quand ils devraient être deux pour que la piscine reste fermée.
La CGT a lancé l’appel à la grève alors que se profilent en décembre des élections professionnelles. Les autres syndicats, FO et CFDT, ne participent pas au mouvement. Ce samedi, le syndicat CGT a déposé un nouveau préavis pour tous les week-ends de juillet dans l’ensemble des équipements sportifs de Grand Poitiers. Outre la revalorisation « immédiate » des conditions de rémunérations les dimanches et les jours fériés, il demande un réexamen des conditions d’obtention de l’agrément de carrière pour les maîtres nageurs sauveteurs, la prise en compte de la pénibilité du travail en piscine du fait de la présence de chlore, du fait du bruit, de la station debout et des horaires décalées… Les élus de Grand Poitiers devraient profiter de la conférence de presse préalable au conseil municipal de ce lundi 18 h pour s’exprimer.

Jean-Jacques Boissonneau, Nouvelle République, 30 juin 2014
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NdPN : Mise à jour 1er juillet 2014 : la mairie contre-attaque, en invoquant les pauvres enfants qui ne partent pas en vacances…

“ Il faut penser aux enfants qui ne partent pas en vacances ”, dit Alain Claeys. Francis Chalard : “ Nous n’ignorons pas les contraintes des maîtres nageurs ”.

Cinq maîtres nageurs sauveteurs ont fait grève dimanche ainsi que quatre personnels techniques. La communauté d’agglomération emploie 27 MNS. Le mouvement a commencé le 7 juin et pourrait se durcir : le syndicat CGT des personnels territoriaux l’a reconduit pour les week-ends de juillet.

Jusqu’à présent (NR d’hier), les élus ne s’étaient pas exprimés. Alain Claeys et Francis Chalard, l’ont fait hier. Le président de Grand Poitiers pour inviter les grévistes « à penser aux enfants qui ne partent pas en vacances et sont doublement pénalisés s’ils trouvent portes closes devant les piscines les week-ends d’été ».

«  Le travail dominical déjà pris en compte  »

Francis Chalard pour rappeler que le mouvement de grève est « national. Tout ce qui concerne le statut et la grille indiciaire dépasse les compétences de Grand Poitiers. »
« Sans vouloir remettre en cause le droit de grève, il faut dire que les MNS de Grand Poitiers sont rémunérés entre 1.850 et 2.800 € bruts par mois pour 200 jours de travail par an, dont un dimanche sur quatre. Ces salaires tiennent compte des contraintes particulières liées à leur métier et des dispositions statutaires de compensation du travail du dimanche. » Il ajoute : « Qu’à Poitiers, nous incluons un temps de préparation physique et pédagogique de 5 à 6 heures par semaine. Nous permettons un déroulement de carrière fluide et nous favorisons la mobilité professionnelle. Et nous renforçons la surveillance et les interventions sur les conditions de travail dans les piscines. »
Pour Francis Chalard, « il n’est pas correct » de revendiquer pour l’indemnité du dimanche, compte tenu du salaire et des conditions de travail des maîtres nageurs sauveteurs. « Ils savent que le travail du week-end fait partie de leur métier. » Un langage de fermeté au moment où les discussions semblent actuellement bloquées.

J.-J. B., Nouvelle République, 1er juillet 2014