Ce 14 juillet 2014, six personnes ont été arrêtées aux Couronneries. Elles sont soupçonnées pour certaines d’avoir dégradé des panneaux publicitaires, pour d’autres d’avoir dégradé une bagnole de la mairie suite à l’arrestation des premiers.
Le 14 juillet est censément l’anniversaire de la révolte et de la fédération du peuple contre le pouvoir. Ce jour de « fête nationale », qui n’a été adopté par la République bourgeoise en 1880, République qui était alors en quête de symboles pour enterrer le massacre de la commune et voiler sous les flonflons sa répression sanglante du mouvement ouvrier, n’a en fait jamais été que le spectacle d’une unité fictive entre nous les prolos et les tyrans qui nous asservissent. Nous regardons passivement des pétards qui n’explosent que le ciel, et des parades de forces armées dont l’arsenal est en réalité dirigé contre nous, ici et par-delà les frontières qui nous divisent.
L’Etat, bras armé de ceux qui nous dominent, voudrait que nous célébrions notre résignation face au spectacle de sa puissance proclamée. Mais ces cérémonies tournent à vide, elles sonnent faux de partout, elles ne sont pas joyeuses, elles ne nous rassemblent que comme citoyens solitairement isolés, et la police veille au cas où il nous prendrait l’envie de prolonger la fête à notre façon.
Quand révolte et fédération face à l’oppression s’affirment en actes, que les images du pouvoir qui dépossédaient nos imaginaires volent en éclats, ledit pouvoir tombe toujours le masque pour montrer son vrai visage, celui de la contre-révolution permanente, réprimant sans pitié celles et ceux qui ont le toupet de fêter la révolution, au lieu de se résigner à subir passivement son simulacre.
Salut et soutien à tou.te.s les révolté.e.s, la révolution n’est pas morte.
Pavillon Noir, 16 juillet 2014