Ce n’est pas l’austérité pour tout le monde, et Valls peut bien se faire ovationner par le MEDEF.
Alors que le nombre de chômeurs a augmenté de 500.000 en deux ans (+5% sur la dernière année) et que les licenciements se multiplient, le ministre du travail Rebsamen menace quant à lui de radier les chômeurs, intermittents et précaires qui ne chercheraient pas assez activement du travail, les rendant ainsi coupables de leur situation.
A peine installé, le gouvernement Valls 2 annonce par ailleurs l’extension du travail dominical par ordonnance, précarisant ainsi encore davantage nombre de salarié.e.s du commerce… une nouvelle attaque qui ne figurait même pas dans le programme de Hollande (et que le PS avait critiquée sous Sarkozy).
Pour la rentrée scolaire, la nouvelle ministre de l’Education Vallaud-Belkacem annonce qu’elle appliquera les réformes Peillon-Hamon, qui consistent en un éclatement des programmes et des diplômes, sans parler d’une nouvelle dégradation de l’enseignement avec la réforme des rythmes scolaires… et le non-remplacement des profs – avec des créations de postes bien loin de compenser la surcharge croissante de taf et les postes manquants.
Enfin, au lieu de s’attaquer à la spéculation immobilière, le nouveau plan Valls pour le logement consiste en une aide appuyée aux plus riches, suscitant à juste titre la colère de tous les collectifs et assocs de lutte pour le droit au logement.
Bref, écrasement des budgets sociaux et cascade d’aides au Capital : la droite en rêvait, la gauche le fait. Comme toujours, l’Etat cogère avec dévouement l’extraction du profit sur nos tronches de prolos. Pour cette rentrée donc, rien de nouveau sous le soleil, alors foin des désillusions et assez de la résignation : on ne le dira jamais assez, il n’y a rien à attendre des élu.e.s.
Notre dépossession économique n’est que la conséquence de notre dépossession politique. Seule l’action directe et coordonnée des opprimé.e.s est à même d’imposer un rapport de force favorable, susceptible de faire vaciller l’édifice moisi du pouvoir qui nous écrase. Organisons-nous partout, sans attendre.
Pavillon Noir, 3 septembre 2014