NdPN : suite à de nombreuses actions déterminées d’apposant.e.s, et à un avis défavorable de la commission Mobilité 21, ce projet de nouveau chantier inutile et nuisible semblait être enfin relégué dans les cartons des oubliettes bureaucratiques. Mais ses soutiens politiciens (dont le député-maire de Poitiers) n’ont pas dit leur dernier mot, et le ressortent aujourd’hui en appelant le président de la république à la rescousse. Ainsi que d’autres collectifs, nous appelions à maintenir la vigilance… restons mobilisés pour enterrer définitivement le projet !
La LGV Poitiers-Limoges sort du tunnel à l’Élysée
Les élus reçus par le président de la République, lundi, sont confiants. Selon l’ancien préfet du Limousin, l’État accepterait de participer au financement.
On croyait le projet enterré pour longtemps par le rapport de la commission Mobilité 21 qui ne le jugeait pas prioritaire et par les annonces du Premier ministre de l’époque, Jean-Marc Ayrault, qui avait confirmé son report à l’après-2030. C’était compter sans la détermination des élus du Limousin et le soutien en sous-main du président de la République, fidèle à sa terre d’élection.
Voici donc que l’on reparle de la LGV Poitiers-Limoges. Le président PS du conseil régional du Limousin, la présidente PS du conseil général de la Haute-Vienne, le maire UMP de Limoges et le président PS de l’agglomération sont en effet ressortis enchantés de l’entretien que leur a accordé le chef de l’État, lundi midi, au palais de l’Élysée.
» C’est la première fois que l’engagement est aussi clair «
« L’État, je crois pouvoir vous le dire, apportera sa quote-part. Les discussions ne sont pas tout à fait terminées mais il y aura une participation importante de l’État », a même déclaré Michel Jau, l’ancien préfet du Limousin nommé préfet de la région Centre le 18 septembre dernier, devant la caméra de France 3 à l’issue de cet entretien auquel il était convié. Ce proche de François Hollande, issu lui aussi de la fameuse promotion Voltaire de l’ENA, a d’ailleurs ajouté que l’accord sur le financement serait présenté « dans les jours qui viennent ».
Jean-Paul Denanot, président de la Région Limousin et député européen, a déjà fait les comptes : « Le tour de table des collectivités locales a permis de rassembler 700 millions, on peut compter sur 200 millions de l’Union européenne au titre du MIE (ndlr, mécanisme pour l’interconnexion en Europe) ou plus grâce au plan d’investissement de la nouvelle commission Juncker. Il restera entre 300 et 400 millions à la charge de RFF (ndlr, Réseau ferré de France) et entre 400 et 500 millions pour l’État. » Il est surtout ressorti très confiant du bureau du président : « C’est la première fois que l’engagement est aussi clair. Il a demandé à RFF de faire le nécessaire. »
» Une question de survie «
« Dans le cadre de la nouvelle région, il y a encore plus d’intérêt à relier rapidement les trois villes de Limoges, Poitiers et Bordeaux », estime Emile-Roger Lombertie, le nouveau maire UMP de Limoges. « Pour nous, c’est de toute façon une question de survie. Alors ça ne me dérange pas de l’appeler ligne François-Hollande… Tout ce qui compte, c’est que le président vienne donner le premier coup de pioche en 2016 ou 2017 ! »
Dans l’immédiat, les élus restent suspendus à la décision du Conseil d’État qui a jusqu’au 12 janvier 2015 pour prendre un décret d’utilité publique (DUP). En émettant un avis favorable à l’issue de l’enquête publique, l’an dernier, la commission avait précisé que la DUP ne devrait être prononcée « que si le gouvernement s’engage à programmer les travaux dans les délais prévus dans le dossier non après 2030 ». Pour le moment, cet engagement n’a toujours pas été pris officiellement.