[Poitiers] 1er décembre : CR du procès des deux militants, arrêtés suite à une manifestation de soutien aux migrant-e-s.
Le 5 février 2011 avait eu lieu une manifestation de soutien aux migrant-e-s. Elle s’était soldée par l’arrestation et la garde à vue de sept personnes. Ainsi que deux perquisitions, où du « matériel militant anarchiste » avait été saisi et détruit, notamment du matériel de la Fédération anarchiste.
Après plusieurs péripéties, reports et annulations pour cause de changement de la loi sur les gardes à vue, le procès a finalement eu lieu aujourd’hui 1er décembre 2011, pour deux militants seulement (voir article précédent).
Malgré le réquisitoire du procureur réclamant un mois de prison avec sursis pour chacun des militants, avec jours-amendes et TIG, le TGI de Poitiers a finalement relaxé les prévenus sur le refus de prélèvement d’ADN d’une part, et sur le regroupement en vue de commettre des dégradations d’autre part.
En revanche, l’un des prévenus, dont le tribunal a rappelé avec insistance les idées anarchistes (d’après les résultats de la perquisition), a été condamné à 150 euros pour un tag qui aurait été fait durant la manif, et qu’il assure n’avoir pas commis.
Cette condamnation est faite sur la seule déclaration d’un policier et ce… malgré le témoignage discordant d’un autre policier. Malgré aussi qu’aucune bombe de peinture n’ait été retrouvée sur lui. Malgré enfin, et surtout, que le prévenu affirme ne même pas comprendre le sens de ce tag (« Contraindre le KO qui est en nous à prendre forme » -sic)
Ce que police et justice ciblent évidemment, en cherchant tous les prétextes possibles, c’est la solidarité et les idées libertaires, et les individu-e-s qui les portent. Pas plus tard qu’hier encore, des policiers venaient contrôler l’identité d’un militant du groupe Pavillon Noir pour… diffusion d’un tract contre les élections.
Nous ne cèderons pas aux intimidations. Solidarité avec tou-te-s les migrant-e-s, et tou-te-s les opprimé-e-s !
Groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 1er décembre 2011
MAJ Pavillon Noir 02/12/2011 : un papier (toilette) signé P.Q. ère… A charge, bien sûr. L’article ne se contente pas de parler de « saccage ». Il se contredit, en parlant de « relaxe » dans le titre, mais de « peines de travaux d’intérêt général et un petit mois de sursis » en conclusion. Ce qui est faux, puisque le verdict a été la relaxe pour une personne, et 150 euros d’amende pour tag pour l’autre personne.
Deux manifestants anarchistes relaxés
02/12/2011 05:23
Les deux jeunes gens qui se présentent à la barre comparaissent parce qu’ils ont refusé de parler en l’absence d’un avocat, le 5 février dernier, à l’hôtel de police de Poitiers. L’application rétroactive de la nouvelle jurisprudence sur la garde à vue a en effet permis l’annulation de la procédure pour leurs cinq camarades interpellés le même soir, à l’issue d’une « manifestation de soutien aux migrants » qui a dégénéré en mission de saccage dans les rues du plateau.
Ils nient tout en bloc. Même l’évidence. Quitte à donner le sentiment de se moquer du tribunal. Ils avaient des briquets parce que c’est « très pratique », portaient des capuches parce qu’il faisait froid et un masque chirurgical pour éviter la propagation d’une mauvaise grippe…
Il n’empêche que le dossier est léger. Malgré le rapport de police accablant, l’accusation ne dispose pas de preuve. Pour la défense, Me Malika Ménard s’amuse à le démontrer en s’étonnant qu’ils soient à la fois poursuivis pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de destructions » et pour des dégradations. Tout cela est mal ficelé et le tribunal le sait qui n’a retenu que de légères dégradations pour justifier des peines de travaux d’intérêt général et un petit mois de sursis.
Leur presse, Nouvelle République, 2 décembre 2011