Des surveillants de l’administration pénitentiaire (AP) ont bloqué jeudi, pendant deux heures, l’accès à la maison d’arrêt de Metz-Queuleu qui a dû être dégagé vers 09H00 par la gendarmerie Mobile, a constaté un journaliste de l’AFP.
A l’appel d’une intersyndicale Ufap-Unsa, FO et CGT, une cinquantaine de fonctionnaires ont bloqué l’entrée de la prison pour protester contre la fermeture prochaine du mirador numéro 4 de la maison d’arrêt, récemment rénové pour 650.000 euros.
Ce mirador fait partie de sept installations de ce type devant être fermées par l’AP en Lorraine et en Alsace: trois autres au centre de détention d’Oermingen (Bas-Rhin), deux à la prison d’Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) et une au centre de détention de Toul (Meurthe-et-Moselle).
Pour protester contre ces fermetures, l’intersyndicale avait appelé mercredi les gardiens de prison de l’Est à empêcher tout mouvement à Metz-Queuleu. Les surveillants, qui bloquaient depuis 06H45 l’entrée principale de l’établissement pénitentiaire, ont été dispersés vers 09H00, dans un chahut bon enfant, par les forces de l’ordre.
Selon les syndicats, l’AP a en projet la fermeture « totale » de 29 miradors et « partielle » de 19 autres sur les quelque 250 Tours de surveillance en service dans les prisons françaises. Chaque mirador correspond à cinq postes de travail.
« Les emplois dégagés par ces fermetures iront à la RGPP (révision générale des politiques publiques, ndlr) et ne seront pas redéployés dans les établissements, où les agressions de surveillants sont de plus en plus nombreuses », a souligné la CGT. « Le 17 novembre à Metz-Queuleu, un surveillante a été attaquée par l’auteur d’une prise d’otage à la prison de Montmédy Meuse) qui, la veille, venait de prendre trois ans ferme », a rappelé Fadila Doukhi, responsable FO à Metz-Queuleu.
« C’est une décision des pontes parisiens destinée à faire des économies, mais on va exposer les personnels », a par ailleurs regretté le secrétaire général de l’Ufap-Unsa Grand Est, Eric Gemmerlé.
La direction régionale des services pénitentiaires a de son côté rappelé que la décision concernant les miradors, prise au niveau national, n’était pas encore actée et qu’elle serait finalisée prochainement.
AFP, 8 décembre 2011