[Nice] Quatre policiers comparaissent pour viol aggravé

Viol présumé d’une prostituée à Nice: 4 policiers dans le box des accusés

Quatre policiers comparaissent libres à partir de lundi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes, trois pour le viol présumé d’une prostituée occasionnelle à Nice en février 2010, le quatrième pour non-assistance à personne en danger.

Les quatre agents du service de sécurité de proximité de la ville de Nice, aujourd’hui âgés de 30 à 39 ans, patrouillaient en fourgon dans la nuit du 23 au 24 février 2010 lorsqu’ils se sont arrêtés, vers 02H00 du matin, à hauteur d’une jeune femme qui racolait, un verre de boisson alcoolisée à la main.

Dès lors, les versions des policiers et de la plaignante, une mère célibataire de Toulon aujourd’hui âgée de 27 ans, qui se prostituait occasionnellement, divergent totalement.

Selon celle de la plaignante, les policiers lui disent qu’il est « interdit de boire sur cette avenue » et lui demandent instamment de monter dans le fourgon, rapporte l’avocate de la partie civile, Me Ariane Fatovich. « C’est une blague… », leur répond la jeune femme un peu éméchée.

Les patrouilleurs lui laissent alors le choix: soit elle leur accorde des faveurs sexuelles, soit ils la déposent « dans les quartiers chauds de l’Ariane », dans l’est de Nice, selon Me Fatovich.

La jeune femme, apeurée, obtempère et sera violée par trois d’entre eux dans leur fourgon, selon l’avocate.

Dès qu’ils la relâchent, elle appelle « un ami » qui lui conseille de porter plainte. Le parquet de Nice fait aussitôt saisir le véhicule pour perquisition. L’Inspection générale de la police nationale est chargée de l’enquête et les quatre hommes sont suspendus de leurs fonctions. L’un d’eux sera même radié de la police.

De leur côté, les trois fonctionnaires accusés du viol reconnaissent avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, mais affirment que celle-ci était pleinement consentante.

Elle leur aurait exprimé, quand ils se sont portés à sa hauteur, « des craintes par rapport à un rôdeur ». Ils l’auraient alors fait monter à bord pour aller rechercher cet individu. C’est alors qu’elle se serait montrée très entreprenante.

« Elle les a chauffés, ils ont cédé », affirme prosaïquement Me Michel Cardix, qui défend le plus âgé. « C’est une faute grave sur le plan de l’éthique et de la déontologie, mon client s’en repent. Mais pour le viol, je plaiderai l’acquittement », annonce l’avocat.

Les trois policiers renvoyés devant la cour d’assises pour viol aggravé (étant dépositaires de l’autorité publique) encourent 20 ans de réclusion.

Le verdict est attendu vendredi.

AFP, 12 décembre 2011