[Poitiers] Souffrance au travail

 » Non  » à l’ouverture des commerces le dimanche

Travailler le dimanche : Gilbert Marteau y est opposé depuis toujours. C’est l’un de ses combats au sein du Syndicat multiprofessionnel des salariés.

Gilbert Marteau et ses amis et sympathisants du Syndicat Multiprofessionnel Salariés, devant leur local, Grand'Rue.

 

Gilbert Marteau et ses amis et sympathisants du Syndicat Multiprofessionnel Salariés, devant leur local, Grand’Rue. – (dr)

Au n° 181 de la Grand’Rue, l’exiguïté des locaux n’entame en rien la fermeté du propos. « Travailler le dimanche ? Jamais ! » Gilbert Marteau, le secrétaire général du SMS (Syndicat multiprofessionnel des salariés) continue de se battre contre. Même si année après année, les tenants du consumérisme gagnent bataille sur bataille.
« On a assez de la semaine pour travailler ! » ajoute Michel Lacolle qui travaille dans une entreprise de transports.

 » Le patronat veut tout déréglementer  »

Jean Léger, aujourd’hui retraité : « Le dimanche, il faut préserver la vie de famille. Et chacun a le droit de pratiquer sa religion. D’ailleurs, ce n’est pas seulement avant Noël que l’on empiète sur le congé du dimanche, mais à chaque fête religieuse ou nationale : Toussaint, 11 novembre… »
Ni Gilbert Marteau ni ses collègues n’iront faire leurs courses dans les commerces dimanche prochain. Pas plus qu’ils ne s’y sont rendus dimanche dernier. « Il y a suffisamment d’autres jours pour acheter. »
Leur combat est avant tout syndical. « Le patronat veut tout déréglementer. Bientôt, il n’y aura plus de code du travail. Dans les commerces, il a systématiquement recours au travail partiel. Dans un couple, il faut que les deux conjoints travaillent pour réunir un salaire complet. »
Et qu’on ne leur parle pas de volontariat. Michel Lacolle : « On nous dit que les salariés sont volontaires pour travailler le dimanche. Mais s’ils refusent, ils craignent d’être licenciés. » Gilbert Marteau : « J’ai reçu ce mercredi une personne qui pleurait du fait de la pression qu’elle subit au travail. Comment voulez-vous qu’elle refuse de travailler si son patron le lui demande ? »
Le groupe s’interroge sur la réalité de l’activité commerciale les dimanches d’ouverture : « On voit beaucoup de gens se promener dans les rues du centre-ville et les galeries marchandes. Mais combien achètent ? »

Nouvelle République, Jean-Jacques Boissonneau, 17 décembre 2011