[Vouillé] « Monsieur, vous nous avez traités comme des chiens ! »

Le sort des 35 salariés de Collas presque scellé

La société de transports Collas à Vouillé vit, semble-t-il, ses dernières heures. Les salariés ont baissé les bras et n’ont plus qu’un objectif, être indemnisés.

 
Les camions vont certainement rester définitivement à quai. – (photo d’archive : J. Genet)
 

Nous avons demandé au président du tribunal que les choses aillent vite. Deux des 35 salariés (29 personnes à temps plein et six en contrat à durée déterminée) de la société de transport Collas et Associés sont écœurés. Ils viennent de sortir du tribunal de commerce à Poitiers, hier. Leur entreprise, spécialisée dans le fret routier et basée à Vouillé vit ses dernières heures. Il s’agit de la suite logique d’un courrier que tous les salariés ont reçu lundi 2 janvier leur annonçant la liquidation prochaine de leur outil de travail (lire notre édition du 3 janvier dernier).

«  On a été jetés  »

Sans repreneur à l’horizon et avec un passif qui s’élevait à 329.065 euros, le 6 décembre 2011, lors de l’ouverture du plan de sauvegarde, le sort de l’entreprise est presque scellé. La liquidation de la société Collas et Associés vers laquelle on semble s’acheminer ne pourra être confirmée qu’à l’issue des délibérés. Le jugement sera rendu mardi prochain. En attendant, les salariés qui ont baissé les bras depuis l’annonce, par simple lettre, de l’arrêt certain de leur activité, ne prévoient plus aucune action. « Ce que nous savons, c’est que le mandataire judiciaire devait de l’argent à Collas et Associés [NDLR : M. Demeusy avait acheté la société, il y a un an, après deux plans de sauvegarde et une première liquidation] mais comme cette somme d’argent n’a pas été récupérée, on fait les frais de cette querelle entre les deux. Quand la décision de liquidation sera officielle, au bout de quinze jours nous recevrons notre lettre de licenciement. Nous voulons juste être indemnisés. » Les deux salariés ne cachent rien de leur entrevue, au tribunal, avec leur « patron » Jacques Demeusy, directeur des Transports Gérard basés à Villers-le-Sec, près de Vesoul. « Nous lui avons dit que nous étions restés sages. Tout le monde était lassé. C’est la manière surtout qui nous pose des problèmes. On a été jetés. Il s’est d’ailleurs excusé pour cela lorsque nous lui avons dit «  Monsieur, vous nous avez traités comme des chiens !  » ».

Nouvelle République, M.-L. A., 14 janvier